Selon Picard, les fouilles archéologiques d'un site vierge en Afrique offre plus de satisfactions qu'en Europe. La reconstitution du plan d'un monument peut engendrer celle d'un quartier pour enfin aboutir à celle de la ville. Après les édifices, ce sont les inscriptions, les statues et les objets qui permettent de ressusciter les hommes et de détailler leur vie quotidienne. Picard rappelle le caractère sérieux du travail : la description détaillée des couches du terrain mais aussi le classement de tous les objets en catégories. L'auteur rappelle également que l'érudit ne doit pas se spécialiser dans une seule discipline auxiliaire de l'Histoire : archéologie, art, épigraphie ou numismatique. Il doit au contraire avoir une vision globale de la civilisation ancienne. Les techniques industrielles, les arts, les religions et les institutions ne sont que les aspects d'une seule réalité. Enfin pour Picard, la vie collective mérite un plus grand intérêt que les individus. Pour étudier cette civilisation, il faut utiliser une documentation diverse. L'objectif étant de comprendre leur mode de vie et la part des Africains dans le progrès général de l'humanité.
[...] Le legs littéraire de l'Afrique est important. L'une des caractéristiques de l'Afrique dans ce domaine, c'est qu'elle ne possède pas d'art national. L'art punique est essentiellement urbain et la conquête lui porte un coup fatal. L'art numide est à son apogée au IIème siècle. C'est dans le domaine de la décoration que les artistes africains sont les plus doués. L'analyse de la production africaine établit l'existence d'une culture africaine originale. Cette culture est latine et ses modèles sont italiens, mais elle acquiert rapidement une originalité qui se manifeste par une sensibilité particulière, une certaine exagération et un sens vif des réalités. [...]
[...] L'apport des techniques romaines est décisif tel que les aqueducs (ex : Carthage km de trajet). Les thermes tiennent un rôle essentiel dans la vie sociale : bains, activités sportives, rencontres et vie intellectuelle. Les individus passent la grande partie de sa journée en dehors de sa maison. L'architecture domestique n'est pas uniforme. La maison romano- africaine d'un riche se caractérise par l'importance de l'irrigation et de l'aération. Elle compte peu de pièces closes ; les pièces s'ouvrent sur un espace intérieur découvert. [...]
[...] A la sortie de sa charge, l'Assemblée provinciale lui vote des honneurs ou peut se plaindre de sa conduite (cas de Marius Priscus). De plus, il est surveillé par le procurateur, un agent de l'Empereur. Ce dernier est chargé de l'administration des intérêts financiers et des impôts indirects. Il est le second personnage de la province et sa juridiction empiète progressivement sur celle du gouverneur (rivalité et animosité entre les deux). Le dernier contrepoids est le légat de la IIIème Augusta. Il peut s'opposer au proconsul comme l'épisode de la révolte de Thysdrus en 238. [...]
[...] Les inscriptions permettent de suivre l'histoire de certaines familles africaines. Picard divise en deux les classes populaires : les hommes libres et les esclaves. En Afrique, l'esclavage est moins important qu'à Rome, la mention d'esclaves y est assez rare mais le manque d'informations laisse penser que leur condition y est médiocre. Jusqu'à Néron, les latifundiaires emploient majoritairement une main-d'œuvre servile. Mais le nombre d'esclaves diminue du fait de l'évolution des mœurs mais surtout de l'augmentation et de la qualification des journaliers. [...]
[...] La distinction entre les conquérants romains et les indigènes africains est peu marquée. Ces derniers et en particulier ceux qui vivent en ville sont attirés par la romanité. Picard préfère le terme de civilisation romano-africaine Le rythme et les conditions de transformation de l'Afrique ne sont pas uniformes. Mais sous les Sévères, il n'y a plus de différenciation ethnique et tous se considèrent à la fois Romains et Africains (sauf dans les Maurétanies). Picard remarque une relative égalisation des fortunes en Afrique (pas d'opulence démesurée et une masse vivant dans une certaine aisance) et insiste sur l'importance de la solidarité des clans. [...]
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