Le XVIème avait été marqué par de nombreuses guerres de religion entre Etats catholiques et réformés. Au XVIIème, ces conflits n'étaient pas réglés et ils aboutirent à la guerre de Trente Ans, qui dura de 1618 à 1648. Elle se conclut par le traité de Westphalie, qui affirma le droit des princes d'imposer leur religion (cujus regio ejus religio).
A partir de la seconde moitié du XVIIème, la France semblait être la première puissance d'Europe. La situation internationale était favorable à Louis XIV. Il occupait et s'attribuait des territoires et n'hésitait pas à imposer sa politique par la force, ce qui inquiétait les Etats d'Europe. En fait, les voisins de la France craignaient son expansion jusqu'à des frontières naturelles, notamment celles du Rhin.
En 1689, Guillaume d'Orange, qui dirigeait les Provinces Unies, devint roi d'Angleterre. Les grandes puissances (Angleterre, Provinces Unies, Habsbourg d'Autriche et d'Espagne, Savoie, Suède) s'unirent et formèrent la Ligue d'Augsbourg pour mettre fin aux prétentions françaises. La guerre de la Ligue d'Augsbourg (ou guerre de Neuf Ans), qui dura de 1689 à 1697, marqua le premier véritable échec du Roi Soleil.
Puis, de 1701 à 1714, la guerre de Succession d'Espagne, qui opposa la France et l'Espagne du petit-fils de Louis XIV à presque toute l'Europe, dévasta le continent et épuisa les deux blocs.
[...] De plus, tous ces Neuchâtelois ayant une portée sur la succession de Marie de Nemours savaient-ils eux-mêmes quel prétendant ils souhaitaient exactement avant le procès de 1707 ? Quelques-uns, peut-être : Emer de Montmollin ? Pierre Chambrier ? iii.2. Le travail diplomatique A travers le compte rendu que Tronchin nous fait dans son journal, nous pouvons remarquer son travail diplomatique qui s'effectue sur quatre plans : la préservation des partisans de Matignon, l'influence de personnes qu'il faudrait gagner (pour augmenter ses chances de succéder à Marie de Nemours), la recherche d'informations et enfin la prise de conseils. [...]
[...] Avant d'accepter l'idée du voyage relaté dans ce journal, Antoine Tronchin a déjà de solides connaissances des affaires de Neuchâtel et de certains de ses habitants. Il a tenu notamment, en 1700, une importante correspondance avec Emer de Montmollin, dans laquelle il était informé de la vie politique de la ville. Cette correspondance est interrompue pendant quatre ans et reprise en 1704. Tronchin connaît également à Neuchâtel un certain nombre de personnes liées à son père (parmi lesquelles Monsieur Ostervald). [...]
[...] Tronchin, un agent du comte de Matignon Le journal de Tronchin a. Présentation de la source Le journal de Tronchin est un compte rendu du voyage d'Antoine Tronchin à Neuchâtel, voyage qui s'est déroulé du 14 au 16 juillet 1706. Il est destiné à la base au comte de Matignon, un des prétendants à la succession de Marie de Nemours, dans le but de l'informer d'une part sur la situation de ses chances d'hériter du pouvoir de celle-ci à Neuchâtel, et d'autre part du travail diplomatique effectué par Antoine Tronchin pour les maintenir et les consolider. [...]
[...] En préambule du journal se trouve une liste de noms auxquels on a associé des numéros ; à notre avis, ceci a certainement été fait par les copistes d'Edouard Rott, afin de ne pas devoir écrire à chaque fois le nom des personnes qui figurent à plusieurs reprises dans le journal, pour des questions de temps, sans doute, plus que pour des questions pratiques, puisque nous avons dû, lors de notre première lecture, pratiquement à chaque fois nous en retourner à cette liste pour savoir qui Tronchin mentionnait. Nous avons retranscrit ce journal à l'ordinateur, en remplaçant les chiffres de la copie par les noms auxquels ils correspondaient, ce qui rend notre copie[21] plus accessible à la lecture que celle des archives Rott. b. Mise en contexte du journal Comme nous venons de le dire, le journal de Tronchin est un compte rendu du voyage de Antoine Tronchin à Neuchâtel, effectué du 14 au 16 juillet 1706, destiné à de Matignon. Mais de qui s'agit-il ? i. [...]
[...] Malheureusement, Tronchin ne pourra le voir, Pierre Chambrier étant absent. Parmi les personnes potentiellement favorables à de Matignon, nous pouvons encore compter Marval, Conseiller d'Etat, Osterwald, influent pasteur de Neuchâtel (lequel affirme à Tronchin que l'Eglise Réformée n'aurait rien contre le fait d'être sous le gouvernement d'un prince catholique), ou encore un autre Chambrier, Chancelier d'Etat, etc. Tronchin cherche toujours à connaître la position de ces différentes personnes, quitte à utiliser beaucoup de ses interlocuteurs comme des informateurs : Mr d'Autin m'ajouta que, pour ce qui estoit de François Chambrier et la famille dont les principaux membres sont Mr Chambrier, chancellier de Neufchastel, Mr Ostervald, ministre à Neufchastel, Tribolet, ministre de Neufchastel, Mr de Marval, Conseiller d'Etat à Neufchastel, etc, il ne doutoit pas qu'ils ne fussent loyaux comme le bon or. [...]
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