La dernière décennie du XV siècle et le début du XVI marquent résolument la période la plus flagrante de l'expansionnisme européen aux temps modernes. Avec la découverte du Nouveau Monde, les Européens entrevoient une ère de civilisation totalement inédite, une autre vision du monde, une autre manière d'envisager le progrès humain. La conquête spirituelle du Nouveau Monde, confiée par le pape aux souverains Espagnols et Portugais laisse vite place à la dérive. Ces dérives, qu'elles soient motivées par la soif de richesses, le besoin de main-d'œuvre gratuite, ou simplement un profond mépris de l'homme indien amèneront en quelques décennies à la disparition de près de quatre-vingt-dix pour cent des Indiens du nouveau continent.
C'est pour pointer du doigt ces dérives et la quasi totale et consciente destruction des Indiens par les Espagnols, que le frère Bartolomé de Las Casas rédige son brûlant manuscrit destiné au roi d'Espagne : la « Très brève relation de la destruction des Indes ». Cette relation, ainsi qu'une liste de remèdes pour la sauvegarde des Indiens, Las Casas les a promis à Charles Quint et c'est tout logiquement qu'il les rédige en 1542 avant de les faire imprimer dix ans plus tard à Séville, pour les rendre publiques.
[...] C'est pour pointer du doigt ces dérives et la quasi totale et consciente destruction des Indiens par les espagnols, que le frère Bartolomé de Las Casas rédige son brûlant manuscrit destiné au roi d'Espagne : la Très brève relation de la destruction des Indes Cette relation, ainsi qu'une liste de remèdes pour la sauvegarde des Indiens, Las Casas les a promis à Charles Quint et c'est tout logiquement qu'il les rédige en 1542 avant de les faire imprimer dix ans plus tard à Séville, pour les rendre publiques. Bartolomé de Las Casas est né à Séville, d'une famille de marchands. Son père prit part au deuxième voyage de Colomb et l'emmène avec lui au Nouveau Monde dès 1502. [...]
[...] Il tente alors auprès du roi en Espagne de concilier ses projets de réforme en faveur des Indiens et les profits que les Espagnols attendent de l'exploitation des Indes. Afin de démontrer la possibilité d'une évangélisation pacifique de l'Amérique, il se fait confier, par contrat avec la Couronne, la colonisation de la côte de Cumana (au nord du Venezuela), où il devait établir des laboureurs castillans. L''entreprise s'achève en désastre. Après cet échec, Las Casas s'éloigne provisoirement du Nouveau Monde, mais non de sa mission, qu'il conçut de façon encore plus radicale. [...]
[...] Dans l'Europe tout entière, le texte de Las Casas fut traduit et contribua à la naissance ou du moins à l'éclosion définitive de la légende noire anti espagnole. Cette légende noire, déjà présente en germe trouva avec le texte du dominicain, un récit d'appui, une référence valide et reconnue. À titre d'exemple, la très brève relation fut traduite par le flamand par le flamand Jacques de Miggrode en 1579 par le titre manipulateur et tendancieux de Tyrannies et cruautés des Espagnols L'Espagne fut d'emblée la cible de critiques au sujet de son comportement coloniale. [...]
[...] Le modèle prôné par Las Casas, à savoir la mise sous tutelle des indiens auprès des missionnaires, sera appliqué dès 1550 par les jésuites au Paraguay. Las Casas peut ainsi être considéré comme le père de l'évangélisation pacifique le seul moyen selon lui, d'attirer tous les peuples à la véritable religion. Cependant, la promulgation des lois nouvelles et la suppression progressive des encomiendas soulèveront dans toute l'Amérique la furieuse opposition des colons, qui ira au Pérou, jusqu'à la révolte armée contre le pouvoir royal l'influence de saint Thomas d'Aquin La très brève relation de la destruction des Indes ne doit pas être prise seulement en tant que réquisitoire pour la défense des Indiens face aux exactions commises. [...]
[...] Las Casas veut tout simplement, dans un but didactique et moralisateur appuyer sur le côté malfaisant des Espagnols et prendre le parti des Indiens, ce qui explique l'absence de propos en faveur des colons. Pour autant, malgré cette volonté de dénonciation que l'on a vue précédemment il s'appuie sur des sources fiables et sur son expérience personnelle. C'est en effet le récit d'une expérience vécu que l'on retrouve au travers de la très brève relation. C'est parce que Las Casas a vu de ses yeux certains crimes et a constaté la disparition massive des Indiens qu'il prend leur défense. [...]
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