Jean Villain a pour objectif premier en écrivant "La fortune de Colbert " d'apporter quelque chose de nouveau sur un personnage aussi connu et populaire que le ministre du Roi Soleil, Jean-Baptiste Colbert. Ce livre est en effet une analyse poussée de la fortune de Colbert, jugée intègre, afin de pouvoir la comparer à cette de Fouquet par exemple, condamné par Louis XIV à ce sujet.
Jean Villain rencontre cependant un problème majeur, combien vaudraient en 1994 (date de publication de l'ouvrage) la monnaie de nos ancêtres du XVIIe siècle ? Il établit alors qu'en 1914 une livre de Louis XIV valait 5 francs, 135 livres en valaient 10.000. (1500€). Il reconnaît donc une part d'arbitraire dans ses démonstrations et son argumentaire, car les coefficients proposés pourraient être contestés. De plus, entre l'époque de Louis XIV et notre époque, nos habitudes, genres de vie et modes qui perturbent nos valeurs économiques représentent d'importants changements. Pour contourner ce problème, Jean Villain choisit de comparer l'aisance financière de Colbert à des situations contemporaines. Par exemple, à la fin de sa vie, Colbert percevait 548 livres tournois par jour soit 17 fois le traitement d'un intendant ou 33 fois le viatique d'une veuve bien soignée ou encore 50 fois le revenu d'un jeune ménage, 866 à 1096 fois le gain d'un journalier…
La problématique de l'œuvre est donc de comprendre s'il était nécessaire à Colbert de recourir à des procédés retors pour amasser des millions au milieu du Grand Siècle.
[...] Mais il n'était pas le plus riche de son temps, car Richelieu et Mazarin avaient amassé davantage. S'il épargnait beaucoup, c'est surtout, car il travaillait énormément et avait, à part sa bibliothèque, peu de loisirs. Il convertissait son épargne en biens durables, assurant ainsi la succession de ses proches et sa famille. Cet ouvrage permet de réaliser un bilan de la fortune de Colbert proche de la réalité, car Jean Villain prend en compte tous les aspects de la vie économique de son sujet. [...]
[...] Il commence à travailler très jeune comme notaire chez un Clerc. À 20 ans il est commis à la levée des subsistances et à 21 ans il devient commissaire des guerres, en 1640 Commissaire des troupes et en 1641 Commissaires aux revues. Il épouse Marie Charron à 18 ans et il est nommé conseiller du Roi en ses conseils d'État privé et de ses finances. II/ L'intendant du Cardinal Il devient intendant du Cardinal Mazarin pendant la Fronde, sa charge est donc difficile. [...]
[...] Il avait également de nombreuses propriétés en Normandie et en Berry. Mais Colbert ne pouvait pas investir l'intégralité de sa fortune en immeubles et faisait également plusieurs placements mobiliers et dans le commerce. Il investit également dans des coches d'eau prévues pour les voies d'eau entre Paris et Auxerre, destinées à établir un service régulier entre les deux villes pour la commodité publique et pour l'utilité privée des habitants. Il louait ce privilège en Jacques Nigot. L'obsession de Colbert était donc de renforcer l'étendue territoriale de ses fiefs et s'il achetait beaucoup, il vendait rarement. [...]
[...] L'œuvre permet donc de mieux comprendre non seulement le train de vie d'un chargé à la cour au temps de Louis XIV, mais aussi de comparer la fortune de Colbert à d'autres contemporains de son temps. [...]
[...] L'envoi à Mazarin de ce document compromettant constitue un des événements les plus importants de la vie de Colbert. Mazarin meurt le 9 mars 1661 et lègue à Colbert une maison. Colbert appartient désormais au Roi. Mais comment se fait-il que Colbert parvînt à subsister avec si peu de revenu et en plus prête de l'argent entre 1648 et 1661 ? Nous ne disposons que d'une partie des actes signés et soit Colbert était endetté, soit il bénéficiait de recettes que l'on ne connaît pas. Il est soupçonné par les contemporains de s'être enrichi illégalement. [...]
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