"Le Discours préliminaire" de Jean d'Alembert publié en 1751, s'inscrit dans la continuité de la pensée humaniste du XVIIe siècle. Soit une conception de l'être humain comme perfectible, une confiance en ses possibilités. Ce projet humaniste est caractérisé par une quête du savoir et bien que la rationalité soit prônée, il s'agit de diffuser autant le savoir que le message religieux.
"Le Discours préliminaire" s'inscrit parfaitement autant dans son fond que dans sa forme, au souci d'exhaustivité des savants humanistes, en atteste les longues phrases composées de relatives enchâssées ou juxtaposées. Cela relève de la volonté d'embrasser la connaissance et de la classer.
Si le projet des humanistes prenait en compte Dieu, le Siècle des Lumières prône davantage le libre arbitre. Comment "Le Discours préliminaire" rend-il compte du prima de la raison et de l'entendement ?
[...] Le XVIIIe siècle est traditionnellement vu comme le siècle de la raison, la pensée de d'Alembert et de l'Encyclopédie sont l'héritage d'une pensée libertine, en atteste le postulat des premières connaissances sensibles. Le libertinage est un avènement de la libre pensée, soit penser le monde sans religion; Il faut montrer que le champ de l'humain peut être pensé en dehors de la théologie, dans cette optique le discours préliminaire à l'ambition d'expliquer l'origine de l'organisation des sciences et des arts,et de mettre en valeur l'enchainement des causes et des effets selon un partie pris philosophique. [...]
[...] La dernière partie du texte est l'occasion d'introduire les limites de l'arbre des connaissances, soit d'introduire le relativisme. Cette vision montre la réflexion quant à la genèse des connaissances, le postulat étant ici l'entendement. La base de cet arbre repose sur un œil philosophique et l'entendement c'est sur quoi repose l'ensemble du projet encyclopédique. Il s'agit de s'interroger sur le sens d'un point de vue plutôt qu'un autre. La mesure et la prudence introduite quant à la relativité du point de vue de l'Arbre des Connaissances se justifie par la dimension collective de l'Encyclopédie, mais aussi par le modèle de raison, du texte de d'Alembert, qui marque ici une auto -critique, cependant nous pouvons remarquer que la relativité n'est plus envisagée sur le témoignage de la faute originelle, mais qu'au contraire la diversité à pour fonction de comprendre la totalité, l'ensemble des caractères humains. [...]
[...] Littérature XVIIIe siècle Le Discours Préliminaire de D'Alembert L'encyclopédie est l'un des principaux symboles du Siècle des Lumières, représentant le prima de la raison. Il s'inscrit dans une conception de l'humain en dehors du carcan religieux, soit une foi en l'être humain, en ses capacités, sa perfectibilité. Ce projet encyclopédique repose sur une certaine conception des connaissances, éloignée de notre modèle contemporain, une conception du savoir plus spécifique, comme une fragmentation. La vision du savoir exposée par d'Alembert est tout autre il considère la connaissance comme englobante, soit un souci d'exhaustivité et une volonté d'embrasser l'ensemble des Sciences et des Arts. [...]
[...] Le lourd héritage dans lequel s'inscrit cet ouvrage entre philosophies humaniste, empiriste et libertine prônent un modèle de raison, ou l'homme est au centre d'où la visée didactique et anthropologique du Discours préliminaire. Enfin les métaphores filées comme la représentation visuelle de l'Arbre des connaissances permet de révéler l'unité et l'universalité du projet, et paradoxalement d'Alembert en introduisant des limites à son raisonnement prouve toute la dimension critique de son ouvrage. [...]
[...] Ce discours est clairement l'héritage d'une pensée humaniste dans son projet d'établir la genèse des Sciences et des Arts soit le retour aux sources prôné par les Humanistes, puis répertorier et classer l'ensemble des connaissances afin d'établir les divisions, les sous-divisions, les connections. Mais aussi à travers la forme même du texte, les articulations logiques, et les métaphores didactiques. Si le projet des Humanistes prenait en compte Dieu, le siècle des lumières prône davantage le libre arbitre, comment le Discours Préliminaire rend-il compte du prima de la raison et de l'entendement ? [...]
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