Très soucieux de son image et du reflet que pouvait donner sa monarchie, à l'intérieur comme à l'extérieur du royaume, Louis XIV (1643-1715) a voulu s'assurer du souvenir que l'on garderait de son œuvre politique et de sa personne. Ainsi, le premier but recherché par le roi en créant Mémoires pour l'instruction du Dauphin n'est pas celui d'instruire et de conseiller son fils Louis (1661-1711) sur le métier de roi, même si à première vue c'est ce que nous laissent croire les marques du destinataire souvent affectueuses, telle que l'adresse qui ouvre le texte de 1661 « mon fils » et que l'on retrouve tout au long de l'œuvre, mais c'est de laisser une trace écrite de ses actions qu'il considérait remarquables afin que la postérité puisse en posséder une idée exacte.
Ce texte est en effet un extrait d'une chronique, ou mémorial, Mémoires pour l'instruction du Dauphin, racontant cinq années du règne personnel de Louis XIV allant de 1661, date qui marque son effective et totale prise en main du gouvernement du royaume, jusqu'à 1668. Cependant le récit des années 1662, 1663, 1664, 1665, et 1668, nous est parvenu presque totalement incomplet. En plus de cette vision chronologique fragmentaire, nous sommes confrontés à une superposition de couches d'écritures. En effet Louis XIV n'a pas rédigé directement ce mémorial, mais l'a esquissé en notes brèves, surveillé, retouché et corrigé. Le manuscrit concernant l'année 1661 désigne comme auteur Pellisson, tandis que pour les années 1666 à 1668 il existe au moins trois versions, chargées de corrections, où l'on découvre la main du président Périgny, précepteur du Dauphin jusqu'en 1670. En revanche, l'inspiration et la présence du roi sont fortes et partout décelables dans le texte. Ces Mémoires ont été publiées pour la première fois en 1806 sous le nom d'œuvres de Louis XIV après avoir subi plusieurs révisions. C'est ce parcours qui en fait une œuvre parsemée de redites, de ruptures de ton, de passages peu clairs, excepté certains paragraphes travaillés. Ce mémoire n'a sans doute pas bénéficié d'une révision générale qui aurait permis une unification stylistique. Le roi se livre à des confidences auprès de son fils, suivies par des préceptes. Ce procédé réapparaît régulièrement au fil des pages : avant un exemple précis, ensuite une leçon de politique, que le Dauphin ne pourra pas mettre en pratique car il meurt avant son père. Ainsi Mémoires pour l'instruction du Dauphin est composé par une suite de récits aboutissant presque tous à une leçon de morale, à un principe que le roi a élaboré par l'expérience de son règne. Ce texte est empreint d'une pédagogie voulue, mais en ce qui concerne certains passages, il s'agit aussi d'une justification d'actes qui risquent, selon Louis XIV, d'être peu compréhensibles pour la postérité et donc mal interprétés. C'est le cas de cet extrait pour l'année 1661, période calme qui suit les années orageuses de la Fronde (1648-1652) qui ont profondément marqué le jeune roi et qui contribuent à donner une ligne directrice à sa politique.
En effet l'auteur commence par rappeler aux lecteurs les années de la Fronde, période de crise pour le royaume, et fait part des souvenirs qu'il en garde (l. 1 à 13). Cependant, ce retour en arrière sert surtout à justifier le fait qu'il ait attendu jusqu'en 1661 pour gouverner effectivement, alors qu'il avait atteint la majorité royale (quatorze ans) le 7 septembre 1651 (l. 13 à 31). Ensuite le texte est marqué par un saut chronologique qui, des années de la Fronde, ramène le lecteur en 1661, date à laquelle le roi peut enfin décrire une situation de paix qui, en revanche, l'invite à désirer quelques guerres de conquête à l'extérieur (l. 32 à 43). Enfin Louis XIV mentionne la nécessité d'accomplir un certain nombre de réformes politiques dans son royaume qui doivent passer par l'obéissance de ses sujets, seul garant de l'ordre public, et par l'affirmation de sa volonté absolue. Ainsi à la fin du texte il fait brièvement allusion à certains choix politiques qu'il va entreprendre (l. 44 à 52).
[...] Le roi se livre à des confidences auprès de son fils, suivies par des préceptes. Ce procédé réapparaît régulièrement au fil des pages : avant un exemple précis, ensuite une leçon de politique, que le Dauphin ne pourra pas mettre en pratique car il meurt avant son père. Ainsi Mémoires pour l'instruction du Dauphin est composé par une suite de récits aboutissant presque tous à une leçon de morale, à un principe que le roi a élaboré par l'expérience de son règne. [...]
[...] Ce texte est empreint d'une pédagogie voulue, mais en ce qui concerne certains passages, il s'agit aussi d'une justification d'actes qui risquent, selon Louis XIV, d'être peu compréhensibles pour la postérité et donc mal interprétés. C'est le cas de cet extrait pour l'année 1661, période calme qui suit les années orageuses de la Fronde (1648-1652) qui ont profondément marqué le jeune roi et qui contribuent à donner une ligne directrice à sa politique. En effet l'auteur commence par rappeler aux lecteurs les années de la Fronde, période de crise pour le royaume, et fait part des souvenirs qu'il en garde à 13). [...]
[...] des troubles domestiques (l.6) - En effet les nécessités de la guerre conduisent à la politique fiscale de Michel Particelli d'Emery qui en augmentant les impôts crée un mécontentement populaire. Celui-ci se traduit dans de nombreux soulèvements régionaux qui agitent la France de 1635 à 1661. Par exemple, en 1658 on enregistre des émeutes antifiscales en Sologne et à Verdun, et des affrontements à Marseille. En 1661, en deux mois il a été nécessaire de réprimer une demi-douzaine de mouvements, entre autre à Bordeaux, Auxerre, en Auvergne ou encore en Picardie. [...]
[...] C'est une conception de la nature humaine qui rejoint la volonté de Louis XIV d'entreprendre des réformes assurant l'obéissance de ses sujets. - Cependant ce travail s'applique aussi à la noblesse qui l'entoure en visant à faire diminuer le clientélisme qui avait fait la puissance des grands seigneurs et épaulé leurs contestations armées. Désormais, si l'on veut quelque chose, c'est directement au roi qu'il faut s'adresser. - Louis XIV confère donc de l'importance à la vie de cour, distribue des charges de cour honorifiques aux princes de sang, donne des pensions et des bénéfices ecclésiastiques aux nobles vivant près du roi rendant exactement la justice à qui je la devais, mais quant aux grâces les faisant librement et sans contraintes à qui il me plairait (l. [...]
[...] - En effet, le roi, en 1661, peut constater que tout était calme en tous lieux (l. 32) surtout grâce au travail inlassable et habile de Mazarin. - En outre toute la gloire et les accroissements de territoire d'entre 1648 et 1659, accomplis naturellement sous le nom du roi régnant, ont été l'œuvre de Mazarin, ce que Louis XIV omet de préciser la paix était établie avec mes voisins, vraisemblablement pour autant de temps que je le voudrais moi-même (l. [...]
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