Culture populaire et culture des élites dans la France moderne (XV°-XVIII°siècle) constitue le premier ouvrage ‘'subjectif'' de l'auteur. Défendant la thèse selon laquelle une révolution culturelle lente mais violente a déraciné la vision du monde populaire à l'époque moderne, la rédaction de ce livre a été influencée par les luttes intellectuelles issues de mai 68, les rapports de force (ex : l'idéologie marxiste) y sont omniprésents tout autant que le jeu des solidarités avant et après cette ‘'révolution culturelle''. L'inégalité des statuts, des conditions qui se révèle vraiment au XVII° puis au XVIII° siècle marque également la recherche d'un âge d'or populaire, c'est ‘'l'histoire des gens sans histoires'' qui est dressée ici
[...] Il reprend l'idée selon laquelle la culture populaire de l'Ancien Régime constitue une création médiévale et autonome basée sur une conscience collective. Autrement dit, une conception du monde basée sur la magie, un monde ‘'enchanté'' en quelque sorte, où la rationalité n'est pas encore mise en œuvre, la plupart des phénomènes ont des explications divines, surnaturelles. Pour compléter son analyse, Muchembled fait appel également à la ‘'doctrine chrétienne'', qui de part la culture de masse est un christianisme populaire et pratiqué communément. [...]
[...] Il convient donc de replacer cette thèse dans le contexte historiographique des années 70. Pour mieux l'apprécier et en évaluer la portée il faut resituer dans l'historiographie actuelle une réhabilitation du marxisme ? Comme il a été précisé dans la première partie, la période durant laquelle a été rédigée cette thèse la détermine en grande partie. Les années 70 marquent l'apogée des idées marxistes qui furent vraiment mises à jour avec mai 68. L'inspiration marxiste est donc très forte et rencontre un fort écho dans les groupes intellectuels. [...]
[...] L'Etat se charge de la sécurité de tous (‘'institution- providence''). Dès lors la culture rurale qui constituait une réponse directe à ce besoin de sécurité est modifiée. Le corps est redéfini, un corps sain selon l'Eglise et l'Etat, c'est un corps à la fois ‘'productif et assujetti''. Dès lors le corps en tant qu'objet de désir est rejeter et condamner. Les idées de pudeur et d'intimité apparaissent et cette condamnation se traduit par exemple par une baisse des naissances illégitime ou la condamnation de la masturbation. [...]
[...] Cela se concrétise par des formes d'organisation proche des nos actuelles associations, mais ce sont aussi des corporations et des organisations en classe d'âge. La première condition pour qu'apparaisse ce lien de parenté est le sentiment d'appartenance à une communauté familiale large, c'est l'exemple des auvergnates. Ce groupement de personne respecte des règles strictes : élection d'un chef de communauté, bon fonctionnement de l'entreprise etc . Autre élément clé de la parenté, le rôle du parrain ou de la marraine désigné lors du baptême pour assurer protection à son/sa filleul(e), c'est un véritable engagement d'entraide, se sont plus là des rapports spirituels qui unissent les hommes. [...]
[...] Ceci constitue une faille dans le travail de Muchembled qui ne pouvait percevoir la culture populaire que part le regard qu'en avaient des corps sociaux différents. Il y donc tout un travail de re-interprétation à faire pour éviter tout ‘'elito-centrisme''. Les supports papiers utilisés sont donc des archives judiciaires, des ordonnances de police qui signalent des abus, des arrêts de parlements ou encore des textes d'échevinages ruraux sans oublier des textes émanant des assemblées religieuses tel les synodes. Il utilise également des sources iconographiques tel des tableaux de Bruegel, Bosch et Watteau pour concrétiser l'ambiance rurale et populaire Construction de la thèse L'ensemble du livre est construit sur une opposition constante des périodes et des concepts. [...]
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