“La toile de Carpaccio est parcourue par un étrange sentiment aigu de la nostalgie pour l'époque de la chevalerie, désormais disparue »observe Roberto Longhi (historien de l'art 1890-1970).
Vittore Carpaccio est né à Venise vers 1465.Son père fourreur, portait le patronyme vénitien de Scarpazzo ou Scarpazza. Carpaccio utilisa la forme latine de Carpahthius pour signer ses œuvres. Il fit son apprentissage auprès de Bastiani et subit l'influence des Bellini, de Giovanni et de la peinture flamande.
Il fut toute sa vie au service des Scuole (écoles) ; des confréries charitables et de bienfaisances qui employaient des artistes dont les mécènes étaient d'illustres familles vénitiennes.
La Scuola di San Giorgio degli Schiavoni fut fondée en 1451.Elle devait subvenir aux besoins spirituels et matériels de la communauté des Dalmates de Venise, et elle avait pour patrons trois saints fortement liés au Dalmates : St Jérôme, St Georges et St Tryphon. Les neuf toiles de Carpaccio représentent des scènes de la vie de ces saints et deux scènes de la vie du Christ. L'arrangement actuel des toiles se trouve dans la salle du rez de chaussée de la Scuola et date du milieu du XVI ème siècle.
Des trois épisodes choisis par la confrérie pour célébrer le St patron, celui ou St Georges tue le dragon est certainement le plus familier. En effet, la première des histoires de St Georges, le chevalier errant si vénéré de l'époque, entre d'emblée dans le vif de la légende du Saint dont elle représente l'épisode le plus révélateur du sens de sa vie.
[...] Saint Georges est dans toute la chrétienté le patron des chevaliers. Symbolique du dragon dans la religion chrétienne : Le héros, un saint ou un chevalier, digne représentant de Dieu ou du Bien, affrontera, dans une multitude de versions différentes, des dragons de toutes sortes qui personnifieront Satan ou le Mal. La symbolique du dragon dans la religion chrétienne est assimilée à celle du serpent. IV) Monde vivant : l'importance du paysage urbain Les recherches dans les domaines de la perspective et des proportions, la conception nouvelle du portrait comme représentation de l'individu et les débuts du paysage sont les grandes innovations de la période de la première Renaissance. [...]
[...] Carpaccio peignit aussi des beaux portraits dont celui des deux courtisanes Les deux dames vénitiennes (1510), Le portrait d'un chevalier (1510) et il peignit vers 1510/1520, le cycle de San Stephano. Carpaccio, qui laissera les plus beaux paysages peints de Venise, décédera en 1526 sans laisser d'œuvres postérieures à 1520. L'œuvre présenté est considéré comme un grand emblème héraldique. C'est une narration précise et élégante tirée de La Légende dorée de Jacques de Voragine, recueilli et adaptée pour l'Occident chrétien en 1265-1266. [...]
[...] Les coquillages peuvent être aussi la représentation du cadavre de la mer qui les a rejetés sur la rive. On remarque aussi la présence d'un tronc mort derrière le dragon. Il nous apparaît donc claire que cette partie de l'œuvre a pour symbolique la mort par la présence du dragon, symbole du mal, et de par la nature morte et par la présence nombreuses d'ossements. Cette perception temporelle est accentuée où les symboles de la mort (cadavres, crânes, ossements ) rappellent la vanité de l'existence. [...]
[...] La mise en scène plus complexe présente les épisodes avec une perspective très large de l'architecture, tout en évoquant le monde oriental. La perspective suggère l'importance de la dualité du tableau (l'axe vertical médian sépare à gauche la ville de Sélène et le dragon et à droite Saint Georges, la princesse et l'église). Sur les 2 diagonales qui séparent le tableau une nous paraît plus importante, plus chargée. En effet, il y en a une qui traverse le tableau en passant par le dragon, la lance, Georges et la princesse. [...]
[...] Bibliographie Sous la direction de Michel Lacloth, Petit Larousse de la peinture, Paris, Librairie Larousse Bernard Dorival, Les peintres célèbres Tome Paris, Mazenod,1953. Sgarbi Vittorio traduit de l'italien par Claude Bonnafont et Francoise Brun, Carpaccio, Milan, Rizzoli Peter Humfrey, Carpaccio, catalogue complet, Paris, Bordas Stefania Mason traduit par Béatrice Arnal, Carpaccio, Les grands cycles picturaux, Paris, Seuil Michel Serres, Esthétiques sur Carpaccio, Paris, Edition livre de poche Gabrielle et Léon Rosenthal, Carpaccio : biographie critique, Paris, Edition Henri Laurens Guido Peroco traduit par Simone Darses, Tout l'œuvre peint de Carpaccio, Paris, Flammarion, 1981. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture