La ville portuaire se reconnaît avant tout par son architecture et ses activités tournées vers la mer. Quelles soient politiques, militaires ou commerciales, les activités portuaires déterminent la vie de la cité maritime. De ce fait, l'évolution d'un port dépend des relations commerciales et diplomatiques qu'il noue avec les autres cités maritimes. Cependant, la géographie joue un rôle non négligeable dans le développement d'une côte mais cela fera l'objet d'un développement ultérieur.
Jusqu'au milieu du Xe siècle, la domination des ports byzantins et musulmans avait été écrasante, sans empêcher cependant une certaine activité des ports occidentaux tels que Venise, Amalfi, Naples. Mais entre le XIe et XIIIe siècle, les villes portuaires de la Méditerranée connaissent des mutations liées au contexte politique des puissances dominantes : si l'occident connaît une forte croissance qui accentue son renouveau commercial, Constantinople ainsi que le monde musulman perdent de leur influence en Méditerranée ce dont profitent les villes italiennes autrefois sous domination byzantine. De plus, les croisades favorisèrent la présence latine en Orient et à Byzance et plus généralement elles entraînèrent de nombreux étrangers à voyager en Méditerranée.
On peut alors se demander en quoi la période du XIè au XIIIè siècle est elle capitale pour saisir l'évolution des villes portuaires en Méditerranée ? Quelles explications peut-on donner pour expliquer des destinées si diverses ? En quoi les ports méditerranéeens deviennent-ils ce que M. Balard appelle si bien les « poumons de l'Europe » ?
De ce fait, nous étudierons dans un premier temps l'évolution politique des villes portuaires de la Méditerranée. Puis dans un second mouvement nous verrons que les ports sont des vecteurs aussi bien commerciaux que migratoires. Enfin, nous réfléchirons sur le rôle militaire des ports.
[...] La défense da la côte était donc linéaire, suivant le littoral Ifrqiyen. Il faut noter que l'établissement de ribats pour défendre les côtes fut parfois le point de départ de la croissance d'une ville portuaire comme c'est le cas par exemple pour Pechina. Sur le plan stratégique, les avantages d'un port sont évidents : sur le plan défensif, le siège par terre d'une ville ouverte sur la mer est rendu plus difficile par les facilités d'approvisionnement (en nourriture, mais surtout en arme et en renforts) par la mer. [...]
[...] On retrouve plus tard ces cités présentes à Cordoue, en Ifriqiya et en Egypte, d'autant plus qu'Amalfi est la première ville qui obtient une escale à Byzance sur la corne d'or, puis avec les trois grandes capitales musulmanes. L'administration joue un grand rôle au sein de ces villes ; exemple à Pise où l'on trouve un siège d'archevêché, très important pour les pèlerins se rendant en Orient. La ville conserve aussi un cadre épiscopal, d'ailleurs les agents administratifs et épiscopaux y sont présents. [...]
[...] La ville portuaire est donc une étape pour la circulation des produits mais aussi des hommes. Les hommes circulent beaucoup entre le XI et le XIII e siècle. Souvent, pèlerins et soldats accompagnent les marchands vers les villes portuaires étrangères. Cette circulation est notamment due aux croisades qui s'étendirent de 1096 à 1291 et qui engendrèrent un mouvement important de soldats, pèlerins et même quelques voyageurs aventuriers vers les côtes de l'orient, tel Ibn Jobaïr qui voyagea sur un navire Génois Ainsi, ces mouvements de population favorisent l'expansion de villes portuaires telles que Marseille d'ou partait les chevaliers, et Acre, ou ils débarquaient, après avoir fait escale à Messine par exemple, pour le ravitaillement. [...]
[...] Les villes portuaires et la Méditerranée (XIe-XIIIe) La ville portuaire se reconnaît avant tout par son architecture et ses activités tournées vers la mer. Quelles soient politiques, militaires ou commerciales, les activités portuaires déterminent la vie de la cité maritime. De ce fait, l'évolution d'un port dépend des relations commerciales et diplomatiques qu'il noue avec les autres cités maritimes. Cependant, la géographie joue un rôle non négligeable dans le développement d'une côte mais cela fera l'objet d'un développement ultérieur. Jusqu'au milieu du Xe siècle, la domination des ports byzantins et musulmans avait été écrasante, sans empêcher cependant une certaine activité des ports occidentaux tels que Venise, Amalfi, Naples. [...]
[...] Les vieilles capitales de l'intérieur des terres sont abandonnées et ce au profit d'installations littorales (Mahdyia, Tunis, Bougie). Il y a donc une orientation maritime nouvelle dont les conséquences politiques et économiques sont considérables. Jusqu'au XIIIe siècle, le port de Bougie est donc un des plus importants du Maghreb, avec ceux du Maroc. Il est un des instruments du contrôle Almohade dans la région, grâce à un effort conséquent et une véritable politique navale à l'échelle de l'Empire. Mais avec l'avènement de la dynastie Hafside le port de Bougie connaît un certain recul. [...]
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