L'article de Catherine GOUSSEFF se trouve dans le colloque que l'IHTP et l'Historial de Péronne ont consacré aux violences de guerre (1914-1945). Il ne s'agit ici que d'un exemple très ponctuel d'un type de violence qui a pesé sur les civils pendant les guerres.
Cet article à l'intérêt cependant de montrer que les déplacement et les déportations ne sont pas nés des plans nazis d'exterminations de certaines « races » ; bien que les modalités et les buts soient radicalement différents, l'auteur insiste sur le fait que les déplacements massifs des populations furent employés par les autorités tsaristes dès 1914, largement utilisés pendant la 1ère Guerre mondiale et intensifiés pendant le 2° conflit. Elle montre également les buts et les raisons de ces déportations, ainsi que les violences qui les accompagnaient.
Il conviendrait de comparer ces déplacements et déportations massives dans l'Europe centrale (Ukraine, Pologne, Pays Baltes…) aux pratiques allemandes et japonaises durant la 2° Guerre mondiale.
[...] Les déplacements de populations dans le sillon de la Guerre mondiale On peut distinguer 3 grandes périodes dans les opérations de déportation menées pendant la Guerre mondiale : 1936-1939 : période de la Grande Terreur, années d'offensives majeures de Staline sur tous les fronts de la société soviétique. Touche tout le monde. 1939-1941 : période de trêve du pacte germano-soviétique, et le partage de l'Europe centrale. 1941-1950 : reprise en main des territoires frontaliers après l'occupation allemande. A l'instar de la 1re guerre mondiale, les déplacements de populations dans les régions frontalières ont plus particulièrement affecté certains groupes nationaux : polonais, allemands, baltes et ukrainiens. [...]
[...] La libération par l'Armée Rouge des territoires soviétiques puis de l'Europe centrale ne mit pas fin aux déportations qui s'inscrivaient désormais dans le contexte de la pacification des régions occupées par les Allemands et dans lesquels s'étaient développés d'importants mouvements de résistance nationale. Donc dans la période 1936-1950, il ne s'agit plus seulement de simples déplacements, mais bien de déportations autoritaires, allant parfois jusqu'à des violences beaucoup plus fortes. Les actions de la 1ère Guerre mondiale étaient ponctuelles, alors que celles de la Guerre mondiale furent régulières et massives. [...]
[...] On estime que juifs furent victimes de ces déplacements ; plus d'1 million de colons allemands des régions frontalières furent déplacés (très fortes discriminations, car assimilation à l'ennemi). L'auteur parle non seulement de déplacements, mais également de déportations, d'expulsions organisées dès 1914 par le gouvernement impérial russe et orchestré par l'armée. Multiplications des opérations sur le front ouest dès 1915. Un regain de violence à l'égard des juifs de ces régions est observé la même année, expulsés arbitrairement et jetés sur les routes, sans pouvoir réellement pénétrer dans les provinces de l'intérieur. [...]
[...] Les déplacements au sein de l'Empire russe de la 1ère Guerre mondiale sont moins connus. On sait pourtant que l'Etat impérial avait eu recours à des déportations massives avant que l'Etat bolchevique n'utilise à son tour ce procédé. Il faudrait s'intéresser à ce titre aux déportations des juifs et des Allemands dans les régions frontalières de l'Empire. I. Migrations forcées de la 1re Guerre mondiale Le centre du conflit a été situé, pendant la 1re guerre mondiale, dans les provinces de l'ouest de l'Empire, royaume de Pologne, Ukraine, Biélorussie et Pays baltes. [...]
[...] Cet article a l'intérêt cependant de montrer que les déplacements et les déportations ne sont pas nés des plans nazis d'exterminations de certaines races ; bien que les modalités et les buts soient radicalement différents, l'auteur insiste sur le fait que les déplacements massifs des populations furent employés par les autorités tsaristes dès 1914, largement utilisés pendant la 1re Guerre mondiale et intensifiés pendant le conflit. Elle montre également les buts et les raisons de ces déportations, ainsi que les violences qui les accompagnaient. Il conviendrait de comparer ces déplacements et déportations massives dans l'Europe centrale (Ukraine, Pologne, Pays Baltes ) aux pratiques allemandes et japonaises durant la Guerre mondiale. A titre indicatif : bibliographie pour le contexte historique (notamment la période stalinienne) : LARAN et VAN REGEMORTER La Russie et l'Ex-URSS de 1914 à nos jours, Paris, A. Colin. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture