Jacques Godechot s'est consacré à l'Atlantique en 1947, Mauro y est revenu en 1960 du point de vue du Portugal. Dernièrement, le champ bibliographique s'est surtout ouvert du côté anglais, avec une étude sur la construction impériale (Jonathan Parry) et sur « l'âge des amiraux » (Nicholas Canny). L'intitulé du programme tendrait à s'intéresser surtout aux populations littorales, mais il ne faut pas négliger les centres où les décisions sont prises. Les navires du XVIIIème siècle atteignent des vitesses de 8 à 13 nœuds (entre 14 et 24 km/h) mais les voyages doivent compter avec les escales, souvent très longues. Les voyages transatlantiques durent entre 6 mois et un an, les voyages entre pays européens entre 1 et 9 mois. Il faut aussi prendre en compte la forme des côtes, et par exemple Séville se trouve peu à peu ensablée et perd donc son importance au profit de Cadix. Le XVIIIème siècle voit d'ailleurs la multiplication d'avant-ports comme Saint-Nazaire ou le Havre. De plus l'intérieur des terres n'est pas toujours à exclure, comme avec la vallée de la Loire qui assure le lien entre les ports atlantiques et la capitale. Le XVIIIème siècle est surtout le grand moment de l'affrontement anglo-français. De 1689 avec l'accession au trône anglais de Guillaume jusqu'à 1763, ce n'est qu'une longue guerre avec quelques accalmies (entre 1716 et 1731 par exemple). 1763 consacre la domination maritime anglaise. Cette question est cruciale dans le programme. Alors que les Espagnols se basaient sur la domination des terres colonisées pour leur puissance, les Portugais et les Hollandais privilégiaient le développement de leurs comptoirs. L'Angleterre change de tactique et préfère privilégier la flotte de guerre pour contrôler la circulation maritime et obtenir la maîtrise des détroits. Le XVIIIème siècle est aussi marqué par un essor économique. Egalement, fort aspect culturel, et Alain Cabantous et Marcus Rediker ont bien montré qu'il se construisait au XVIIIème siècle une identité spécifique des « citoyens du large ».
[...] La stratégie de rupture logistique consiste quant à elle à s'emparer de routes commerciales ou de points névralgiques. Cette stratégie permet par exemple d'appuyer les troupes terrestres lors de la bataille de Yorktown en 1781. La stratégie de blocus consiste à bloquer les ports, elle est employée par l'Angleterre pendant tout le siècle, à la guerre de la Ligue d'Augsbourg elle reste minime mais est beaucoup plus contraignante pendant la Guerre de Sept ans, après 1759 lorsque les bateaux français sont forcés de rester dans les ports. [...]
[...] Le XVIIIème siècle est aussi marqué par un essor économique. Egalement, fort aspect culturel, et Alain Cabantous et Marcus Rediker ont bien montré qu'il se construisait au XVIIIème siècle une identité spécifique des citoyens du large Historiographie Du XVIIIème au début du XXème siècle : la progressive prise en compte des espaces maritimes : Dès le XVIIIème siècle apparaît toute une littérature technique avec des ouvrages de construction navale de Van Ik, Murray, du Monceau, Sané, ou encore L'Encyclopédie méthodique marine éditée par Panckouke à la fin du siècle. [...]
[...] La réussite économique vient de la concentration des hommes et des productions. Mais on peut ajouter au mercantilisme la politique de Colbert, le Navigation Act britannique, ou le système de Law. Le mercantilisme apparaît donc comme une défense des intérêts des commerces nationaux par des mesures douanières, par l'encouragement des compagnies à monopole et par le soin porté à l'équilibre du commerce. Dans la seconde moitié du XVIIIème siècle ce courant s'affaiblit mais Pombal est encore un défenseur de cette doctrine, cependant la contrebande affaiblit le système, et le mercantilisme est en partie à l'origine de la Guerre d'Indépendance américaine. [...]
[...] Le quartier-maître, souvent un marin plus âgé, se voit parfois confier la navigation. Le gabier (capable de s'occuper de la manœuvre et de la réparation du gréement et des voiles) se distingue du simple marin parce qu'il est plus expérimenté. La hiérarchie sur un navire de guerre est encore plus complexe avec les officiers et les artilleurs. Les officiers proviennent en majorité du Grand Corps qui se recrute dans la noblesse d'épée, puis s'ouvrent aux roturiers en raison de la pénurie de main-d'œuvre. [...]
[...] En Espagne des préparatifs similaires ont lieu avec Grimaldi, le ministre de Charles III. Lors de l'incident des Malouines en 1770 (où les Anglais envahissent les îles alors que la France les avait cédées à l'Espagne), Choiseul veut attaquer l'Angleterre mais Louis XV ne sent pas prête sa flotte. Pourtant l'affaiblissement de l'Angleterre a eu lieu, notamment en raison du manque de finances et des dissensions avec les colonies américaines, puisque depuis 1763 les rapports sont tendus. En 1764, Londres décide de taxer les mélasses (Sugar Act), puis de taxer les actes officiels en 1765 (Stamp Act). [...]
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