Dès les premières lignes de son livre, Michel Vovelle nous le dit : l'histoire de la mort est un sujet fascinant. Comme personne ne peut en parler après l'avoir vécue, il nous explique qu'il va travailler sur les réactions des hommes face à la mort. La mort est un sujet de recherche important puisque c'est un « grand invariant » qui fait partie de la vie de chacun. Ce « passage » est toujours entouré d'esquives, de tabous ou au contraire d'explications religieuses immuables.
M. Vovelle qualifie ensuite sa recherche de passionnante, toujours, mais nécessitant une approche prudente et ambitieuse. Prudente, car il veut se garder de classifier les comportements pour en faire un ou plusieurs modèles et ambitieuse car, selon lui, pour aborder l'histoire de la mort il faut la « prendre comme un tout : de la mort biologique, démographique, jusqu'aux productions les plus élaborées du sentiment de la mort. » D'où une étude verticale et dans la très longue durée.
Une histoire verticale
Michel Vovelle voit l'histoire verticale comme partant de la mort subie (avec une mortalité d' « ancien style » : le taux de mortalité annuelle est de 30 à 40 ‰ pour résumer) à la mort vécue (c'est-à-dire le réseau de gestes et de rites qui accompagne le cheminement de la maladie, l'agonie au tombeau et l'au-delà) jusqu'au discours sur la mort, qui de magique puis religieux devient laïc jusqu'à sa prolifération à l'époque contemporaine. Il note ici une séparation entre le discours religieux, inchangé depuis le départ et l'art ou la littérature qui peuvent traduire différentes sensibilités.
[...] En Italie au XVe l'espérance de vie d'un homme serait de 27 ans. La mort est très présente et s'est accentuée par le fait que le modèle du mariage fait épouser une jeune fille à un vieillard d'une quarantaine d'années. Les enfants sont confrontés très tôt à la disparition du père. Le modèle florentin ne peut pas surement être transposé dans toute l'Europe mais il montre comme la vie était brève. Chapitre VI : La révolte des morts et le macabre A la moitié du XIVe siècle, la peinture florentine change. [...]
[...] Au contraire les Etats- Unis développent les techniques de conservation des corps. Chez Munch, l'angoisse de la mort est présente mais dans une vision sereine. Esprits et fantômes Le phénomène des mediums commence aux États-Unis avec les sœurs Fox en 1847. Cela devient une science avec ses codes et ses pratiques. On parle ainsi de cryptesthésie, télépathie, psychénésie, télékinésie Le spiritisme se répand alors en Europe. Les élites s'intéressent au phénomène comme Pierre et Marie Curie, Camille Flammarion et sir Arthur Conan Doyle Il relance l'occultisme et les sociétés secrètes. [...]
[...] Chapitre VIII : De la mort au tombeau, l'inflation des gestes Les sources iconographiques sont très intéressantes puisqu'elles rapportent fidèlement les gestes. Mais les morts figurées dans les livres d'heures ne sont pas celles de tout le monde, plus celles de bourgeois. Les confessions apparaissent peu car on a préféré figurer le moment clé : le viatique ou l'extrême-onction. On ne voit rien de la veillée funèbre dans les livres d'heures, c'est en fait dans les gestes faits après de la mort jusqu'au service anniversaire qu'il y a eu une mutation traduite par deux mouvements : l'importance de l'investissement sur l'au-delà et une affirmation individuelle et sociale nette à travers les gestes de l'après mort. [...]
[...] Première partie: Mourir en 1300 : deux modèles de la mort au cœur du Moyen Age Chapitre I : Équilibres et présence de la mort au Moyen Age Nous savons peu de choses sur la démographie du XIIIe siècle, aussi M. Vovelle se sert d'études anglaises et d'études de cimetières de l'Europe centrale pour avoir une base. L'espérance de vie à la naissance est de 30 ans et 40% des jeunes n'atteignent pas 20 ans. Ce modèle va durer jusqu'au 17es, voire fin 18e siècle. Mais de quoi meurent les gens ? Michel Vovelle nous explique qu'il y a beaucoup de morts violentes. [...]
[...] Ils regroupent par exemple le souvenir de plusieurs guerres depuis 1870 en Allemagne, ou une simple plaque est ajoutée sur les monuments français de la guerre de 14-18. L'heure n'est plus à la représentation du triomphalisme ou de l'assurance tranquille. L'architecture devient dépouillée, allusive et métaphorique. Certains artistes proposent des œuvres de révolte ou de dérision, comme le sculpteur Zadkin qui exécute un contre-monument en réponse à celui d'Iwo Jima, ou Sandle qui produit un Mickey avec un bras squelettique brandissant une mitraillette. [...]
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