"La noblesse met le plus de prix à se perdre dans la nuit des temps" Sénac de Meilhan. Ainsi peuvent être les points de vue sur la noblesse au XVIII° que ce soit des roturiers ou même des nobles comme le cardinal de Bernis dont il nous est présenté un extrait de ses Mémoires. Il est né 1715 et décédé en 1794. C'est sans doute l'une des plus brillantes et des plus lucides personnalités du XVIII°. Il est issu d'une famille ancienne, mais pauvre (important pour le texte) et il s'élève rapidement. Il entre dans les ordres sans véritable vocation. Il est poète et élu à l'Académie française. Il est nommé ambassadeur à Venise, Madrid et devient secrétaire d'Etat aux affaires étrangères en 1757. Il peut donc constater les déficiences du système: il critique le régime. Il doit démissionner en 1758. Il s'exile dans son abbaye de Soissons.
[...] -la haute noblesse était soumise au droit d'ainesse absolu : pour survivre, il fallait se marier à une héritière riche ou entrer dans le commerce. -ainsi cela ouvrait des portes à la noblesse appauvrie dont les débouchés actifs sont limités faute de moyens pour acheter une charge militaire, administrative ou pour vivre selon son rang. -la dérogeance est facilement contournable : une partie de l'ordre nobiliaire peut participer au négoce. Le Conseil du commerce enregistre ainsi les plaintes des bourgeois hostiles à l'entrée des nobles dans les corps : ils allaient s'enrichir sans payer d'impôts ! [...]
[...] -ce retour à la fonction primaire, militaire est une réponse face aux nombreuses critiques que reçoit la noblesse et que perçoit Bernis : la noblesse est qualifiée d'oisive, elle ne sert plus à rien puisque l'état de guerre est beaucoup plus réduit. -de plus la noblesse est mise en danger directement par les nouveaux programmes législatifs comme les réformes de Turgot qui abolissent la corvée et instaure un système fiscal censitaire. le cardinal de Bernis réagit ainsi face à la négation de la noblesse en tant que nécessité sociale. [...]
[...] Des dissensions au sein de la noblesse traditionnelle : A. L'épée et la robe : -les fonctions de la noblesse sont de soutenir la gloire et les intérêts du Prince et de la Nation, de verser tout son sang pour défendre ceux dont le travail contribue à sa subsistance et à son bien. Ce sang versé est à l'origine de l'orgueil que l'on peut détecter dans les familles nobles. Elle doit maintenir les lois, portion du pouvoir que lui confie le Monarque -noblesse offre traditionnellement 2 grandes formes au souverain : épée (qui protège le peuple et le territoire) et la robe : ces 2 éléments constituent les premières classes du classement de Bernis (l.1 : la profession militaire et législative, premier attribut de la noblesse".) -la qualité principale d'un titre de noblesse est son ancienneté (l.1-2 : l'ancienneté de la race, second attribut devançant même la nature du titre dans certaines occasions car il est vrai que la gloire d'une famille est faite d'éléments nombreux, d'importance variable (mais qui demeurent toujours vertueux, dans l'intérêt du peuple à plus ou moins grande échelle l.9-10 : plus nos pères ont fait briller de vertus militaires ou civiles, plus ils ont versé le sang pour la patrie - 2 groupes principaux : > petite et moyenne noblesse : qui ont des valeurs et des connaissances traditionnelles > parlementaires, noblesse de Cour : qui s'intéresse plus à l'actualité et à ses idées, plus modernes L'argent accentue les clivages ainsi que l'éducation. [...]
[...] Cette gradation de la noblesse existe aussi sur les titres de noblesse décernés pour le mérite comme chez Fabert et Catinat qui étaient maréchaux dans l'armée de Louis XIV et qui ont été anoblis. l.43-44 -les anciennes familles cherchent alors à justifier à nouveau leur titre : il fallait s'adresser aux Chérin qui étaient chargés des vérifications de généalogie, à Versailles : on produisait ainsi une filiation qui menait à un anobli. Il fallait fournir des actes officiels originaux mais on allègue sous Louis XVI beaucoup de titres perdus dans des incendies . On se réclame d'un réseau familial où on se croit un maillon essentiel. [...]
[...] Le Roi y rappelle les droits et les privilèges de l'anobli. -ainsi sont récompensés les excellents serviteurs de la monarchie, les officiers militaires ou les collaborateurs des intendants : avocats, médecins, artistes, savants (Montgolfier) ou économistes. La Noblesse de talents apparaît. On confond la noblesse avec une décoration. Mais Bernis fait tout de même entrer dans son classement ces nouveaux anoblis l.32-40. Bernis en profite pour réinsister sur le principe de vertu qui pour lui devient synonyme de noblesse l.42. [...]
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