Le Canal du Midi est une voie d'eau construite au XVIIe siècle afin de relier Toulouse à la Méditerranée et qui s'inscrit dans un ensemble plus grand destiné à relier la Méditerranée à l'Atlantique : le Canal des Deux Mers. Fruit de la volonté de rayonnement du monarque Louis XIV et de la vision d'un grand fonctionnaire du sud-ouest, Pierre Paul Riquet, il fut construit en vingt ans ce qui est un exploit pour l'époque. En effet, ce canal mesure 241 kilomètres, est profond de 2 m, large de 20 mètres en surface et de 10 mètres au fond, il a employé jusqu'à 12 000 ouvriers. C'est donc un des chantiers européens le plus incroyable de son temps.
On l'appela dans un premier temps "Canal Royal en Languedoc" mais il fut renommé "Canal du Midi" après la Révolution française. Sa démesure fit qu'il rentra rapidement dans les mémoires et devint, après la fin de son utilisation économique, une œuvre du patrimoine. C'est le plus ancien canal d'Europe encore en fonctionnement. En tant que véritable enjeu politique et économique la construction du Canal du Midi fut pensée par de nombreux dirigeants (Charlemagne, François 1er, Henry IV). A cause de difficultés techniques multiples il a fallut attendre l'initiative de Pierre-Paul Riquet sous le règne de Louis XIV pour que ce projet se concrétise. Le roi voit dans son projet de canal une opportunité de priver l'Espagne d'une partie de ses ressources et aussi l'occasion de marquer son règne. En effet, la construction d'un tel ouvrage permet d'éviter aux bateaux et aux marchandises de prendre la mer et de contourner la péninsule ibérique
[...] Finalement au printemps 1681, le canal est complètement inspecté sur ordre du roi afin de vérifier la bonne tenue des travaux. L'inauguration a lieu en grandes pompes le 15 mai 1682 et conduit des personnalités languedociennes (Cardinal de Bonzy et archevêque de Narbonne pour ne citer qu'eux) à naviguer pour la première fois sur le canal, suivis de nombreuses autres barques transportant du blé. Une grande cérémonie religieuse a également lieu le 18 mai à l'église Saint-Roch, suivie d'une procession vers le canal, pour bénir l'ouvrage, le convoi et l'assemblée présente. [...]
[...] Le tourisme s'est développé surtout à partir de 1960 sous l'impulsion de Britanniques cherchant dans le canal un compromis entre flânerie, douceur de vivre, dépaysement et tranquillité puis il explose dans les années 80 (Annexe 5). Devant la Seine, il assure à lui seul un cinquième du tourisme fluvial français, avec de passagers étrangers, essentiellement des Allemands, des Suisses et des Britanniques. De mars à novembre la navigation est ouverte à tous, le reste du temps (la période de chômage est destinée aux réparations et entretiens divers. [...]
[...] Pour l'anecdote, un canal latéral (dit de la Robine) sera quand même construit entre le Canal du Midi et Narbonne de 1774 à 1815. Des problèmes se posent aussi car le tracé choisit demande de traverser le cours de l'Hérault et celui du Libron. Fort de son expérience, Riquet met alors en place un système de vannes et de caissons pour le Libron ainsi qu'une écluse ronde à trois portes pour l'Hérault. En 1681, les travaux du canal se terminent à Béziers. Malheureusement, le père du Canal du Midi est déjà mort, en octobre 1680. Il ne verra jamais l'achèvement des travaux. [...]
[...] Le chemin de fer, compte lui, sur le même trajet 200 millions de tonnes par kilomètres dès 1860. Face à cela, l'Etat français récupère la gestion des voies d'eau du Midi en 1898 et tente des investissements pour maintenir sa compétitivité (suppression des taxes et péages, ce qui relance le trafic sur le canal pour atteindre 80 millions de tonnes par kilomètres en 1909). Mais cette tendance est artificielle, le véritable problème est l'obsolescence du canal. La fin de la destinée commerciale du canal L'État essaie donc de relancer les travaux de rénovation du canal en promulguant une loi-programme pour mettre le canal aux normes du gabarit Freycinet. [...]
[...] La reconnaissance de sa qualité patrimoniale se fait pourtant un chemin au travers des actions du ministère de la Culture qui classe régulièrement, depuis les années 40 des tronçons du canal au titre des monuments historiques ou de l'inventaire supplémentaire (1942-1951 : ponts-canaux de Répudre et de Trèbes,grand bassin de Castelnaudary, ensemble de Naurouze : ensemble des Ponts-Jumeaux de Toulouse : bassin de radoub de Toulouse Le ministère de l'Environnement est aussi intervenu via le classement de sites paysagers de types naturels et culturels (1958 : classement de l'arboretum en bordure du canal à Castelnaudary En 1996, le point culminant sera la classification de l'ensemble du canal au patrimoine mondial de l'UNESCO et au titre de la loi française sur les grands sites. Trois types de patrimoines sont présents lorsque l'on évoque le Canal du Midi. Il y a d'abord un patrimoine historique avec les techniques, bateaux utilisés. Il y a aussi un patrimoine sentimental qui explique le succès du tourisme. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture