L’Europe au 16e siècle - Michel Cassan

Thèmes abordés

L'Europe au 16e siècle, Michel Cassan, Grandes Découvertes, Renaissance, courant humaniste, réforme protestante, réforme catholique

Résumé du document

Le XVIe siècle est le moment où l'Europe s'empare du monde : l'Europe est conquérante et chrétienne, mais l'altérité religieuse entre par la Réforme qui fait voler en éclats la Respublica christiana. Une nébuleuse politique émerge. Les humanistes sont sensibles à l'Europe (mais Érasme se définit plutôt comme « citoyen du monde »), mais pour la population, il n'existe qu'un sentiment national naissant. La priorité est donnée aux structures, plus qu'à la conjoncture.

Extraits

[...] Il est l'auteur de La France au 16e siècle (2005) et La Grande Peur de 1610 : les Français et l'assassinat d'Henri IV (2010). Introduction : le XVIe siècle est le moment où l'Europe s'empare du monde : l'Europe est conquérante et chrétienne, mais l'altérité religieuse entre par la Réforme qui fait voler en éclats la Respublica christiana. Une nébuleuse politique émerge. Les humanistes sont sensibles à l'Europe (mais Érasme se définit plutôt comme citoyen du monde mais pour la population, il n'existe qu'un sentiment national naissant. [...]

[...] On distingue 3 groupes : grands fermiers possédant de vastes exploitations et un important cheptel (fermiers-receveurs du Bassin parisien), les petits propriétaires (laboureurs médiocres ou métayers) et enfin les manouvriers et journaliers pauvres (croftmen écossais, cottagers anglais) qui sont les premières victimes des crises de subsistance. Alors que le salarié bénéficie d'une situation avantageuse dans la première moitié du siècle, la condition paysanne se dégrade à partir des années 1550. À l'Est de l'Elbe, le servage s'aggrave encore car les grands propriétaires ont voulu réduire leurs frais d'exploitation. VI. La noblesse En 1600, il y a environ million de nobles en Europe de la population). L'appartenance à la noblesse passe par l'hérédité qui s'appuie sur un passé prestigieux. [...]

[...] Dans l'entourage du pape, vers tendances se distinguent, les zelanti qui veulent faire preuve de fermeté envers Luther et les sprituali qui cherchent un dialogue avec Luther. En 1542, Paul III Farnèse choisit la voie de la fermeté et ouvre le concile de Trente (1543-1565). La chrétienté est représentée de manière très inégale (beaucoup d'Italiens et d'Espagnols). Le concile est interrompu à plusieurs reprises (transfert à Bologne en 1547, mort de 4 papes) et 25 séances se sont échelonnées sur 18 ans. [...]

[...] Les villes possèdent une certaine autonomie (règlements, libertés, privilèges, parfois charte). Elles possèdent des conseils qui représentent les habitants et un exécutif (maire ou bourgmestre), mais ce pouvoir tend à s'oligarchiser de plus en plus ; à Lübeck, il est contrôlé par la Compagnie des marchands et la société du Cercle. Parfois, la ville entretient des rapports conflictuels avec l'État, lorsque la ville critique une entrée en guerre ou dénonce une pression fiscale. [ ] la ville a constitué un laboratoire des techniques administratives, fiscales et financières transférables à l'échelle étatique. [...]

[...] En 1578, Philippe II récupère le trône du Portugal. Aux Pays-Bas, au contraire, sa politique échoue ; les 17 provinces, hostiles à sa volonté de lever un impôt permanent, de lutter contre le calvinisme et de mettre en place un épiscopat de qualité, manifestent leur mécontentement puis les Gueux se soulèvent dès l'été 1566 (crise iconoclaste réprimée dans le sang). Après une période de calme, la révolte se radicalise en 1576 après la prise d'Anvers et sa dévastation par des soldats espagnols. [...]