Insurgé, Vallès, fiche, intérêt historique
L'Insurgé est un roman historique rédigé par Jules Vallès. De son vrai nom Jules Louis Joseph Vallez (11 juin 1832-14 février 1885), l'auteur est le fils d'un instituteur et d'une paysanne. A la différence de sa mère, issue d'une famille pauvre et inculte, Jules Vallès ne cessera d'avoir une intarissable soif de connaissances, fréquentant les cabinets de lectures et nouant des amitiés tant politiques que littéraires (telles que celle de Ranc, Arnould, Castagnary ou encore Chassin). Très tôt, Vallès nourrit alors des projets d'écriture, ce qui peut-être surprenant vu le peu d'attachement qu'il éprouve à l'égard de l'enseignement. Très engagé politiquement, Vallès connut à nombreuses reprises l'expérience de la prison (comme en 1870 lorsqu'il s'oppose à la guerre avec la Prusse). Révolutionnaire dans l'âme, il participe le 7 janvier 1871 à la rédaction de l'Affiche Rouge, nom provenant de sa couleur, qui, placardée dans tout Paris, alors assiégée par les Allemands, appelle à la formation de la Commune ("Place au Peuple! Place à la Commune!"). Simultanément, il fonde un nouveau journal, Le Cri du Peuple, dans lequel sont publiés des articles virulents contre la politique de Thiers et la majorité de l'Assemblée Nationale de Bordeaux. Par la suite, il est élu membre de la Commune dans le quinzième arrondissement mais n'y participe pas dans une grande mesure. Condamné à mort lorsque les Versaillais s'emparent de la capitale (c'est la Semaine Sanglante), il réussit à fuir et s'exile en Belgique puis à Londres (de 1871 à 1880). Malgré le mal du pays dont il est rapidement atteint, Vallès ne rentre à Paris que le 13 Juillet 1880, trois jours après qu'une loi d'amnistie soit votée. Multipliant ses écrits entre 1882 et 1885, l'écrivain meurt épuisé et ravagé par le diabète le 14 février 1885. A sa mort, Le Cri du Peuple déclare "La Révolution vient de perdre un soldat, la littérature un maître."
[...] La distance temporelle entre les faits et l'écriture des faits est réelle (plus de dix ans) mais elle n'est que peu visible dans le roman. En effet, bien que le narrateur, comme le lecteur, sache ce qu'il est advenu de la Commune, Vallès conte les évènements d'une manière héroïque et fière, à travers des souvenirs glorieux. Pour lui, la Commune ne fait pas partie du passé, au contraire elle survit sous sa plume. L'intervention de l'écrivain se remarque aussi dans le portrait que brosse Vingtras de nombreux hommes politiques de l'époque, telle la figure à peine ébauchée de Jules Simon, qui incarne tout ce que l'auteur méprise: la démagogie politique, la religion ("Patouillard, félin, avec des gestes de prêtre, les roulements d'yeux d'une sainte Thérèse hystérique, de l'huile sur la langue et sur la peau, la bouche en croupion d'oie de Noël") où encore lorsqu'il décrit le nouveau gouvernement: "Le Comité? [...]
[...] On me dit leurs noms: je ne les ai pas encore entendus[ . ] Aujourd'hui, une demi-douzaine de garçons à gros souliers, avec un képi à filets de laine, vêtus de la capote ou de la vareuse, sans une épaulette ni une dragonne, sont sous ce plafond à cartouches fleurdelisés le Gouvernement!" (L'Insurgé). Le roman tout entier est donc orienté par le témoignage personnel et les opinions politiques de l'auteur (bien que sous-entendues). Ceci peut être une autre critique faite à l'œuvre de Vallès. [...]
[...] Cela est cependant également un de ces plus grands défauts. L'Insurgé ne présente aucune forme de recul par rapport aux évènements. Au contraire, le tient une place prépondérante dans le roman, montrant que Vallès s'identifie à son personnage (présence d'un présent d'énonciation). L'auteur décrit l'histoire telle qu'il l'a connu, sans rien y changer, dans un devoir de mémoire envers ses camarades et sa pensée révolutionnaire, qui ne le quitte pas. De ce fait, il se pose davantage en "partisan" qu'en historien, ne respectant pas la nécessité d'une objectivité. [...]
[...] Jules Vallès a toujours impressionné. Nous n'en attendions pas moins de l'homme qui déclara: "Dans tout homme qui tient une plume . le bourgeois voit un inutile; dans chaque bourgeois, l'homme de lettres est un ennemi." (Les Réfractaires). A travers L'Insurgé, l'écrivain innove avec une nouvelle forme de littérature, mêlant récit historique, récit autobiographique, dénonciation, éloge et envie de gloire. Rendant hommage à ses compagnons, Vallès fait de l'œuvre un véritable mémorial de l'époque. Sa perception "in medias res" et sa description personnelle des évènements en font un des témoignages les plus poignants et les plus précieux sur le sujet. [...]
[...] Fiche de lecture sur l'Insurgé de Jules Vallès L'Insurgé est un roman historique rédigé par Jules Vallès. De son vrai nom Jules Louis Joseph Vallez (11 juin 1832-14 février 1885), l'auteur est le fils d'un instituteur et d'une paysanne. A la différence de sa mère, issue d'une famille pauvre et inculte, Jules Vallès ne cessera d'avoir une intarissable soif de connaissances, fréquentant les cabinets de lecture et nouant des amitiés tant politiques que littéraires (telles que celle de Ranc, Arnould, Castagnary ou encore Chassin). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture