Les guerres de religion sont un phénomène spécifique de l'Europe moderne. De 1520 à 1660, la quasi-totalité des conflits a une dimension religieuse. Légitimer un conflits par des motifs confessionnels n'est pas nouveaux : croisades pour la conquête de Jérusalem (1095-1270), Reconquista (milieu XIe siècle-1492), persécution des cathares dans le midi de la France (1209-1244)… Mais contrairement à ces conflits, les guerres de religion touchent l'ensemble de l'Europe et modifient la construction même des États nationaux.
Les guerres de religion sont souvent présentées en quatre étapes : phase de répression judiciaire, rébellions contre l'autorité légitime, guerres civiles, paix de religion. Elles débouchent sur un nouveau type d'Etats, où la sphère politique se dissocie partiellement de la sphère confessionnelle.
Les causes religieuses permettent de légitimer des guerres contre les pays voisins.
Mais les guerres de religion sont aussi des guerres civiles, entre chrétiens. Les traumatismes engendrés débouchent sur une esquisse de l'idée de la tolérance civile.
Dès la guerre de Smalkalde (1546-1547), les contemporains ont évoqué des conflits religieux. Les sources allemandes du début des années 1580 évoquent les combats contemporains menés en France sous le terme Religions-Streit, puis Religionskrieg. Dans le Dictionnaire universel d'Antoine Furetière (1690), les « guerres de Religion » sont considérées comme « les plus cruelles ». Pierre Bayle popularise l'expression dans son Dictionnaire historique et critique (1697) en écrivant : « Si les prêtres s'étaient contentés de dire, adorez un dieu et soyez justes, il n'y aurait jamais eu ni d'incrédules, ni de guerres de religion ».
En France, l'historiographie est marquée jusque dans les années 1950 par les recherches de la France d'Etienne Pasquier (1560-1621) et l'Historia sui temporis de Jacques-Auguste de Thou (1604-1621). Ces ouvrages diffusent une vision des guerres de religion favorable à une autorité royale contestée par les troubles nobiliaires et populaires. Depuis, les conflits ont été réinterprétés à la lumière de travaux sur les logiques sociales, politiques et religieuses des protagonistes.
[...] De même, Charles Quint ne parvient pas à asseoir son autorité sur les princes. Le duc Guillaume IV de Bavière est déçu de ne pas obtenir la dignité électorale palatine. Il réactive alors l'idéal traditionnel des libertés princières. Malgré sa dignité de prince-électeur, Maurice de Saxe reste déçu des gratifications impériales et décide de se rapprocher d'Henri II. Il secourt Magdebourg, foyer d'opposition à l'Interim et entre dans la cité rebelle en novembre 1550. La France soutient une alliance évangélique contre Charles Quint (traité de Chambord du 15 janvier 1552. [...]
[...] Quatre textes rivaux Charles Quint, de retour en Allemagne après neuf ans d'absence, convoque le 21 janvier 1530 les Etats d'Empire à Augsbourg. Il souhaite organiser la défense contre les Turcs, obtenir l'élection de son demi-frère Ferdinand comme roi des Romains (et donc successeur désigné au trône impérial), discuter d'une réforme monétaire et d'un code pénal, et surtout régler la question religieuse. Parmi les Etats réformateurs, Georges de Saxe annonce sa venue mais Philippe de Hesse refuse de s'y rendre. [...]
[...] Auparavant, ils étaient minorés au profit d'une interprétation politique ou socio-économique des troubles. II. Les guerres de religion : entre politique et sacré Érasme (1465-1535) refuse toute guerre menée pour des motifs religieux ou politiques. Il reconnaît cependant la légitimité des guerres repoussant des envahisseurs barbares. Luther évoque le problème de la scission confessionnelle entre les chrétiens. Dans Les gens de guerre peuvent-ils être aussi en état de grâce (1525), Luther agite le spectre de la victoire ottomane pour provoquer un élan d'unité patriotique en Allemagne. [...]
[...] La greffe des messages religieux La basse noblesse et la paysannerie sont les premiers groupes à mener des actions politiques contre les institutions. A. Le soulèvement des chevaliers Au début du XVIe siècle, la basse noblesse tente d'échapper à l'intégration aux principautés territoriales. Elle constitue des unions régionales, opposés aux princes locaux. Privés d'une partie de leur revenus fonciers par la dépression agraire, mais aussi d'une partie de leur pouvoir politique par la consolidation administrative des Etats, ils perdent également leur légitimité militaire avec l'apparition de nouvelles armes à feu. [...]
[...] Entre universalisme et particularisme Au Moyen Age, l'Empire se présente comme l'héritier de l'Empire romain. Les humanistes allemands ravivent cette idée. Maximilien Ier (1493-1519) décide en 1508, sans avoir reçu la couronne impériale des mains du pape, de prendre le titre d' empereur élu des Romains Charles Quint (1519-1556) reçoit la couronne impériale à Bologne en 1530. L'espace de l'Empire est supranational mais centré sur les espaces germanophones. Les terres de langue allemande constituent l'espace le plus cohérent alors que les pays issus du royaume d'Italie et la Bourgogne conservent une forte individualité. [...]
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