Ce livre est une des rares études sur le personnage et la révolte de Pougatchev. L'auteur analyse les conditions de la révolte des cosaques russes contre la grande Catherine II dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Cttee révolte se nourrit de différentes motivations que l'auteur étudie minutieusement. Il décrit le caractère de Pougatchev dont la révolte prend des tournures épiques (il se fait passer pour Pierre le Grand ressuscité !) et qui réussit à fédérer les peuples des steppes contre un pouvoir central absolutiste et lointain.
Les historiens (notamment Annie Jourdan) s'attachent de plus en plus à insérer ces révoltes européennes dans un mouvement qui expliquerait les sources de la Révolution Française (la révolution ne serait pas une exception française).
[...] Mais dans les faits, ceci ne concerne que les cosaques, soit personnes sur environ Ainsi, les cosaques forment une sorte d'aristocratie au sein de la population ; de plus, le statut de cosaque se donne de père en fils et peu sont ceux qui peuvent entrer dans cette classe par d'autres voies. Enfin, seule une petite frange d'entre eux se partage en réalité les grandes charges ( sorte d'oligarchie. Deux partis se forment ainsi, le parti des Mazorat (les familles cosaques qui accèdent aux charges) et le parti de l'Armée (tous les autres), doublé d'un clivage pauvres / riches. Depuis Pierre Le Grand, bien que cette organisation sociale subsiste, le pouvoir central tend à renforcer son emprise sur les territoires cosaques. [...]
[...] Deux villes importantes : Iaïstki-Gorodok et Gouriev. Une économie locale basée sur l'élevage la chasse et surtout la pêche pour laquelle les cosaques ont reçu certains privilèges ; mais aussi l'artisanat (soie La société cosaque est hiérarchisée entre les cosaques eux-mêmes, c'est-à-dire les guerriers, et les autres (paysans Les cosaques semblent se gouverner eux-mêmes plus ou moins démocratiquement avec une assemblée générale dont tous les membres sont égaux et qui décide souverainement de tout (élit l'autorité exécutive, l'ataman de l'armée et la chancellerie). [...]
[...] Article de Pierre Pascal : La révolte de Pougatchëv (1971) A propos du livre Ce livre est une des rares études sur le personnage et la révolte de Pougatchev. L'auteur analyse les conditions de la révolte des cosaques russes contre la grande Catherine II dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Cette révolte se nourrit de différentes motivations que l'auteur étudie minutieusement. Il décrit le caractère de Pougatchev dont la révolte prend des tournures épiques (il se fait passer pour Pierre Le Grand ressuscité et qui réussit à fédérer les peuples des steppes contre un pouvoir central absolutiste et lointain. [...]
[...] Pougatchëv dans l'Oural : Pougatchëv avait lancé un manifeste aux musulmans (bachkirs) desquels il reçut une réponse favorable. Plusieurs révoltes eurent ainsi lieu dans différentes usines, notamment celles d'Orenbourg (septembre 1773). Les usines ainsi libérées servaient à Pougatchëv de point de ravitaillement pour ses armées, mais également de lieux de fabrication d'armes. Mais certaines usines étaient mises à sac et détruites par les insurgés qui ne voulaient pas manquer une occasion de détruire les symboles de la colonisation russe. Au-delà des usines, les paysans révoltés firent plusieurs incursions dans les villages russes. [...]
[...] Pierre Le Grand, dans sa tentative de réformes de l'empire, avait aggravé la situation de dépendance du petit peuple à l'aristocratie et aux grands propriétaires qui avaient quasiment tous les droits sur leurs serfs et domestiques (1724), on interdit aux serfs de quitter le domaine de leur maître ; en 1730, on leur interdit de posséder Les propriétaires édictèrent même un véritable code qui prévoyait les peines encourues par leurs domestiques en cas de telle ou telle faute (peines allant de la simple retenue de pain ou d'argent aux coups de fouet Face à cela, les serfs tentaient régulièrement de s'enfuir, et de temps en temps de se révolter (en 1769, le meurtre par ses 23 domestiques d'un général provoqua l'effroi chez les grands propriétaires russes). Autres moyens de protester, les révoltes : 53 soulèvements eurent lieu entre 1762 et 1769. [...]
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