En 1789, la France est le pays le plus peuplé d'Europe avec 28 millions d'habitants. La France d'Ancien Régime s'organise autour d'une société répartie en trois ordres : le clergé qui constitue 0.5% de la population, la noblesse regroupe 1.5% des français et le Tiers Etat composé de 98% de la population. Le développement du commerce et l'essor de l'industrie au cours du XVIIIème siècle, ont introduit de nouveaux facteurs de différenciation sociale comme l'activité professionnelle, le talent ou la richesse. Dans la seconde moitié du XVIIIeme siècle, le Roi doit faire face à des dépenses de plus en plus importantes, il anoblit ainsi certains grands négociants, savants ou artistes (François Boucher par exemple). La noblesse n'est donc plus un facteur « biologique » puisque le mérite personnel est mis au service de l'utilité publique.
Comme on l'a vu plus haut, le Tiers Etat compose de 98% de la population et regroupe de nombreuses conditions sociales diverses. Les citadins représentent 16 % de la population totale dont l'élite est composée par la bourgeoisie, qui assoie sa position sociale sur le talent et l'argent. Au sommet de cette bourgeoisie se trouve une élite intellectuelle de grands financiers (Necker) et de grands négociants tirant leur richesse du commerce maritime (Bordeaux, Nantes, Rouen, Marseille).
Cette grande bourgeoisie mène un train de vie proche de celui de la noblesse, à une époque où la distance entre les gens de cour et la bourgeoisie tend de plus en plus à se réduire. La bourgeoisie, en pleine ascension financière, impose son pouvoir par la réalité de son poids économique, mais reste exclue des conseils de gouvernement. Cette frustration politique s'explique facilement par le décalage existant entre le réel poids économique de la bourgeoisie et son appartenance au Tiers Etat, qui ne dispose d'aucun accès aux fonctions politiques de l'Ancien Régime.
Nous pouvons donc nous demander en quoi la bourgeoisie constitue-t-elle réellement une élite pour le Tiers Etat ?
Dans un premier temps, nous dresserons le portrait d'une famille bourgeoise ; dans un second temps, nous étudierons le cadre de vie de cette bourgeoisie montante et enfin, dans un troisième temps, nous analyserons quels sont les facteurs d'enrichissement de cette catégorie sociale.
[...] L'enfant devient également un important centre d'attention pour les parents, sentiment nouveau inventés par les bourgeois du XVIIème siècle. L'enfant est entouré par tous les soins et la protection de la famille. Le tableau représente en réalité le peintre entouré de sa famille, sa femme Maire –Jeanne assise sur la droite, l'enfant de droite serait sa fille née en 1735, l'enfant de gauche son fils né en 1736 ; la jeune femme de gauche pourrait être la sœur du peintre ou une nourrice. Les valeurs bourgeoises attribuent également une place particulière aux femmes. [...]
[...] L'intimité entre dans les foyers et les familles se recentrent autour des enfants. Cette évolution se traduit dans les mœurs par une baisse volontaire de la fécondité des couples dans la seconde moitié du XVIIème siècle. Les couples n'espacent pas les naissances mais décident de ne plus avoir d'enfants à un moment de leur vie. Les enfants tiennent donc une place particulière dans les familles qui en réduisent le nombre pour mieux s'en occuper. Tous les soins, la protection est l'amour des parents pour leur progéniture est perceptible dans Le Déjeuner de Boucher, l'enfant de droite porte autour de la tête un bourrelet de protection, destiné à prévenir les accidents, preuve de l'attention particulière des parents pour leurs enfants. [...]
[...] La lumière entre également par les plafonds ouvert à lanterne qui se multiplient au-dessus des escaliers. On utilise aussi de nombreux artifices pour diffuser la lumière à l'intérieur des maisons bourgeoises, comme les miroirs placés sur les cheminées ou trumeaux [cf. Tableau de Boucher], directement influencés de la Galerie des Glaces de Versailles. On utilise également des lustres de cristal et des bougies de cire placées sur des candélabres que l'on pose sur le mobilier, afin de s'éclairer à l'imitation du Roi. [...]
[...] Voyons maintenant en quoi la bourgeoisie est-elle une élite du Tiers Etat. III) La bourgeoisie, une élite sociale Le travail, moteur d'enrichissement La hiérarchie urbaine est dominée par de grandes fortunes bourgeoises liées au monde de la finance, de la rente, de l'administration ou du commerce mais aussi à la manufacture. Au sommet, se trouve la haute bourgeoisie, très proche des nobles par son train de vie, elle se divise essentiellement en bourgeoisie financière et en bourgeoisie commerçante auxquelles il faut ajouter les professions libérales (avocats, notaires, médecins Dans les ports, c'est la bourgeoisie des négociants et des armateurs qui l'emporte et qui stimule l'industrie textile par exemple. [...]
[...] Conclusion Donc, la bourgeoisie du XVIIIème siècle représente au sein du Tiers-état une élite sociale capable d'atteindre la noblesse dont elle a su tirer de son train de vie fastueux un véritable modèle, allant jusqu'à imiter leur intérieur et leurs habitudes .Pour y parvenir, elle accède à la vie artistique et intellectuelle et réalise son ambition grâce aux fonctions que les bourgeois occupent et se voient accordées dans certains cas. Mais la bourgeoisie incarne aussi des valeurs centrées autour de la vie familiale particulièrement au sujet des enfants leur offrant une éducation nouvelle pour permettre à ces derniers de s'épanouir et de s'élever socialement eux aussi. Cependant, son influence grandissante au sein de la société attise parfois le mépris de certains nobles voyant leur emprise décliner en raison de sa participation à la vie sociale, politique et économique de la ville. [...]
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