L'Affaire Galilée, Jean-Pierre Longchamp, 1988, système de Copernic, De revolutionibus, obscurantisme, bloc ecclésiastique, système héliocentrique, Tycho Brahé, découverte de la Nova Stella, physique Aristote, lunette astronomique, conception astronomique, Kepler, hérésie, cardinal Barberini
L'affaire Galilée est ancrée dans la mémoire collective. Le souvenir s'articule autour d'une lutte entre un bloc ecclésiastique et obscurantiste contre une malheureuse victime, véritable incarnation de la science. Cette vision est pour Jean-Pierre Longchamp trop caricaturale. Son livre a justement pour but de démonter cela, en exposant l'ensemble des versions. Copernic fut un précurseur de Galilée. Il fut le père du système héliocentrique. Jean-Pierre Longchamp analyse la réception du savant d'origine polonaise dans son époque. Il note que Copernic fut bel et bien convaincu par son système, mais qu'il fut un homme particulièrement prudent.
Ainsi, il retarda volontairement le moment de livrer au public le fruit de son labeur. Ainsi, avant la parution de "De revolutionibus" en 1543 (c'est-à-dire l'année même de la mort de Copernic), Copernic laissa un jeune collègue protestant, un certain Rheticus, publier un résumer de son oeuvre ("Narratio Prima" en 1540). De même, "De revolutionibus" parut avec une préface, rédigée par un théologien (Osiander). Cette préface avait pour but de désamorcer par avance une éventuelle attaque des milieux ecclésiastiques conservateurs. Il s'agissait d'amortir le choc culturel des découvertes de Copernic. Concrètement, cette préface présentait le système de Copernic comme une simple hypothèse.
[...] Le livre est donc particulier. L'historien des sciences Alexandre Koyré estimait que ce livre n'était à proprement parler ni un ouvrage d'astronomie (malgré son titre) ni un livre de physique, mais essentiellement une machine de guerre contre la science et la philosophie traditionnelles. Le pape Urbain VIII vit dans ce livre un ardent plaidoyer en faveur des thèses de Copernic. Cela heurtait ses convictions théologiques. De même, dans la dernière partie, Galilée mit dans la bouche de Simplicius la pensée du pape sur la toute-puissance divine (sur conseil de religieux romains). [...]
[...] Cette vision est pour Jean-Pierre Longchamp trop caricaturale. Son livre a justement pour but de démonter cela, en exposant l'ensemble des versions. I. Chapitre I : Copernic, le précurseur Copernic fut un précurseur de Galilée. Il fut le père du système héliocentrique. Jean-Pierre Longchamp analyse la réception du savant d'origine polonaise dans son époque. Il note que Copernic fut bel et bien convaincu par son système, mais qu'il fut un homme particulièrement prudent. Ainsi, il retarda volontairement le moment de livrer au public le fruit de son labeur. [...]
[...] Un peu avant, Galilée avait soumis la version finale de son livre au père Riccardi. Ce dernier lui intima d'apporter quelques corrections. Il ne le fit pas. - Le livre parut en feuilleton. Quand le pape le lut, il entra dans une colère noire et exigea en fin de bloquer l'impression et la diffusion de l'ouvrage. III. Chapitre 3 : le procès de Galilée. Le brusque retournement d'Urbain VIII est compliqué à expliquer. Jean-Luc Longchamp présente ce retournement comme une raison d'État. [...]
[...] L'accueil fut assez réservé. Certes, l'allemand Mästlin et l'italien Benedetti (les professeurs de Kepler et Galilée ) furent tout de suite convaincus. Mais un autre grand astronome, Tycho Brahé fut un opposant au système copernicien. Pourtant, les découvertes de Tycho Brahé amenèrent plus tard à conforter Galilée dans la justesse de ses analyses. Ainsi, Tycho Brahé observa en 1577 la grande comète de cette année-là. Cette observation, conjuguée à sa découverte de la Nova Stella en 1572 (qui disparut en 1574, c'était une supernova), lui permit d'attaquer l'axiome grec, encore universellement admis, de l'immutabilité des cieux Bruno fut un autre défenseur acharné. [...]
[...] Cette mise à l'index vise plus Galilée que Copernic. La controverse sur les comètes. En 1618, trois comètes firent leur apparition dans le ciel. Galilée, pour cause de maladie, ne put les observer. Mais ses adversaires en profitèrent pour attaquer le système héliocentrique. Galilée inventa donc une solution originale : il estima que les comètes étaient une illusion optique. Une controverse eut lieu par écrit interposé Grassi et Galilée. Le ton fut houleux, et les attaques perfides permanentes. Beaucoup d'arguments s'appuient sur des personnages illustres (principe d'autorité utilisé par Grassi en mobilisant les pythagoriciens ou Tycho Brahé ou à l'inverse personnage sinistre et hérétique comme le protestant Kepler ) Les membres de l'Académie de Lincei, et de manière générale tout le milieu progressiste virent dans cette affaire un moyen de s'en prendre aux Jésuites et aux adorateurs obstinés de l'Antiquité Le milieu progressiste demande alors à Galilée d'aller plus loin en publiant un ouvrage. [...]
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