Quels enjeux expliquent le renforcement de l'encadrement économique et politique aux 16e et 17e siècles par le pouvoir monarchique ?
[...] A qui profite cette économie et le déclin des villes-états marchandes ? Une première approche permet de rendre compte d'un développement économique des activités sans précédent en Europe, avec une diversification des activités et des nouveaux modes de production (comme par exemple la proto-industrie dans les familles à la campagne en milieu rural), des nouveaux liens (à travers les migrations artisanales définitives, en France à Lyon ou à Londres en Angleterre) ; cet essor se traduit par l'enrichissement notoire des familles marchandes au XVIe siècle comme les Ruiz, une famille aristocratique espagnole, qui développe ses activités en France puis progressivement se retire de ces marchés et recentre son activité vers des villes espagnoles ; un nouveau mode de développement économique apparaît, avec l'extension des rôles des corporations qui deviennent les garantes de la protection des travailleurs et d'un savoir faire national. [...]
[...] Ces conditions donnent aux pouvoirs politiques issus de la monarchie l'occasion de modeler cette économie à leur profit. Les enjeux du pouvoir politique sont de taille : il s'agit dans un premier temps de conserver une dynamique interne nationale : avec la création de la Casa de India ou la casa de contratacion, l'Espagne protège son commerce extérieur hégémonique et impérialiste, en conservant le monopole sur son marché colonial : par exemple le poivre, et la route commerciale via les comptoirs comme Calicut en Inde ; par cela, le pouvoir monarchique en Espagne crée des taxes sur les marchandises provenant des colonies. [...]
[...] Outre le contrôle des flux d'informations, ces villes marchandes obligent par exemple les marchands qui y commercent à réinvestir leurs bénéfices dans l'achat de produits de leurs marché intérieurs. Au XVIe siècle, l'économie des marchés est dérouillée sur un marché intérieur qui introduit et veut conserver le monopole des produits. Ce cloisonnement des états-république entraîne au début du XVIIe siècle un basculement progressif du cœur économique européen vers le nord de l'Europe, Amsterdam, Londres. Amsterdam libéralise ses échanges et batît une thalassocratie politique et économique, avec des imports et exports massifs vers les autres pays européens même si ces derniers sont en guerre. [...]
[...] Dans un contexte de guerres en Europe (la sécession en Hollande -qui a pour effet l'exode des protestants en Angleterre entre autres entre les Provinces Unies au Nord et les Pays bas espagnols au sud) et de conflits répétés au cours du XVIIe siècle, la guerre d'argent apparaît ; Colbert, qui membre d'une famille de marchands et d'aristocrates, devient ministre des finances de Louis XIV (1661-1715) et développe en France le mercantilisme comme notion politique avec des enjeux économiques majeurs pour le pays ; Colbert augmente les impôts indirects et augmente la masse de stock d'or, ce qui accentue la pression fiscale sur les populations les plus pauvres. De même, le pays doit exporter d'avantage qu'il n'importe, par une politique de taxes aux frontières notamment. [...]
[...] Dés la découverte du Nouveau Monde, les Amériques en 1492 par les explorateurs espagnols et portugais, l'Europe s'engage dans la période moderne qui voit l'approfondissement de la constitutions d'États forts ainsi que d'économies qui servent les intérêts de ces États. Les XVIe et XVIIe siècles se caractérisent par une course économique entre chaque pays européen, course qui se manifeste souvent par des guerres notamment entre la France de François Ier et l'Espagne de Charles Quint (1500-1558) avec le phénomène de la colonisation de territoires qui s'amorce. On peut donc se demander quels enjeux expliquent le renforcement de l'encadrement économique aux 16e et 17e siècle par le pouvoir politique ? [...]
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