Yves-Marie Bercé (né en 1936) est un moderniste bordelais spécialiste des relations entre l'Etat et la société et, plus spécifiquement, des révoltes paysannes ; il a également consacré une partie de ses travaux à l'étude de l'histoire des maladies. Membre de l'Ecole de Chartes puis de l'Ecole française de Rome, il enseigne successivement dans les universités de Limoges, Reims et enfin Paris-Sorbonne avant d'être nommé directeur de l'Ecole de Chartes, charge qu'il occupa de 1992 à 2001. Il devient alors correspondant de l'Académie des inscriptions et des belles-lettres avant d'en être élu membre le 30 novembre dernier.
Parmi ses principaux ouvrages consacrés aux mouvements populaires, on peut citer Fête et révolte : des mentalités populaires du XVIe au XVIIIe siècle (Paris, 1976) et Révoltes et révolutions dans l'Europe moderne (Paris, 1980), auxquels il convient d'ajouter Croquants et Nu-pieds.
Dans ce dernier ouvrage, l'auteur propose d'étudier la violence, partie intégrante des comportements sociaux, comme révélateur des règles gouvernant les rapports sociaux. En effet, le regard de l'historien sur les faits de violences a connu une évolution notable ces dernières décennies, s'inscrivant dans une nouvelle appréhension du fait historique : auparavant considérée comme étant le corollaire d'une politique impopulaire, l'historien tend aujourd'hui à considérer la violence comme étant le produit des codes régissant une société passée.
Cet ouvrage est la reprise de la thèse de doctorat que l'auteur présenta en 1972 ; l'ouvrage se bornait alors à l'étude des troubles ayant affecté l'Aquitaine au cours du XVIIème jusqu'au début du XVIIIème siècle. L'auteur a ensuite élargi son champ d'étude aux révoltes ayant touché la France entière, pour la période s'étendant du XVIème siècle au XIXème siècle ; cette étude parait en 1974. Si la limitation à la France comme espace de référence peut paraître arbitraire étant donné que les soulèvements paysans français s'inscrivent dans un mouvement européen, l'auteur précise que ce choix se fonde sur le fait que la France est alors l'Etat d'Europe disposant de la plus vaste population paysanne. L'auteur justifie par ailleurs la redéfinition des bornes chronologiques de l'étude par le fait que ces dernières couvrent dans sa totalité la période où l'économie, fondée sur agriculture, est encore une agriculture de subsistance. Enfin, la limitation de l'étude aux révoltes monde paysan s'explique par le fait que ces dernières, de par leur rareté, traduisent, notamment lorsque les conflits viennent à s'étendre dans le temps, des malaises bien plus profonds que les révoltes urbaines, plus fréquentes en raison de la proximité des habitats, facteur propice aux mouvements de foule.
[...] L'auteur a ensuite élargi son champ d'études aux révoltes ayant touché la France entière, pour la période s'étendant du XVIème siècle au XIXème siècle ; cette étude parait en 1974. Si la limitation à la France comme espace de référence peut paraître arbitraire étant donné que les soulèvements paysans français s'inscrivent dans un mouvement européen, l'auteur précise que ce choix se fonde sur le fait que la France est alors l'Etat d'Europe disposant de la plus vaste population paysanne. L'auteur justifie par ailleurs la redéfinition des bornes chronologiques de l'étude par le fait que ces dernières couvrent dans sa totalité la période où l'économie, fondée sur agriculture, est encore une agriculture de subsistance. [...]
[...] En 1674, l'introduction de l'Edit sur le papier timbré pour les actes officiels provoque une nouvelle vague de révoltes : naissant tout d'abord dans les villes, le mouvement gagne rapidement les campagnes ; les capitaines et leurs troupes réunis au son du tocsin attaquent les agents chargés de la collecte de l'impôt, mais aussi les nobles, dont certains sont contraints de renoncer sous la menace à leurs impôts (révolte de Bretagne, 1675). Cette fois, la répression prend la forme de l'obligation de logement des troupes chez l'habitant en plus de l'abrogation des privilèges de la ville (émeutes de Bordeaux et révoltes de Guyenne, 1675). [...]
[...] Croquants et nu-pieds, les soulèvements paysans en France du XVIème au XIXème siècle, Yves-Marie Bercé, Paris Yves-Marie Bercé (né en 1936) est un moderniste bordelais spécialiste des relations entre l'Etat et la société et, plus spécifiquement, des révoltes paysannes ; il a également consacré une partie de ses travaux à l'étude de l'histoire des maladies. Membre de l'Ecole de Chartes puis de l'Ecole française de Rome, il enseigne successivement dans les universités de Limoges, Reims et enfin Paris-Sorbonne avant d'être nommé directeur de l'Ecole de Chartes, charge qu'il occupa de 1992 à 2001. [...]
[...] De même, la commune est également responsable de l'approvisionnement du village en vivres et la stabilité des prix, ainsi est-il fréquent que des révoltes éclatent en temps de disette (printemps 1709). Aussi peut-on comprendre l'absence de révoltes paysannes durant la majeure partie du XVIIIème siècle comme la conséquence de l'affaiblissement des pouvoirs des communes et ayant pour corollaire la réduction du sentiment de solidarité ; ces derniers étant le produit de la politique d'affirmation de l'Etat moderne entamée par François Ier et consolidée par Louis XIV lors de sa prise de pouvoir personnelle. [...]
[...] La première période de soulèvements de Croquants regroupe les révoltes survenues entre 1593 à 1598 et qui touchent surtout le Limousin et le Périgord. Ces révoltes se dressent essentiellement contre le poids jugé excessif de la taille, impôt réparti par paroisse et servant principalement à financer la guerre. Une seconde période se dessine lors du printemps 1624 et s'étale sur trois décennies et correspond à la mise en place de la plus politique d'imposition la plus importante que le pays n'ait jamais connue afin de financer les guerres successives (la guerre d'Espagne puis la guerre contre les Habsbourg) ; en 1635, la taille triple. [...]
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