Une première Fronde au temps de Richelieu ? L’émeute parisienne des 3-4 février 1631 et ses suites de Reynald ABAD

Résumé du document

Reynald Abad, né le 4 mars 1970, possède un éminent parcours. Historien moderniste français, agrégé et docteur en histoire, maître de conférences puis professeur à l'université Paris 4 – Sorbonne, il a également reçu en 2003 le prix Guizot de l'Académie française pour son ouvrage Le grand marché. L'approvisionnement alimentaire de Paris sous l'Ancien Régime.
Ses recherches se focalisent sur l'histoire de France aux XVIIème et XVIIIème siècles, un vaste domaine d'étude. Ses spécificités particulières concernent l'histoire économique et sociale, l'histoire des institutions et l'histoire de Paris (en lien direct avec son article sur cairn). Il est également rédacteur en chef adjoint de la revue XVIIème siècle de 2001 à 2004.

Extraits

[...] Les deux dernières pages de l'article mentionnent que les émeutes de février, la monarchie faillirent perdre le contrôle de Paris, et qu'une initiative de Gaston d'Orléans aurait pu lui être fatale. Il fait ensuite un parallèle avec la Fronde, évènement majeur et révélateur des tensions dans le royaume de France, en affirmant que les émeutes de 1631 en annonçaient les prémisses. Reynald Abad, dans son article, tend à replacer historiquement les émeutes des 3 et 4 février 1631. Sa volonté est de rappeler l'importance de cet événement, jugé méconnu et ignoré (d'où l'originalité de la recherche) alors qu'il aurait ébranlé le pouvoir royal. [...]

[...] Pièces justificatives, II, Chambre des comptes, rédigée et publiée sous les auspices de M. le marquis de Nicolay, premier président de l'assemblée des notables, issu d'une famille de la noblesse française, originaire de Bourg- Saint-Andéol (Vivarais) et anoblie par charge de conseiller à la cour des comptes de Paris en 1495. Cette source donne une vive pertinence à son argumentaire, puisque les extraits prouvent que l'opposition des peuples et des magistrats aux actes royaux n'était pas seulement motivée par la défense de leurs propres intérêts, mais aussi par la certitude que les mesures adoptées ne seraient d'aucuns secours pour le roi Il s'attaque aux financiers et à leur avidité qu'il qualifie de principale responsable d'édits si impopulaires. [...]

[...] Il retrace comment le groupe a focalisé sa colère contre Étienne Briois, alors fermier général des aides. La foule d'émeutiers grossissait et des affrontements éclatèrent deux jours durant avec des troupes spécialement détachées par le roi, preuve de l'ampleur que prenait le soulèvement. Le mercredi Richelieu promit au prévôt des marchands, sanguin, d'apporter son appui contre l'augmentation du prix du vin, et l'édit fut révoqué par le roi le soir même. L'auteur continu en se livrant à une analyse de l'émeute en remettant en cause les motifs financiers de cette levée d'impôt : nul n'était la dupe de telles justifications financières et morales Il appuie son argument en rappelant que la France devait rembourser ses opérations militaires. [...]

[...] Reynald Abad pointe également du doigt l'ouvrage Paris capital au temps de Richelieu et de Mazarin, de Roland Mousnier, qui ne l'évoque même pas. La motivation de Reynald Abad est clairement affichée lorsqu'il annonce que son article possède 4 objectifs, à savoir faire la lumière sur la révolte parisienne, en donner une analyse précise, préciser ses conséquences pour enfin analyser la réaction du Cardinal de Richelieu à cette opposition avec le peuple parisien. Il souhaite redonner sa place historique à un événement méconnu, qui selon lui est révélateur d'un climat social et d'un contexte économique sensible et qui a eu des répercussions notables qui méritent d'être rappelées, sinon révélées. [...]

[...] Une première Fronde au temps de Richelieu ? L'émeute parisienne des 3-4 février 1631 et ses suites de Reynald ABAD Reynald Abad, né le 4 mars 1970, possède un éminent parcours. Historien moderniste français, agrégé et docteur en histoire, maître de conférences puis professeur à l'université Paris 4 Sorbonne il a également reçu en 2003 le prix Guizot de l'Académie française pour son ouvrage Le grand marché. L'approvisionnement alimentaire de Paris sous l'Ancien Régime. Ses recherches se focalisent sur l'histoire de France aux XVIIème et XVIIIème siècles, un vaste domaine d'étude. [...]