D. Roche : professeur au Collège de France depuis 1998, a reçu le Grand Prix National d'Histoire en 1992, le Grand Prix d'Histoire de Paris en 2001. Parmi ses nombreux ouvrages, il a publié Histoire des Choses Banales en 1997. Le but de l'ouvrage est de "mieux comprendre les relations aux choses, notre médiation aux objets et au monde. » Il se veut une relecture plus générale de l'histoire économique et sociale : entre le XVIIe et le XIXe siècle, on assiste à une première multiplication des consommations dans une "société de la rareté". Ainsi, "la vie matérielle établit sans doute l'Histoire", ceci dans des contextes sociaux particuliers d'information et de communication, qui « organisent la signification des choses et des biens. » L'ouvrage n'est cependant pas l'histoire de la vie quotidienne, ni l'étude de « l'apparition d'objets providentiels."
L'étude de la vie matérielle, l'histoire de la consommation remet en cause le concept d'homo oeconomicus pour comprendre les sociétés d'Ancien Régime. D.Roche met donc l'accent sur l'observation des pratiques, sur les gestes individuels et collectifs, sur les questions posées sur la mémoire, la transmission, le changement des attitudes et des habitudes qui structurent l'univers où évoluent les Hommes. Ainsi, il se pose la question du « pourquoi et comment les Hommes peuvent-ils vivre comme ils vivent et pourquoi l'acceptent-ils ?", "une histoire de la consommation <étant> une manière de réconcilier le sujet et l'objet, l'intériorité et l'extériorité". L'essor extraordinaire de la production amène à des débats sur la valeur morale des artéfacts. Aujourd'hui, « l'objet est un gadget, un fétiche, une relique du passé, l'expression d'une idéologie bourgeoise, la marque de l'éphémère et de l'inutile ». Pourtant, « le monde des objets <est> le moyen d'un processus créatif [...] le rapport des individus au social passe par l'objectivation. ». Dès lors, l'histoire de la consommation explique la continuité entre matérialité et symbolique, l'union des représentations et des réalités dans le moindre objet.
[...] Elle devient un lieu de plus en plus animé par le négoce, les services, l'accélération de tous les mouvements d'échange et de contrôle, l'interaction des phénomènes sociaux, économiques et culturels. Elle attire les propriétaires et concentre leurs dépenses. La consommation fonde la croissance à partir d'une manière de vivre, les besoins se développent entraînant la croissance urbaine et un besoin de main-d'oeuvre. L'économie de l'accueil se développe. Les migrants créent un lien avec la campagne pour la diffusion de consommations nouvelles. [...]
[...] Le peuple s'oppose à l'augmentation de l'impôt: la Cour incarne le gaspillage et l'endettement, mais elle entretient l'économie de luxe, l'impôt royal participe au Bien commun, le faste royal est nécessaire pour affirmer la puissance."Chacun doit consommer selon les besoins de son rang et de son statut.", selon les lois somptuaires. Fin XVII, la fiscalité indirecte et les impôts sur les consommations augmentent. Les profits du commerce enrichissent les grandes cités négociantes et les ports, animent le petit commerce. Le négociant est le principal acteur de l'accélération de la consommation. Trois secteurs bénéficient de la circulation des revenus et des offres d'emploi : l'activité manufacturière et industrielle ("proto-industrialisation"); le bâtiment; la fabrication du luxe (négoce, mais aussi invention et création artistique). [...]
[...] La science des ménages trouve sa place dans des ouvrages sur la production (Charles Estienne), et sur la consommation (livres de raisons, comptes privés . ) -"L'école accentue la définition du travail et des rôles féminins". - la consommation se spécifie en fonction des lieux de travail et de loisirs. STABILITE ET CHANGEMENTS : Dépendance au milieu naturel et homéostat Hommes/ressources règlent la production. -L'espace rural a la terre comme source de valeur. Il satisfait massivement les besoins. Jusqu'au XVIIe siècle, il n'y a pas de modification importante des techniques agraires. [...]
[...] -"Information, savoirs et consommation sont liés La richesse du patrimoine urbain est liée à la concentration des structures scolaires.Au XVIIIe l'acculturation s'étend, de nouvelles pédagogie naissent (écoles de dessin, militaires . ).L'éducation des filles augmente. L'imprimé, à partir de grands centres d'édition (Paris, Lyon . répand l'information, la culture. Il change le comportement face à l'information économique, le crédit, la divulgation de procédés techniques, favorise la commercialisation des produits. -La dynamique des inventions et des techniques enrichit le patrimoine culturel urbain. [...]
[...] Certains biens ont une haute valeur symbolique, mais sont aussi utilisés comme valeur monétaire. Des biens naturels entrent dans le circuit des échanges (ex : eau). -Le luxe et le superflu apparaissent tôt, ainsi que divers domaines de consommation (personnelle et utile, superflu, justification symbolique et sociale). Le marchand a un rôle important. L'entrepreneur est un "agent décisif de transformation" par ses capacités d'invention et d'innovation. La consommation du ménage dépend de facteurs sociaux, économiques, de socialisation et culturels, de normes identitaires et de savoirs. [...]
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