L'extrait des
[...] Ce que Philippe de Commynes tient à démontrer dans cet extrait, c'est qu'à partir du moment où la justification de l'impôt apparaît, le roi n'a pas besoin d' exiger qu'il lui soit octroyé, car l'aide est naturellement consentie par les sujets : octroyant (au roi) ce qu'on leur voulu demander et ce qu'on leur montra nécessaire par écrit être nécessaire pour le fait du roi C'est ce qu'il affirme s'être passé à la réunion des trois Etats à Tours. Il ajoute aussi que les sujets étaient prêts à renouveler l'impôt, que ce soit en argent ou en nature en cas de guerre, lors de la nouvelle réunion prévue deux ans plus tard en 1486 : qu'au bout de deux ans ( ) si le roi n'avait assez d'argent, qu'ils lui en donneraient à son plaisir et que, s'il advenait guerre ou que quelqu'un voulût l'offenser, ils y mettraient de leurs personnes et de leurs biens sans rien lui refuser de ce qu'il lui serait nécessaire Il démontre ainsi l'absurdité de l'utilisation autoritaire du pouvoir royal face à la dévotion naturelle des sujets envers leur roi. [...]
[...] En revanche les rois plus attachés à la tradition aimaient à prendre conseils de leurs sujets, comme Philippe VI et son fils Jean le Bon. Après la réunion des trois Etats à Tours en 1484 par Anne de Beaujeu, alors régente selon la volonté testamentaire de son père et du fait du jeune âge de son frère, Charles VIII, ceux-ci ne furent plus convoqués. En effet, lorsque Charles VIII fut devenu majeur, la promesse de réunir les Etats en 1486 ne fut pas tenue et le droit royal de lever l'impôt sans leur consentement s'imposa, ce que condamne l'auteur car étant contraire aux règles divines et à l'ordre voulu par Dieu. [...]
[...] Pourtant, ils furent beaucoup critiqués par quelques légistes de l'entourage de Louis XI car, d'après eux, ils portaient atteinte à la souveraineté du roi : L'on pouvait estimer que cette assemblée était dangereuse et quelques uns de petite condition et de petite vertu ont dit que c'était un crime de lèse majesté que de parler d'assemblée d'Etats et que c'était pour diminuer l'autorité du roi Aussi, selon les époques, selon les circonstances politiques et selon l'esprit du roi, le nombre et l'influence de chacun varièrent. Ainsi les rois autoritaires imbus de leur souveraineté préféraient consulter leurs légistes, comme Louis XI et son fils Charles VIII. [...]
[...] A travers cette critique, Philipe de Commynes tend à démontrer que l'utilisation autoritaire du pouvoir royal ne fait pas la puissance du roi. B. Les raisons de la grandeur du roi : Philippe de Commynes rejettent l'idée conçue par l'entourage du roi, selon laquelle le roi a le privilège de lever sur (ses) sujets ce qu'il (lui) plaît : ne lui font nul honneur ceux qui disent ainsi pour le faire estimer plus grandement et qui le font haïr et craindre de ses voisins qui pour rien ne voudrait être sous sa seigneurie Il ne conçoit pas l'utilisation du pouvoir royal d'une manière arbitraire comme gage de la puissance du roi. [...]
[...] Philipe de Commynes fut un diplomate et historien français. Découvrant en 1468 Louis XI, il vit en lui le maître qui convenait à son esprit et entra à son service en tant que conseiller. A la mort de Louis XI en 1483, il fut nommé membre du conseil de régence durant la minorité de Charles VIII. Ses Mémoires constituent un document capital sur les règnes de Louis XI et Charles VIII, rédigées entre 1489 et 1498, où l'auteur ne se contente pas d'énumérer les faits, comme les chroniqueurs qui l'avaient précédé, mais s'efforce de tirer des conclusions et des leçons de politique. [...]
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