Philippe Ariès analyse les sentiments anciens à l'égard de l'enfance et de la vie familiale, à travers l'existence quotidienne du Moyen-Âge au XVIIIe siècle. Il montre ainsi à quel point le sentiment de famille est un sentiment « moderne » qui n'a pu se développer qu'aux dépens de la société. A travers la comparaison entre un enfant de l'époque contemporaine et les représentations anciennes, Philippe Ariès décrypte l'évolution de l'identité civile, et ainsi de l'identité de l'individu au sein de la société : « Le prénom avait été, au Moyen-Âge, considéré comme une désignation trop imprécise, il avait fallu le compléter par un nom de famille, souvent un nom de lieu.
Et voilà qu'il convient maintenant d'ajouter une nouvelle précision, de caractère numérique : l'âge ». Longtemps demeuré trop vague et imprécis, l'âge n'était pas considéré comme une valeur importante. Cependant, les portraits des familles aisées étaient datés, en même temps qu'à partir du XVIIe siècle il est de rigueur d'inscrire la date sur le mobilier : il se forme donc une corrélation entre « le souci de précision chronologique » et le sentiment familial. Malgré cela, dès le XVIe siècle, il subsiste d'étranges usages du temps où il était difficile de savoir exactement son âge.
Parallèlement, Philippe Ariès fait remarquer à quel point les différents « âges de la vie » occupaient une place prépondérante dès le Moyen-Âge.
[...] L'instabilité démographique et alimentaire (les deux étant souvent parallèles) explique l'instabilité psychologique, politique, voire même religieuse, larvée tout au long de l'Ancien Régime et qui représente un des facteurs de sa chute, favorisant la Révolution. II. Thèmes La famille est une institution présente dans toutes les sociétés humaines. Mais les formes qu'elle revêt, les fonctions qu'elle remplit et les significations dont elle est porteuse, sont extrêmement variables dans le temps et pour une même époque, d'une société à l'autre. La famille est donc un phénomène essentiellement culturel. [...]
[...] En effet, l'inspiration que sous-tend ses recherches se rattache incontestablement à la fameuse Ecole des Annales, fondée par l'historien et résistant Marc Bloch, milieu pourtant dominé par la tradition laïque et républicaine. En 1948 sort sa première étude : Histoire des populations françaises et leurs attitudes devant la vie depuis le XVIIIe siècle. Publiée dans l'anonymat le plus complet, cette étude marque pourtant, en dépit des insuffisances statistiques, la naissance des recherches de démographie historique débouchant sur une tentative d'analyse des mentalités des anciennes sociétés. En 1960, L'Enfant et la vie familiale sous l'Ancien Régime, son deuxième livre reçoit un accueil tout aussi discret. [...]
[...] L'Histoire du monde, tome III de 1492 à 1789. Larousse, Paris : pages DUCHE, Jean. Histoire de l'Occident. France-Loisir, Paris : pages KIAN-THIEBAUT Azadeh et LADIER-FOULADI Marie (sous la direction de). Famille et mutations sociopolitiques, préface d'André BURGUIERE. Edition de la Maison des sciences de l'homme, Paris : pages. [...]
[...] Analyse de "Enfant et vie familiale sous l'Ancien Régime" de Philippe Ariès Philippe Ariès Longtemps considéré comme un historien du dimanche comme il aimait à se qualifier lui-même, Philippe Ariès (1914-1984) ne jouit que tardivement de la reconnaissance de son statut d'historien et d'une audience pour ses idées novatrices. Une jeunesse influencée par les idées traditionalistes et conservatrices Philippe Ariès est né le 21 juillet 1914 à Blois, quelques jours avant le début de la Première Guerre mondiale. Issu d'une famille créole catholique et royaliste, il est très proche des milieux étudiants d'extrême droite : élève au lycée Janson-de-Sailly il milite au sein de la ligue des Lycéens et collégiens de l'Action française Etudiant, il collabore notamment avec L'étudiant français revue des étudiants de l'Action française, auquel participent également Claude Roy, Raoul Girardet, Robert Brasillach, qui sera fusillé après la Seconde guerre mondiale pour collaboration et trahison, Pierre Gaxotte ou encore Pierre Boutang. [...]
[...] Entre 1348 et 1789 donc aucune estimation réellement sérieuse, si ce n'est celle de Vauban, effectuée entre 1694 et 1700, qui a pu réunir tous les rôles du premier recensement. Elle donne 18 millions d'habitants à la fin du XVIIe siècle. Mais quelle est la part de la population qui a échappé aux rédacteurs des rôles ? Un cinquième, comme en Bretagne, un quart ou un dixième ? La croissance démographique du XVIIIe siècle est réelle, considérable même. Sous l'Ancien Régime, les excédents des morts sur les naissances sont nombreux, rythmant la vie de l'ensemble de la population de crises de mortalité. [...]
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