Philippe Ariès (1914-1984) est un historien français qui a étudié l'histoire de la famille en France, du moyen âge à la fin du XVIIIe siècle. Son travail se compose en trois parties : l'enfance, la vie scolastique, la famille. Il s'intéresse à l'évolution du concept de l'enfance, de la place des enfants au sein de la famille et de la place de la famille dans la société. Il développe l'idée selon laquelle chaque époque privilégie une période de la vie : le XVIIe siècle privilégié la jeunesse, le XIXe l'enfance, le XXe l'adolescence.
« L'enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime », paru en 1960, est un ouvrage de référence qui nous permet de comprendre progressivement la notion « d'enfant roi ». Il nous expose les différentes représentations de l'enfant en France de l'ancien régime jusqu'au XVIIe siècle.
[...] Cependant, elles ne sont pas réalistes. En effet, l'enfant n'est différencié de l'adulte que par sa petite taille, les traits, les expressions : les proportions ne sont pas respectées. La réelle morphologie de l'enfant n'est pas représentée : Ariès donne l'exemple de certaines peintures, présentes jusqu'au XIIIe siècle, où l'on aperçoit des enfants avec une musculature d'homme. Autrement dit, il est perçu comme un adulte en réduction. Cette négligence dans la représentation montre que l'enfance n'est pas une période importante de la vie, mais seulement une transition entre deux âges : une période courte et vite passée dont on perd souvenir C'est au XIIIe siècle que l'iconographie commence à être plus réaliste et se rapproche de la vision moderne de l'enfant. [...]
[...] La forte mortalité infantile a empêché l'attendrissement parental. En effet, Ariès développe la théorie selon laquelle l'amour parental est né avec le contrôle des naissances et la baisse de la fécondité. Le sentiment d'enfance n'existait pas : il n'y avait pas d'affection à l'égard de l'enfant. Dès qu'il n'avait plus besoin de sa mère, ou de sa nourrice, il était mélangé aux adultes. L'enfance se limitait donc à sa période la plus fragile, lorsque l'enfant ne parvient pas encore à se suffire à lui-même. [...]
[...] Le premier costume destiné et réservé à l'enfant était la tenue portée par tout le monde au siècle précédent et délaissé par les adultes. Cette tendance a subsisté jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. L'enfant n'avait pas de nouvelles tenues mais commençait tout de même à être distingué de l'adulte par ses vêtements. Cela reste une forme de reconnaissance de l'enfance en tant que période de la vie différente de l'âge adulte. Ariès insiste sur l'importance des vêtements en France, à cette période. [...]
[...] C'est au sein de cette nouvelle famille que se produit la découverte de l'enfance». Selon Philippe Ariès, c'est ainsi que se construit progressivement la conception actuelle de l'enfance : séparée du monde des adultes par l'école et protégée par une famille plus restreinte, chaleureuse et attentive. Aujourd'hui l'enfant est associé aux notions d'attention, de protection et d'innocence. En effet, il est la cible des médias, des publicités et de l'univers de la consommation (vêtements, jeux loisirs ) et fait également l'objet de protections diverses (législatives, parentales ) Conclusion Dans cet ouvrage, Ariès n'insiste pas sur l'évolution en tant que prolongement mais sur le bouleversement des cadres de la socialisation, tel que l'apparition de nouvelles institutions (l'école et la famille). [...]
[...] Philippe Ariès, "L'enfant et la vie familiale sous l'ancien régime" Introduction Philippe ARIÈS (1914-1984) est un historien français qui a étudié l'histoire de la famille en France, du Moyen âge à la fin du XVIIIe siècle. Son travail se compose en trois parties : - L'enfance, - la vie scolastique, - la famille. Il s'intéresse à l'évolution du concept de l'enfance, de la place des enfants au sein de la famille et de la place de la famille dans la société. [...]
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