La formation des enfants des grandes familles est un facteur primordial dans le maintien de la primauté de l'aristocratie dans la société. Requérant soit un entraînement à l'exercice des armes, soit de longues années d'étude, elle favorise l'éclosion d'esprits brillants qui utilisent leur enseignement pour s'élever ou se maintenir socialement. Ils sont ainsi à même d'occuper les plus importantes fonctions temporelles et spirituelles de l'occident chrétien, comme le traduit cet extrait retraçant les années d'apprentissage du futur pape Pie II.
Ce texte est ainsi issu des Commentarii de Pie II, traduits partiellement par Ivan Cloulas sous le titre de Mémoires d'un pape de la Renaissance. Cet ouvrage constitue une source originale des évènements politiques des années 1450, puisque son auteur, Pie II, fut le seul pape à avoir laissé des mémoires écrites. Rédigées entre 1462-1463, elles retracent essentiellement les années de pontificat de l'auteur (1458-1464), dont il a dicté en grande partie le récit à ses secrétaires. Composées de douze livres, l'extrait proposé, issu du premier volume, décrit la jeunesse d'Enea Piccolomini de sa naissance en 1405 jusqu'aux années 1435.
On peut donc se demander dans quelle mesure le destin de Pie II fut tracé jusqu'au pontificat.
Cette étude fera l'objet d'une étude en trois volets où sera exposé dans un premier temps le portrait de la famille Piccolomini avant d'envisager la jeunesse de Pie II. Enfin nous nous intéresserons à son entrée dans la vie politique italienne.
[...] Ces biens dilapidés contribuent à les appauvrir 18) mais malgré ce revers de fortune, Enea dresse un portrait de son père dont il semble fier. Pie II nous apprend ainsi quelle éducation a reçu son père : il lui fut enseigné les belles lettres et les arts libéraux 15) : cette dernière matière constitue la base de l'enseignement médiéval, inspiré par un modèle antique. Il est divisé en deux sous-genres : le trivium composé de la grammaire, de rhétorique et de dialectique, et le quadrivium formé par l'arithmétique, la géométrie, la musique et l'astronomie. [...]
[...] Ce premier succès politique d'Enea le fait remarquer aux yeux de tous, et notamment de l'empereur qui prendra Enea à son service quelques années plus tard. Il quitte peu après les services de Domenico, apparemment pour un manque de moyens de son patron qui ne peut donc rétribuer Enea comme il se doit. Débute alors pour lui une période riche où il va se mettre au service de nombreuses personnalités politiques et religieuses. La carrière de secrétaire d'Enea est marquée par de nombreux changements d'employeur qui lui permettent de diffuser ses conceptions humanistes à travers toute l'Europe. [...]
[...] Il est probable que ce soit un guérisseur qui se soit appuyé sur ses propres expérimentations le rendant en mesure de guérir Enea. Puis le deuxième événement semble encore plus étonnant puisqu'Enea a été chargé et envoyé en l'air par un bœuf alors qu'il n'était qu'un enfant. Il a ainsi conscience d'avoir bénéficié de la protection divine 40) et d'avoir été touché et choisi pour accomplir de grandes choses. Après avoir échappé de peu à la mort durant son enfance, il relate l'apprentissage reçu durant sa jeunesse. [...]
[...] La formation d'Enea est aussi marquée par une étape plus intellectuelle : il part étudier à Sienne, accueilli par des parents qui jugeaient qu'il ne fallait pas laisser sans aide un jeune homme aussi doué 43-45) : ses dispositions intellectuelles innées l'orientent alors vers un cursus de droit civil malgré ses goûts pour la culture humaniste : il rechercha assidûment la compagnie des poètes et des orateurs comme le traduit le nom qu'il emprunte lors de sa prise de fonction : pius Aenas comme le héros de l'Enéide de Virgile. Cette sensibilité à ce courant ne le détourne toutefois pas de son cursus : le droit civil, qui offre des postes dans les plus hautes strates des appareils étatiques mais aussi dans le haut clergé. [...]
[...] Les années de formation du jeune Enea Extrait des Mémoires d'un pape de la Renaissance, Pie II La formation des enfants des grandes familles est un facteur primordial dans le maintien de la primauté de l'aristocratie dans la société. Requérant soit un entraînement à l'exercice des armes, soit de longues années d'étude, elle favorise l'éclosion d'esprits brillants qui utilisent leur enseignement pour s'élever ou se maintenir socialement. Ils sont ainsi à même d'occuper les plus importantes fonctions temporelles et spirituelles de l'occident chrétien, comme le traduit cet extrait retraçant les années d'apprentissage du futur pape Pie II. [...]
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