Après des études à l'Université de Gand, où il obtient un doctorat en histoire médiévale (1883), Henri Pirenne (1862-1935) publie sept tomes d'une Histoire de Belgique dans lesquels il tente de montrer l'homogénéité du peuple belge et dont les thèses conditionnent encore l'enseignement de l'histoire en Belgique. Il est l'initiateur de la démographie historique en Belgique et refuse toute spécialisation : seule la comparaison permet d'élever l'histoire au rang de connaissance scientifique.
Il fait partie de l'Ecole des Annales (crée en 1929 par Bloch et Febvre) et est l'un des fondateurs de la « Nouvelle Histoire ». Le principe de cette discipline, source de l'historiographie moderne, est d'avoir une vision globale de l'histoire « sans parti pris » (p 138), en puisant dans l'économie, la sociologie, la géographie ou encore la politique. Cette vision rompt avec l'histoire traditionnelle qui s'organise autour des faits et gestes des grands hommes. De plus, elle propose de repenser l'espace-temps de l'histoire, en retrouvant une histoire des hommes plus « lente », en rapport avec leur milieu, leur société, leur système de commerce ou encore leurs mentalités.
Pirenne insiste sur l'intérêt d'utiliser une méthode comparative qui permet de montrer que le progrès est généré par l'interpénétration des cultures et des civilisations. Ainsi Pirenne souhaite-t-il limiter les préjugés et les nationalismes exacerbés.
Le problème de la fin de l'Antiquité et des débuts l'ayant toujours préoccupé, en publiant Mahomet et Charlemagne, l'auteur développe une thèse avant-gardiste sur les conséquences des conquêtes de l'islam qui auraient favorisé la formation du Moyen Age occidental.
[...] Ils conservent la magistrature et l'administration romaine. Cette intégration se fait différemment selon les peuples, (par exemples les Vandales sont plus romanisés que les Ostrogoths), mais tous sont exempts d'impôts. Les points communs entre les différents barbares (Goths, Wisigoths, Ostrogoths, Vandales, Burgondes, Alamans) résident surtout dans leur laïcité (leur administration est séculière), leur forme d'Etat absolutiste et dans le fisc et le trésor. Justinien, qui règne en tant qu'empereur byzantin (527-565) souhaite mettre un terme à ces invasions et reconstruire l'Empire. [...]
[...] II -Le coup d'Etat carolingien et la volte face du pape. la décadence mérovingienne La vision traditionnelle de la période franque considère les deux dynasties comme un tout dans lequel les Carolingiens font figure de continuateurs des Mérovingiens (économie, organisation sociale). Hors, après une décadence progressive de la dynastie mérovingienne et plus précisément du statut du monarque, jusqu'à la mort de Dagobert Ier en 639, une coupure définitive entre les deux dynasties est marquée par le coup d'Etat de Pépin le Bref. [...]
[...] Le roi est contraint de faire prêter serment à tous ceux qui reconnaissent son pouvoir. Ainsi, le sujet disparaît derrière le vassal. - L'Etat va progressivement perdre son caractère administratif et se transformer en un bloc de principautés indépendantes, rattachées au roi par une vassalité fortement fragilisée car le roi manque de finances régulières qui lui permettraient d'administrer le territoire correctement. Les grands propriétaires n'ont plus besoin de sécurité car ils n'exercent plus le commerce. - De plus, il est dei gratia rex Francorum ; il n'est pas un monarque laïc comme l'était le roi carolingien. [...]
[...] L'anarchie ambiante favorise la transformation du latin en dialectes romans qui devient peu à peu une langue savante morte. Néanmoins, Charlemagne se consacre à l'œuvre de renaissance littéraire et à la restauration de l'Eglise en collaboration avec des missionnaires anglo-saxons : le nord se substitue au sud comme centre littéraire. C'est l'Eglise qui a la main mise sur le savoir (elle entame une réforme profonde de l'écriture et cultive la culture antique) mais le peuple comprend de moins en moins le latin. Cette culture carolingienne élitiste survivra à la dislocation de l'Empire. [...]
[...] Ainsi, y a-t-il eu une forme d'interpénétration entre l'art germain et l'art oriental, mais ce dernier a plus influencé le germain car il avait plus de techniques. Un autre élément prouve que la société d'après les invasions n'a pas tellement changé c'est son caractère laïque qu'elle conserve. Bien qu'il y ait un immense respect pour la religion, le pouvoir des Rois est entièrement séculier. Ils ne sont pas intronisés par une cérémonie religieuse, celle-ci est soumise à l'impôt. L'Eglise ne soumet pas la cour et lui est très fidèle. [...]
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