L'extrait du Deutéronome aux chapitres 27 et 28 prend place après le code deutéronomiste, dans lequel Moïse annonce les prescriptions à respecter ; il explique tout au long de ces deux chapitres, au peuple qui est à la frontière du pays de Canaan – la Terre promise par Yahvé aux Israélites – comment va se dérouler la cérémonie de la publication de la loi. L'acte solennel ordonné au chapitre 27 doit avoir lieu seulement après l'entrée en Canaan ; véritablement il s'agit d'un renouvellement de l'alliance faite entre Dieu et le peuple.
Le premier acte du peuple, après son entrée en Canaan, doit être de graver la loi sur la pierre et de ratifier de sa propre bouche les bénédictions et les malédictions qu'elle prononce, chapitre 27 ; puis Moïse décrit au peuple son avenir selon qu'il sera fidèle ou désobéissant, chapitre 28. Plus généralement, le Deutéronome se présente comme un traité d'alliance longuement développé, qui prend fin avec les sanctions finales (chap. 28)
Dans ce pacte de fondation transparaissent les mêmes représentations essentielles qui existent aussi, mais autrement matérialisées, en Mésopotamie : le dieu y est toujours le promulgateur et le responsable des obligations et prohibitions qui dirigent la vie des hommes. Dès lors, toute infraction à ces volontés consiste non plus seulement une négligence ou une révolte, mais véritablement un péché.
On retrouve d'ailleurs, dans toutes les alliances du Proche-Orient ancien, une structure semblable, avec surtout trois éléments fondamentaux : 1) Un prologue historique énumérant les bienfaits passés où le Gd Roi/Yahvé a comblé son vassal/Israël. 2) Des stipulations imposées au vassal/à Israël. 3) Une annonce des bénédictions et malédictions conditionnelles.
Dans la Bible, on peut remarquer de nombreuses formes d'alliance : noachique, abrahamique, patriarcale, sinaïtique, puis sichémite laquelle alliance veut que le peuple obéisse à un ensemble de lois d'ordre éthique et religieuse et en échange il est considéré comme unique, nation sainte et un royaume de prêtres. Ainsi nous pouvons voir que la notion d'alliance est un élément extrêmement fondamental dans la Bible, et cela nous mène à nous demander en quoi l'alliance est fondatrice du peuple d'Israël à travers la cérémonie de Sichem.
[...] Dieu était le garant de l'alliance, avec la Bible il en devient le partenaire. La première conséquence est que le divin ne surplombe plus l'histoire humaine, il y entre. Par ailleurs, ce qui est proprement juridique est affecté par son entrée dans le domaine du religieux, qui lui communique comme une nouvelle dimension. Les clauses du traité n'ont plus de valeurs en soi, elles sont les conditions certes nécessaires, d'un phénomène plus essentiel, qui l'entrée en contact avec le dieu, la communion avec le divin. [...]
[...] Ensuite les versets 7 à 14 sont des bénédictions répandues sur le peuple dans son ensemble. Le verset 10 est la bénédiction sans égale qui leur sera accordée, puisque toutes les nations reconnaîtront que le Dieu dont le nom est invoqué sur ce peuple, est le seul Dieu vivant. Nous pouvons voir ici un certain monothéisme de l'auteur, puisqu'il nie les divinités des autres nations. Au verset 12 Tu prêteras à des nations nombreuses : la bénédiction apportera une grande prospérité pour les paysans, qui permettra à Israël d'être autonome, mais par contre elle pourra prêter, il s'agit en réalité d'un trait particulier d'un état général de bien-être et de richesse. [...]
[...] Les versets 20 à 23 reprennent les péchés contre nature, c'est-à-dire les relations sexuelles définies comme amorale, par exemple des actes incestueux ou zoophiles. Le verset 24 concerne les meurtres secrets ; en effet frapper quelqu'un en cachette pose le problème de l'identité du coupable, et donc de la difficulté pour rendre la justice. Cependant, les auteurs ne peuvent échapper pas à Dieu et à sa malédiction. Enfin, le v.25 traite du meurtre juridique dû à la corruption du tribunal. [...]
[...] L'alliance biblique apporte une spécificité par rapport aux traités mésopotamiens antérieurs : elle présente l'intérêt de reconsidérer la place de Dieu dans l'Alliance, il n'est plus le garant du traité, mais il en devient le partenaire. La relation à Dieu s'en trouve changé : elle devient plus directe et personnelle. Enfin plus précisément, cette Alliance de Sichem apparaît comme une sorte d'acte de naissance de la confédération israélite, dans laquelle l'Alliance constitue véritablement la base autour de laquelle gravitent les douze tribus. [...]
[...] Ensuite, ils doivent se tourner vers le Garizim et prononcer les bénédictions auxquelles la moitié du peuple répond : Amen ! Puis se tourner vers l'Ebal et prononcer les malédictions auxquelles l'autre moitié du peuple répond : Amen ! C'est l'idée ici que tout le monde doit connaître les préceptes divins et connaître les conséquences de leur respect ou non. II Alliance qui définit le peuple d'Israël Codes éthiques à respecter L'Alliance que conclut le peuple leur impose des devoirs envers leur Seigneur. Ces devoirs concernent l'observance de lois morales et religieuses. [...]
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