Dès l'avant-propos, Guy Chaussinand-Nogaret se donne pour objectif d'attaquer les images d'Epinal sur le second ordre. On peut voir deux grandes idées dans son analyse. D'une part, la noblesse Française ne peut être décrite comme une caste homogène. Ensuite, le courant des lumières n'est pas dirigé contre la noblesse dans la mesure où cette dernière l'a sécrété puis défendu au fil du XVIII siècle : contrairement aux idées reçues, le second ordre n'était pas totalement conservateur.
[...] Cependant, Guy Chaussinand Nogaret est ménagé par son ami Emmanuel Le Roy Ladurie (p. l'auteur de l'article : les rares imperfections du livre ne sont pas abordées. Pour soutenir un discours aussi iconoclaste, Chaussinand était obligé de livrer une argumentation sans faille. Le raisonnement se fonde sur la logique ce qui le rend difficilement attaquable, De plus, les thèses de l'auteur sont souvent appuyées par un grand nombre de statistiques très pertinentes : par exemple, les revendications des cahiers de doléances témoignent à merveille des aspirations de la noblesse à la fin du XVIII. [...]
[...] L'humour n'est pas absent du livre et se manifeste par des petites pointes ironiques ou des discrets jeux de mots, comme lorsque l'expression noyer le poisson (p. 57) est utilisée à l'encontre d'un personnage portant un nom à consonance ichtyologique. Non content de reposer sur une démonstration solide, le livre est agréable à lire même si quelques rares passages ne m'ont pas convaincu. L'historien utilise par moments une terminologie propre au socialisme, ce qui crée parfois une impression d'anachronisme : un siècle avant les socialistes utopiques, D'Argenson est proclamé premier socialiste (p. 34). [...]
[...] Le malaise de la noblesse part de la soumission (p. 27) au roi, en l'échange de laquelle elle n'obtient qu'une figuration de luxe (idem) à Versailles. Alors, les lumières vont apparaître comme la seule manière de contester l'absolutisme, car ses thèses permettraient non seulement de limiter le pouvoir du roi au profit de la noblesse, mais aussi, en plaidant la cause du mérite contre la naissance, de plaire à toute une élite récemment anoblie. Par exemple, la célèbre phrase de Montesquieu, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir justifie aux yeux des nobles la nécessité d'un Parlement fort face au roi. [...]
[...] Dans une optique simpliste, on tend aussi à assimiler les nobles à un groupe en majorité réactionnaire, car les hommes des lumières les plus célèbres (Voltaire, Diderot) appartiennent pour la majorité à la roture. Or, selon Guy Chaussinand-Nogaret, les lumières sont étroitement liées à la noblesse, plus ouverte aux nouvelles idées qu'il paraît. II- La volonté réformiste de la noblesse Au début du chapitre Noblesse et Capitalisme, l'auteur dénonce une représentation de la révolution comme la victoire des forces progressistes sur les pesanteurs du passé ( qui oppose ( ) noblesse et bourgeoisie (p. [...]
[...] La Noblesse Française au XVIII siècle, Guy Chaussinaud-Nogaret (Hachette, 1976) Dès l'avant-propos, Guy Chaussinand-Nogaret se donne pour objectif d'attaquer les images d'Epinal sur le second ordre. On peut voir deux grandes idées dans son analyse. D'une part, la noblesse Française ne peut être décrite comme une caste homogène. Ensuite, le courant des lumières n'est pas dirigé contre la noblesse dans la mesure où cette dernière l'a sécrété puis défendu au fil du XVIII siècle : contrairement aux idées reçues, le second ordre n'était pas totalement conservateur. [...]
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