Madeleine Ferrières historienne spécialiste de l'époque moderne, est professeur d'histoire à l'université d'Avignon et chercheur à l'UMR TELEMME de la MMSH d'Aix-en-Provence. Elle a participé à de nombreux ouvrages notamment dans le domaine de la dimension féminine de l'histoire par son travail avec le groupe « Femmes Méditerranée » (et leur ouvrage collectif Femmes entre ombre et lumière (XVI-XXe)) et le domaine de la culture matérielle et de la consommation (par exemple dans son livre ayant pour thème l'histoire des « peurs alimentaires »).
C'est dans ce second thème que s'inscrit le livre : "Le bien des pauvres. La consommation populaire en Avignon (1600-1800)", puisque l'auteur livre ici une étude détaillée de la consommation et des habitudes des pauvres en Avignon (qui a cette période est dans le giron de la papauté). Cette étude donne une vision nouvelle des pauvres, en effet face à un manque flagrant de sources détaillant le mode de vie quotidien de cette classe sociale, il en ressortait alors une image bien souvent stéréotypée.
[...] En effet, l'un des exemples les plus représentatifs de ce fait, c'est de découvrir la place importante qu'occupent les femmes. En fait, dès l'ouverture du mont- de-piété, la grande majorité des engagements sont faits par des femmes. A cela plusieurs raisons sont données : tout d'abord, par un revers de fortune, la femme a pu se retrouver toute seule sans mari (mort, emprisonné comme dans le cas de Jeanne Carême) ou être une fille pas encore mariée) ; un homme ayant trop honte de son infortune peut aussi y envoyer sa femme. [...]
[...] Pour ce qui est des dorures un changement s'opère aussi, notamment pour les croix qui perdent leur signification religieuse. Le succès de la Maintenon et de la capucine dans les années 1720 ne change rien à ce fait, c'est alors par le biais des prénoms que la religion ressort avec le vif succès de noms composés avec Marie et pour les hommes Jean, Jacques et Pierre. La croix ne sert alors qu'à orner, dans le même temps on voit apparaître de plus en plus de pierreries dans les bijoux. [...]
[...] "Le bien des pauvres, la consommation populaire en Avignon (1600-1800)", Madeleine Ferrières Madeleine Ferrières historienne spécialiste de l'époque moderne, est professeur d'histoire à l'université d'Avignon et chercheur à l'UMR TELEMME de la MMSH d'Aix-en-Provence. Elle a participé à de nombreux ouvrages notamment dans le domaine de la dimension féminine de l'histoire par son travail avec le groupe Femmes Méditerranée (et leur ouvrage collectif Femmes entre ombre et lumière (XVI-XXéme)) et le domaine de la culture matérielle et de la consommation (par exemple dans son livre ayant pour thème l'histoire des peurs alimentaires C'est dans ce second thème que s'inscrit le livre : Le bien des pauvres. [...]
[...] En effet la prééminence des ustensiles à bouillir est toujours très présente mais ceux à griller progressent au détriment de ceux de friture qui sont en baisse, ce qui montre un changement progressif des habitudes alimentaires. À cela s'ajoute l'utilisation plus fréquente de certains aliments, puisque dans les engagements il y a une apparition d'ustensiles servant pour la broche. On en déduit donc qu'à cette période les pauvres consomment de plus en plus de poisson. Enfin dans les registres on remarque une présence de plus en plus forte d'outils en terre cuite et non plus en fer. Les pestes successives de 1625 et 1720 permettent de nous rendre compte de nouveaux phénomènes. [...]
[...] Parmi les objets déposés régulièrement au mont-de- piété et qui sont intéressants pour l'historien, on trouve les objets de métal et les ustensiles de cuisine. En effet, par ces registres de dépôts, on découvre dès les premiers engagements la présence de pichets, objets certes communs, mais qui nous en apprennent beaucoup sur le quotidien de ces gens : les pichets à cette époque servent à puiser l'eau dans les puits, l'Avignonnaise va donc tous les jours (si ce n'est plusieurs fois par jour) chercher l'eau dans le puits (c'est d'ailleurs un lieu de socialisation). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture