Les Portugais parvinrent à Tanegashima, une île au sud de Kyushu, en 1543. Ils furent vite connus sous le nom de "Barbares du Sud", nambanjin, nom que les Espagnols, venus à Hirado en 1584, partagèrent avec eux. Les Portugais introduisirent le christianisme au Japon. Les missionnaires, des jésuites, pénétrèrent hardiment le pays : Saint François-Xavier, d'abord, de 1549 à 1551, puis ses successeurs, Villela, Frois, Valignano.
[...] En fait, cette appellation excessive vient sans doute de deux faits: d'une part les missionnaires ont eu tendance à embellir les nouvelles qu'ils envoyaient en Europe, et l'Europe s'est empressée de se conforter dans son image de "centre du monde"; d'autre part, la diffusion du Christianisme au Japon, au XVIe siècle, aussi limitée qu'elle ait pu être, représente une rupture avec l'isolement du pays (en ce qui concerne l'Europe, du moins) avant et après cette période. Par contraste, cette parenthèse de presque un siècle peut effectivement apparaître comme un "Siècle Chrétien". Un parti pris européen a fait, également, qu'on parle souvent de la fermeture du Japon comme d'une catastrophe pour le pays se trouvant ainsi privé des apports de l'Europe. [...]
[...] Le commerce des Portugais était-il donc indispensable au Japon ? Probablement pas, car il y mit fin également en 1639. Pour les Portugais de Macao, la fin de leur commerce avec le Japon signifiait la ruine de leur ville; mais les Japonais, eux, parvinrent, apparemment, à se passer des Portugais. Vers la fin du XVIe siècle, le commerce national et international augmentait rapidement; les marchands-pirates japonais, non seulement s'aventuraient loin le long des côtes chinoises, mais étaient aussi devenus actifs en Asie du sud-est (Craig . [...]
[...] En réalité, sous les apparences d'une expansion fulgurante, le Christianisme ne fut jamais très solide au Japon. Cette "fragilité" tient à plusieurs raisons, l'une d'entre elles étant qu'il fut toujours dépendant du bon vouloir des daimyos et shoguns. Les Jésuites avaient, en effet, été obligés de s'allier à des "grands", pour se faire accepter et pour prospérer. Mais ces alliances les firent entrer dans les intrigues politiques d'un pays alors très instable. Les circonstances politiques amenèrent vite l'échec inévitable: le séminaire d'Azuchi s'envola en fumée avec la ville fortifiée de Nobunaga, lors de ka fin violente de ce dernier, en 1582. [...]
[...] Par sa présence même, elle créa, en effet, l'impression d'une menace potentielle sur le territoire japonais; Hideyoshi su y remédier (Elison: 101). Ainsi, d'une façon un peu paradoxale, on s'aperçoit que beaucoup de ce qui semblait aller dans le sens d'un "Siècle Chrétien", d'un rôle important de l'Eglise au Japon, contenait, en germe, sa propre destruction. Non seulement la présence chrétienne au Japon était, au XVIe-début XVIIe siècle, beaucoup plus limitée que ce que les Européens ont voulu croire, mais, à travers ses succès apparents, se dessinait déjà, dès le départ, sa chute tragique. [...]
[...] Le XVIe siècle japonais a-t-il été un "Siècle Chrétien"? Les Portugais parvinrent à Tanegashima, une île au sud de Kyushu, en 1543. Ils furent vite connus sous le nom de "Barbares du Sud", nambanjin, que les Espagnols, venus à Hirado en 1584, partagèrent avec eux. Les Portugais introduisirent le Christianisme au Japon. Les missionnaires, des Jésuites, pénétrèrent hardiment le pays: Saint François-Xavier, d'abord, de 1549 à 1551, puis ses successeurs, Villela, Frois, Valignano. Mais, si cette pénétration assez aisée du Christianisme au Japon fait partie intégrante de l'histoire de ce pays, suffit-elle, cependant, à justifier l'appellation de "Siècle Chrétien", parfois donnée à la période allant de l'arrivée des Jésuites, en 1549, à l'interdiction de Tokugawa de tout trafic avec les terres catholiques, en 1639 ? [...]
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