« Lieutenant de Dieu sur la terre de France », « seul dans sa majesté royale », le Roi de France justifie entre le XVIe et le XVIIIe siècle ces appellations par son attitude et son statut. Si cette période est connue sous le nom de « monarchie absolue », il ne faudrait néanmoins pas identifier l'autorité du monarque à celle d'un despote.
Il n'est pas en effet question de parler de despotisme quand, pendant cette période, des contre-pouvoirs, nombreux et variés, sont présents et font parler d'eux.
Impossible donc de parler, autrement qu'en termes de relations entre pouvoir et contre-pouvoirs, de la monarchie absolue en France. Ces relations, en plus de décrire les caractères des parties en présence, offrent un panorama imprenable sur l'évolution des rapports de force durant cette période. Période que nous distinguons en deux ensembles : l'une traduisant la cohabitation tendue propre à l'« avant » et au « pendant » de la montée de l'absolutisme, du XVIe siècle à la mort de Mazarin en 1661. L'autre période, qui s'étend à la suite jusqu'à la mort de Louis XIV en 1715, expose pour sa part la puissance royale absolutiste du règne de « Louis le Grand ».
[...] Versailles devient en 1682 la résidence de la Cour (donc des Grands du royaume), c'est-à-dire en un mot leur cage dorée Ceux-ci, vivant des pensions du roi et des fêtes qu'il donne sont donc obligés de rester près de Versailles, où se déroule également le gouvernement du royaume. Le Roi est donc en permanence avec ceux qui, lors de la Fronde, avaient comploté contre lui, et s'est rendu indispensable en distribuant des pensions. De manière subtile, il a puissamment muselé le contre-pouvoir des princes. [...]
[...] Ainsi donc, bien que le Roi soit l'incarnation du pouvoir, il n'en fait à lui seul l'usage en permanence. Il possède en effet des secrétaires d'Etat, aux domaines bien délimités (Marine, Finances qui appliquent les directives formulées lors des conseils. Mais la personne centrale dans l'administration est en fait son principal ministre Ce poste, qui sera, lors de la montée de l'absolutisme, occupé par Richelieu et Mazarin, s'occupe de l'administration du royaume sur tous les fronts. Définissant la politique générale avec le monarque, il est la cible de tous les mécontentements, qu'elle qu'en soit la nature. [...]
[...] C'est le résultat de l'évolution du rapport entre pouvoir et contre-pouvoirs sous la monarchie absolue en France. Bibliographie indicative La France moderne : l'esprit des institutions, D.Richet La puissance et la guerre, F. Le Brun La naissance dramatique de l'absolutisme, Y-M. Bercé Louis XIV, Y-M. [...]
[...] Louis XIII, Louis XIV et avant eux Charles IX encore sont trop jeunes pour gouverner, n'étant pas âgés de 15 ans. La Régence, par des reines mères étrangères (Catherine de Médicis, Marie de Médicis, Anne d'Autriche notamment), est mal vue par le royaume. Cette période de faiblesse de la royauté est de plus exploitée par les Grands du Royaume ou les Parlements. De là découlent les deux Frondes, de 1648 à 1653. Celle-ci est composée d'abord d'une phase parlementaire, partie d'une humiliation de la R2gente par le Parlement de Paris, puis d'une Fronde dite des Princes opposition directe des Grands du Royaume au pouvoir royal. [...]
[...] Il s'agit bien sûr des cardinaux Richelieu et Mazarin, principal-ministre de Louis XIII et parrain de Louis XIV. Répondant à la Fronde et aux révoltes huguenotes, améliorant la fiscalité pour faire entrer plus d'argent dans les caisses de l'Etat et menant à l'extérieur une politique interventionniste et offensive, ces brillants ministres sont indéniablement les précurseurs de l'absolutisme louis-quatorzien. Entièrement dévouées à la grandeur de la France et à la personne du roi, en plus d'être très grassement rémunérés, ces personnes ne poursuivent donc d'autre but que la puissance de la France. [...]
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