La noblesse tient une place prépondérante au sein de la société communale italienne, accaparant, au 12ème siècle, dans la majeure partie des villes « lombardes » les charges consulaires et administratives. Cette noblesse vie selon un idéal chevaleresque : régnait au sein des sociétés communales une atmosphère imprégnée de chevalerie jusqu'au sein des milieux marchands, entretenant chez ces derniers l'espoir de pouvoir s'intégrer à cette élite qui combattait à cheval au sein des milices urbaines et qui était distinguée par la chevalerie.
Une telle atmosphère se trouve particulièrement bien illustrée dans une ville comme Modène à travers la reproduction, en certaines parties de la cathédrale, de légendes propres au monde chevaleresque (Roland et le Roi Arthur). Les bas reliefs dits de la Ghirlandina évoquent un chevalier portant un glaive et deux autres sonnant du cor. La légende arthurienne se trouve dans cette cathédrale sur l'archivolte du portail dit de la Pescheria. La scène représente l'assaut d'un château par six chevaliers et date de la 1ère moitié du 12ème. Dans cette ville, les thèmes courtois et épiques sont donc accueillis par les milites, maître du pouvoir communal.
[...] La légende arthurienne se trouve dans cette cathédrale sur l'archivolte du portail dit de la Pescheria. La scène représente l'assaut d'un château par six chevaliers et date de la 1ère moitié du 12ème. Dans cette ville, les thèmes courtois et épiques sont donc accueillis par les milites, maître du pouvoir communal. Or, dans toute l'Italie communale du Nord, les cathédrales jouent un rôle majeur et renvoient l'idéologie propre aux milieux dirigeants. Elle est l'ecclesia matrix, le monument prestigieux par excellence. [...]
[...] Petit à petit se distingue une chevalerie urbaine qualifiée selon les textes de capitanei ou de vavassores dès le milieu du 12ème. Si capitanei et vavassores désignaient deux groupes distincts, en fait, ils constituèrent par fusion la noblesse urbaine regroupée au sein de l'ordo militum. Ce milieu suit encore les traditions chevaleresque et féodale (on connaît quelques cérémonies d'adoubement) mais s'incorpore de plus en plus au milieu marchand. Ainsi qu'introduisent dans la ville les fêtes et cérémonies propres à ce groupe : les joutes ou les tournois. [...]
[...] Article de Pierre Racine : Noblesse et chevalerie dans les sociétés communales italiennes (1997) A Propos de l'Article Pierre Racine est professeur à l'Université de Strasbourg et membre de nombreuses sociétés savantes italiennes. Il est l'un des meilleurs spécialistes français de l'Italie médiévale et plus particulièrement des sociétés urbaines. Ayant beaucoup étudié les gouvernements communaux italiens, il a publié cet article sur les élites urbaines : les chevaliers sont prépondérants dans les administrations communales et la culture chevaleresque, largement inspirée des romans de chevalerie, imprègne toutes les couches notables de la société (marchands Cet article peut être complété par la synthèse récente de J.-C. [...]
[...] Les lignages ne cessèrent tout au long de la période communale de faire entendre leur voix, ce qui posera par la suite le problème des magnats, car ceux-ci participent aussi bien de la faction noble que de la faction populaire (cf article de Klapish-Zuber sur la définition des magnats[2]). Sur le thème de la chevalerie en milieu urbain, les études de H. KELLER sont importantes. Cf notamment Signori e vasalli. KLAPISH-ZUBER (Christiane), Honneur de noble, renommée de puissant : la définition des magnats italiens (1280-1400) In Médiévales 24, Paris p. 80-100. [...]
[...] Les chroniqueurs des cités distinguent en général deux niveaux dans les sociétés communales : d'une par les nobles (milites) et d'autre part la plèbe (populus). Appuyés sur des seigneuries, venus s'installer en ville dès la fin du 10ème, les milites des communes lombardes sont réunis entre eux par la chevalerie, ils appartiennent à un ordo millitum. Une société de guerriers a donc pénétré la ville en pleine renaissance du 11ème. Ils prirent part à l'enrichissement économique par la perception de péages et de tonlieux sur leurs terres seigneuriales et la vente de leurs surplus agricoles sur les marchés urbains. [...]
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