Au cours de l'histoire, les femmes ont souvent été méprisées des hommes malgré leur place centrale dans toute société. D'ailleurs, elles ne font leur entrée en historiographie que très récemment. Mais comment peut-on éradiquer de l'Histoire de l'Humanité la moitié de celle-ci ?
C'est le cas en Europe de l'Ouest, du XVIème au XVIIIème siècle. Mais cette période étant riche en bouleversements, les femmes aussi travaillent à ce qu'on leur fasse de la place dans l'éducation, la religion, les arts... Le mouvement des Précieuses au XVIIème témoigne de cette volonté de se faire reconnaitre et entraîne au XVIIIème un véritable débat sur la raison des femmes. Conscientes des inégalités dont elles sont victimes, certaines d'entre elles cherchent à les faire diminuer, ce qui n'est pas chose facile étant donné le très fort attachement des hommes aux privilèges qui leur donnent le droit de dominer leurs épouses, soeurs, coreligionnaires... Ainsi est engagée une véritable « guerre des sexes ».
C'est surtout la vision qu'on a alors des femmes qui, quoiqu'elle ne soit pas uniforme, limite leurs possibilités, mais elle évolue, notamment grâce aux débats littéraires et philosophiques sur la « nature féminine ».
L'enjeu principal de cette histoire des femmes est donc de montrer, outre la vie quotidienne des femmes européennes de l'Ancien Régime, ce qui ressort du conflit entre d'un côté l'image et le rôle imposés aux femmes et de l'autre leurs tentatives d'évolution (...)
[...] Quatrième Partie : Dissidences ; la parole, la voix, l'écrit. Chapitre 12: de la conversation à la création (p400-425) "Avoir de l'esprit est une chose aimable, se servir publiquement de son esprit est une dissidence" La femme n'a le droit d'exprimer son opinion qu'à la cour ou au XVIIIème dans les salons: la mondanité étant un phénomène civilisateur. Ces salons sont le moyen de rassembler l'élite dans des maisons ouvertes par des femmes aux maris libéraux ou absents: la présence des hommes de lettres, la fin de la Guerre civile, amènent un besoin de rééducation des Français: les Précieuses imposent alors un style, une rigueur, un vocabulaire dans la langue vulgaire (puisqu'elles ignorent le latin). [...]
[...] Ce livre est le troisième volet d'une série ayant pour sujet l'histoire des femmes depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. Il est réalisé sous la direction de Michelle Perrot, professeur d'histoire contemporaine, spécialiste de l'histoire des femmes et de Georges Duby, l'un des piliers de l'école historique française, spécialiste du Moyen Age, qui cherchait à faire connaître cette époque mal connue et réputée austère à travers, par exemple, Le Temps des cathédrales (1976) et l'étude approfondie des trois premiers siècles de la France des Capétiens. [...]
[...] A l'origine de leur domination on retrouve le défaut de leur éducation qui reste pratique, dirigée vers les tâches ménagères, alors que les hommes continuent à se réserver les hautes sphères politiques et culturelles. Elles sont victimes de leur image auprès de la gente masculine, même dans leur propre famille (mari, frère ) ce qui empêche toute évolution car elles sont enfermées dans un carcan social, intellectuel que le mariage illustre à la perfection. Même si certains mouvements culturels, tels que les Lumières, tendent à reconnaître leurs capacités, leur rôle de pilier de la société, les innovations dans leur champ d'activités se feront encore attendre plusieurs siècles. [...]
[...] Amour et sexualité : L'Eglise et le moralisme social diabolisent la sexualité féminine. La vision nataliste prévaut, l'Eglise ne permettant que la sexualité conjugale visant la procréation. Les femmes sont ainsi souvent considérées comme des utérus ambulants Les délits sexuels vont de la fornication prénuptiale à l'homosexualité et à l'onanisme, en passant par l'inceste et l'adultère, qui n'est interdit que pour les femmes. Beaucoup de jeunes femmes non mariées sont abandonnées par leur partenaire, couvertes de honte et rejetées par leur famille , elles finissent souvent contraintes à l'infanticide. [...]
[...] Mais ces femmes ambitieuses refusent bien souvent le cadre restreint du mariage. Cinquième Partie : Rebellions et chemins de Traverses Chapitre 14: sorcières (p455-462) Depuis l'Antiquité, on remarque une tradition chamanique dans les sociétés eurasiennes (culte de Diane lié à la fécondité pour les femmes, culte de la récolte pour les hommes) mais la mauvaise interprétation de ces mythes ancestraux amène la dispersion d'une sorcellerie maléfique et démoniaque souvent liée aux femmes, qui représentent 80 à 90% des victimes de ces craintes. [...]
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