A bien des égards, étudier l'œuvre de Vauban oblige à résoudre un certain nombre de contradictions:
Tout d'abord, Sébastien le Prestre, seigneur de Vauban, apparaît comme la figure de l'ingénieur militaire du XVIIème siècle, à tel point que l'on à pu parler de système Vauban, alors même que celui ci prônait une très grande liberté d'exécution, une adaptation constante au milieu géographique.
On a pu dire ensuite que Vauban était un précurseur, un initiateur, à telle enseigne que l'on à donner le nom de système Vauban non seulement à des ouvrages qui lui étaient posthumes, mais aussi à des ouvrages antérieurs, ce qui signifie qu'il a participé à une évolution, qu'il fut davantage un continuateur qu'un véritable précurseur.
De même, l'on à fait de Vauban le créateur d'un vaste chantier frontalier, une sorte de fanatique des frontières naturelles, défendues par un ensemble construit de places, alors que les frontières de son temps étaient mouvantes.
Enfin, l'on enferme souvent Vauban dans son rôle de défenseur ou d'attaquant de forteresses, alors même que dans le domaine militaire, ses intérêts comme ses fonctions furent multiples, ainsi que ses innovations, Vauban étant un homme au champ de culture étendu et élargi aux domaines les plus divers.
Dégager les grands axes de l'œuvre de Vauban signifie donc de montrer comment il participe de l'évolution de l'art de la guerre au XVII siècle, de mettre en évidence, d'il y a lieu, des ruptures et de souligner l'harmonie ou même l'identification de Vauban à la France de Louis XIV.
Pour ce faire, nous mettrons plus particulièrement en évidence trois aspects du personnage:
- l'homme de guerre.
- l'architecte et le théoricien.
- le bâtisseur d'un système de défense et d'attaque des places fortes.
[...] Les solutions trouvées sont multiples, augmentant la superficie des défenses de manière très importantes, comme à Belfort ou à Besançon. Il s'agit dans ce cas de : -décoller les bastions des courtines; -avancer les tenailles. -remplacer les bastions par des Tours à canons. LE TROISIEME SYSTEME. Le Troisième système adopté à Neuf-Brisach fut un perfectionnement du précédent. - Les courtines sont brisées pour faciliter les flanquements provenant des Tours à canons. - Les demi-lunes sont évidées pour ménager un réduit. [...]
[...] Les deux premières réalisations de Vauban furent les citadelles d'Arras et de Lille et illustrent la parenté directe de Pagan. Deux caractères majeurs les distinguent, d'une part l'ampleur des bastions; 87 mètres de longueur de flanc à Lille, d'autre part la longueur des courtines: de 66 à 340 mètres. Il s'agit donc de polygones réguliers (octogonaux ou quadrangulaires) où les bastions sont les clés du système de défense, appuyés par des demi-lunes ou des tenailles. Ces caractères répondent à une préoccupation majeure: -Le logement d'une infanterie nombreuse, ce qui explique aussi l'importance des demi-lunes dont les flancs atteignaient à Lille une longueur de 120 mètres. [...]
[...] *Réhabilitations: -sites élevés -plans en échiquier des bastides *perfectionnement:- créations urbaines monofonctionnelles séparées radicalement du plat pays (les fortifications de Huningue représentent huit fois la superficie de la ville) *Adaptation au terrain: - Le port de Lille utilise l'eau de terre et l'eau de mer pour protéger et désensabler la place - La double forteresse de Villefranche en Conflans, l'une étagée par rapport à l'autre. *Adaptation au matériel: Vauban prévoyait, comme à Briançon, les attaques par un matériel plus performant que celui existant à l'époque de la construction. Enfin, il faut insister sur le grand souci esthétique qui marque chaque œuvre de Vauban, surtout visible dans les portes (cf Strasbourg) et qui fait des places de Vauban autant de moyens de la propagande royale. [...]
[...] On trouve donc deux types de discontinuité, dans l'espace et dans le temps cette dernière témoignant chez Vauban d'un changement de conception. Trois séries de problèmes peuvent l'expliquer: - Les problèmes financiers qui expliquent le sacrifice de la seconde ligne de défense. - Les problèmes diplomatiques c'est-à-dire le recul de la frontière après le traité de Ryswick qui oblige à réorganiser les places. - Les problèmes stratégiques; la tendance à remplacer la défense en deux lignes à l'imitation de la ligne d'infanterie par un simple cordon appuyé par des places et elles-mêmes reliées par un cours d'eau défendu par la troupe. [...]
[...] De l'innovateur au réformateur Dans le livre 21 de son siècle de Louis XIV, voltaire décrit de manière lapidaire l'esprit de Vauban: "un homme toujours occupé de sujets, les uns utiles, les autres peu praticables et tous singuliers". Si l'on excepte les multiples sujets agronomiques, météorologiques ou autres qu'il à consigné dans ses " oisivetés on peut dire, qu'en contact permanent avec la troupe, Vauban a sut apporter à l'armée des modifications concrètes. L'armement. - L'invention de la baïonnette à douille. - L'introduction du fusil aux dépens du mousquet. - L'Invention du tir à ricochet. [...]
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