Jean Wier est un médecin hollandais né en 1515 et mort en 1588. D'origine modeste, il a été élève de Cornelius Agrippa, considéré comme un médecin savant occultiste et ésotériste, féministe, qui a défendu une paysanne accusée de sorcellerie à Metz. Jean Wier étudie la médecine en France, puis il a beaucoup voyagé en Afrique et en Orient, où il s'est intéressé aux sorciers.
Il a publié deux ouvrages médicaux, mais il est surtout connu pour son œuvre « De prestigiis doemenum et incantationibus ac venificiis, dans laquelle il se fait l'avocat des sorcières. Dans un contexte de guerres des religions, deux ans avant la Saint Barthelemy, il s'oppose aux pratiques ordaliques et demande la reconnaissance de la compétence des médecins pour guérir la sorcellerie.
[...] En effet, puisque les femmes sont par nature faibles et imbéciles, que leur inconstance morale et leur éréthisme découlent de cette invalidité psychique, il appartient à la loi religieuse et à la loi royale de protéger d'elles-mêmes les femmes, en les mettant sous la responsabilité des hommes qui ont accès à la raison, comme les médecins, au lieu de les punir pour des faits qui ne proviennent pas d'une faute, mais d'une pathologie. Quel est le lien entre illusions perceptives et mélancolie ? Quelle est l'étiologie de la mélancolie ? Ici, l'étiologie de la mélancolie repose sur la théorie des humeurs, qui se répandraient dans le cerveau jusqu'à annihiler la raison et emplir l'esprit de craintes comme la peur de la société humaine ou la peur de la mort, appuyées par une culpabilité ou une mégalomanie. [...]
[...] "De l'imposture et tromperie : des enchantements et sorcelleries", Jean Wier (1570) Qui est Jean Wier ? Jean Wier est un médecin hollandais né en 1515 et mort en 1588. D'origine modeste, il a été élève de Cornelius Agrippa, considéré comme un médecin savant occultiste et ésotériste, féministe, qui a défendu une paysanne accusée de sorcellerie à Metz. Jean Wier étudie la médecine en France, puis il a beaucoup voyagé en Afrique et en Orient, où il s'est intéressé aux sorciers. [...]
[...] Il s'agit donc de représenter les actions de raison sous la condition des choses sensibles». La fantaisie est donc une vertu mise en lien avec l'intelligence, mais qui se trouve corrompue par la faiblesse ou le Diable. Quel est le rôle du diable ? Le rôle du Diable est de tromper et de charmer, en particulier les femmes, par l'inspiration d'émotions mélancoliques et leur manipulation résultant en la production d'images séduisantes, tout en aliénant la raison. Le diable est donc présenté comme une force de persuasion, un imposteur, qui utilise les mêmes procédés que les anges, mais en les dévoyant. [...]
[...] Ce sont de véritables infirmes, qui doivent être assistées par des hommes tuteurs et curateurs pour toutes leurs actions. L'auteur va jusqu'à se demander si les femmes sont des animaux qui ont raison» ou des bêtes dépravées par l'humeur mélancolique, fuyant la société. Pourquoi fait-il autant référence à la religion ? Les nombreuses références à la religion visent à éviter la censure du comité de lecture de l'inquisition, composé de dignitaires religieux. Jean Wier protège ainsi sa vie, puisque les hérétiques étaient sévèrement punis, dans un contexte de toute puissance des institutions religieuses. [...]
[...] Ce sont en fait des malades qui subissent les assauts corrupteurs du Diable, usant de ses pouvoirs de manipulation des humeurs et des passions pour séduire et tromper. Cette influence maléfique résulte en l'aliénation de la raison par des illusions perceptives contre lesquelles les esprits débiles sont impuissants. Les sorcières ne sont donc pas coupables d'une faute ou de mauvaises mœurs, mais elles sont les victimes du Diable et doivent être protégées par les hommes forts de leur sagesse, comme les médecins. [...]
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