On distingue 6 occasions de tensions dans le contexte festif : l'inhabitude de la foule modifiant les comportements (« facilitation sociale »), l'afflux d'étrangers produisant des rivalités, la forte consommation de vin, la foire accompagnant les fêtes, théâtre du commerce et donc des révoltes antifiscales, les parades armées engendrant des rivalités sociales et enfin, l'insouciance des magistrats laissant la cité sans défense durant la fête.
[...] Tout le royaume est chrétien, du roi au dernier des malheureux (p.127) : il n'existait donc pas de cérémonies profanes. D'autre part, les débauches étaient acceptées puisque datant de temps immémoriaux. L'église et le cimetière étaient le théâtre des trivialités de la vie courante et on pouvait y danser, y chanter et y boire pendant les fêtes, car l'opinion jugeait cela innocent et la tradition l'avait toujours permis. Une religion d'espérance : Aux vues des conditions de vie et des misères que connut le peuple durant ces siècles, on s'explique facilement la quête avide des fidèles pour les signes divins et les miracles. [...]
[...] On retrouve dans de nombreuses révoltes des gestes caractéristiques du carnaval et qui ne sont pas simplement la présence du vin et des masques. - Le déguisement parce qu'il permettait de rallier sous un signe distinctif une communauté, qu'il constituait une insolence vis-à-vis de l'autorité et permettait l'anonymat, était commun à de nombreuses révoltes. Le plus courant était le travestissement des hommes en femmes, car il permettait dans la bonne humeur et la légèreté de ridiculiser la victime. - L'atmosphère plaisante se retrouvait dans les révoltes, car le grand nombre et la bonne conscience qui ressortaient de ce mouvement collectif donnaient à chacun une assurance et un aveuglement qui allégeaient les cœurs. [...]
[...] La disparition de cette religion terrienne à cause de l'urbanisation et de l'industrialisation fut ainsi la plus difficile. Le nouveau respect du dimanche : La police chrétienne répondit à la volonté du pouvoir de réformer les mœurs et d'instaurer une nouvelle morale détachée de toute référence religieuse, laïcisation de la vie sociale, qui accélérerait l'évacuation du sacré hors de l'existence quotidienne (p.167). D'autre part, les foires, marchés et tout événement furent alors interdits le dimanche, interdiction qui fut longue à s'appliquer : les mentalités populaires ne pouvaient pas changer en une génération. [...]
[...] (Ex : on fait de longs trajets pour assister aux missions jésuites ou capucines qui deviennent, dans la 2nde moitié du XVII au moment de la réduction des fêtes, des foires spirituelles du canton p.136). Les défiances du clergé devant les fêtes : Au XVIe siècle, on releva la rupture évidente entre la religion des lettrés et les pratiques populaires exubérantes qui avilissaient le christianisme Dans les pays protestants, on commença à réduire les fêtes avec l'argument que le Pape les avait créées contre la volonté de Dieu. [...]
[...] La réaction du peuple se traduisait en cas d'interdiction de la fête par des heurts avec les gens de justice ou simplement par une résistance passive (la fête reprenait dès la fin des remontrances). Ainsi, la réduction des fêtes n'obtenait souvent de succès qu'avec le concours des notables, pesant dans l'opinion publique. Le scandale du chômage populaire : Au XIXe, l'industrie se développant, le besoin de main-d'œuvre était important et chaque jour chômé constituait donc un manque à gagner. Les masses dérogeaient aux interdictions de fêtes le cœur léger puisqu'elles se savaient indispensables et irremplaçables. [...]
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