Daniel Goffman, Empire ottoman, histoire moderne, Europe, Venise, Turcs, relations interculturelles, historiographie, Ottoman Empire, Early Modern Europe
L'ouvrage de Daniel Goffman (professeur à la Ball State Universty dans l'Indiana spécialiste de l'Empire ottoman), The Ottoman Empire and Early Modern Europe, publié en 2002 aux éditions Cambridge University Press, se veut une analyse renouvelée des relations entre la Sublime Porte et l'Europe aux XVIème et XVIIème siècles. Ce renouvellement historiographique passe par un renversement complet de paradigme vis-à-vis de l'Empire Ottoman et dont l'introduction en fait la présentation et sert, quasiment, de manifeste sous le titre de « l'Ottoman-centrisme et l'Occident ».
[...] Venise, bien qu'ayant participé aux croisades, est une « principauté frontière» liant les différentes parties de la mer Méditerranée, et tout autant menacée par l'hégémonie des Habsbourg que par la réduction de son empire maritime sous les coups de l'expansionnisme ottoman. Ces échanges sont à l'origine de cette interdépendance et des interactions visibles, ainsi la survie de Venise «reposait de façon croissante sur la diplomatie, l'accommodation et l'émulation » vis-à-vis de l'Empire ottoman. Concernant les intermédiaires Juifs séfarades, D. Goffman mentionne le fait qu'ils ont été à l'origine de certaines évolutions des normes commerciales et juridiques tant de l'Empire ottoman que de l'Europe chrétienne. [...]
[...] The Ottoman Empire and Early Modern Europe. New York: Cambridge University Press L'ouvrage de Daniel Goffman (professeur à la Ball State Universty dans l'Indiana spécialiste de l'Empire ottoman), The Ottoman Empire and Early Modern Europe, publié en 2002 aux éditions Cambridge University Press, se veut une analyse renouvelée des relations entre la Sublime Porte et l'Europe aux XVIème et XVIIème siècles. Ce renouvellement historiographique passe par un renversement complet de paradigme vis-à-vis de l'Empire Ottoman et dont l'introduction en fait la présentation et sert, quasiment, de manifeste sous le titre de « l'Ottoman-centrisme et l'Occident ». [...]
[...] Goffman écrit un ouvrage corrective plutôt qu'holistique. » En conclusion, l'ouvrage de Daniel Goffman s'inscrit dans les développements historiographiques de ces dernières années qui visent à une relecture des évènements historiques et des sociétés libre de l'eurocentrisme qui semble avoir prévalu jusqu'à peu. Cette synthèse, si elle reprend en grande partie les conclusions d'autres travaux, dont ceux de l'auteur – Britons in the Ottoman Empire – 1660 ou The Ottoman Empire between East and West: Istanbul, Izmir and Aleppo –, n'en est pas moins un premier outil d'accès à une étude renouvelée au monde ottoman, les relations, les influences et les interdépendances qu'il a put avoir avec ses voisins européens et ce malgré une tentation de pousser la déconstruction en dépit des faits. [...]
[...] Ainsi les européens passent, dans leur vision du monde ottoman, « de la 'terreur turque' à 'l'homme malade de l'Europe' ». Cette vision est reproduite par les historiens, à l'image de la présentation de l'intégration toujours plus poussée de l'Empire Ottoman à l'Europe que présente l'auteur et qui note que « néanmoins, même lorsque des universitaires en arrivent à reconnaître ces développement, dans ce 'contexte oriental', ces influences sont considérées comme ayant entrainé un déclin plutôt qu'un quelconque progrès ». [...]
[...] ) et est à l'origine, en partie, de l'orientalisme. Mais aussi, comme l'indique le Bulletin of the School of Oriental and African Studies daté de 2003, le fait que Daniel Goffman « doit donner une décharge pour les faire sortir de leur eurocentrisme présumé. » Cet inversement et cette tradition historiographique est encore présent dans la conclusion, où la division du « Grand monde Occidental » n'est pas intervenu lors de la chute de Constantinople mais avec l'expansion et l'impérialisme européen: « en d'autres termes, [les capitulations de 1838 contractées avec la Grande-Bretagne] fournissait le cadre légal de l'impérialisme économique britannique, privant les Ottomans de son autonomie économique et détachait ainsi l'Empire du concert européen des nations. [...]
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