Paul Barras, Directoire, empire napoléonien, vicomte de Barras, révolution, Conseil des Cinq-Cents, Robespierre, Convention thermidorienne, Sieyès, Napoléon Bonaparte, insurrection royaliste du 5 octobre 1795
Paul François Jean Nicolas de Barras (1755-1829) a gouverné la France pendant les quatre années du Directoire, après avoir été un révolutionnaire avancé puis s'être converti à plus de modération. Jusqu'à son exfiltration de la vie publique, en Brumaire, il montra qu'il n'était dénué ni d'habileté, ni d'esprit de décision, et encore moins du cynisme nécessaire à sa survie dans les circonstances troublées qu'il traversa.
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Né le 30 juin 1755, il était fils d'un vicomte provençal et déjà fort remuant dans sa jeunesse.
[...] Il a assez peur pour lui. Dans le même temps, il se rapprocha de ceux qui devenaient plus modérés et critiquaient la pratique robespierriste du pouvoir, jusqu'à en devenir le principal meneur. Au 9 thermidor, il fut nommé commandant de l'armée de l'Intérieur (celle de Paris), passant directement de son ancien grade de lieutenant à celui de général. On cherchait quelqu'un avec une expérience militaire, il est au bon endroit au bon moment. Il dirigea la prise de l'Hôtel de Ville, l'arrestation puis l'exécution de Robespierre et de ses derniers complices. [...]
[...] De retour en métropole, en 1783 et démissionnaire de l'armée deux ans plus tard, il vécut d'expédients, entre Paris et Marseille, non sans se faire remarquer dans l'entourage de Jeanne de La Motte, principale protagoniste de l'affaire du collier. Il savait flairer les bonnes affaires, même si celle-ci s'avéra moins juteuse que prévu. Il ne fut pas poursuivi, mais le vent du boulet était passé très près. S'il assista à la prise de la Bastille, Barras n'y prit aucune part. Il ne tente pas de se faire élire aux EG. [...]
[...] Le tandem Barras-Bonaparte fonctionna pendant au moins trois ans, au grand profit de la carrière du second qui, en retour, soutenait son bienfaiteur, comme lorsqu'au moment du coup d'État de Fructidor (septembre 1797), il l'assura du soutien de son armée et lui dépêcha Augereau pour commander les troupes. Mais Barras vit bientôt en son protégé un rival aux dents longues. Son indépendance d'esprit et d'action l'inquiétait, notamment ses initiatives diplomatiques, de l'invasion de Venise à la signature du traité de Campoformio, en passant par le refus de s'emparer des États romains. Quand le général rentra à Paris, Barras voulut reprendre la main, en laissant filtrer certains contacts qu'il avait eus en Italie avec des royalistes ou en l'affectant à des commandements inutiles. [...]
[...] Il n'en avait de toute façon pas besoin pour vivre correctement. Il mourut le 29 janvier 1829, près de trente ans après avoir quitté le pouvoir. À Sainte-Hélène, Napoléon l'avait condamné aux yeux de la postérité : Barras était de la plus grande immoralité, débauché, éhonté. Il volait publiquement [...]. Il était extrêmement faux, serrant la main des gens qu'il aurait volontiers poignardés [...]. Il était très ignorant et ne connaissait dans l'histoire que le nom de Brutus [...]. On avouera qu'ajoutée aux pamphlets du Directoire et du Consulat, un tel jugement rend presque impossible à un biographe mieux intentionné de rétablir, même partiellement, la réputation du roi du Directoire . [...]
[...] Barras - Christine Le Bozec (2016) Prélude Paul François Jean Nicolas de Barras (1755-1829) a gouverné la France pendant les quatre années du Directoire, après avoir été un révolutionnaire avancé puis s'être converti à plus de modération. Jusqu'à son exfiltration de la vie publique, en Brumaire, il montra qu'il n'était dénué ni d'habileté ni d'esprit de décision et encore moins du cynisme nécessaire à sa survie dans les circonstances troublées qu'il traversa. Il eut souvent de la chance (suppléant, il devint rapidement conventionnel, le 9 Thermidor, Directeur 4 ans...). [...]
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