XIXe siècle Unification Italie Allemagne Cavour Bismarck
Le XIXe siècle est souvent considéré comme le siècle de l'éveil des nationalismes et en ce sens les évènements de 1848 marquent un tournant majeur pour de nombreux Etats européens. A vrai dire, le terme d'Etat n'est pas exact car les pays en question n'ont ni unité, ni constitution, ni démocratie et ne correspondent donc pas à des Etats unitaires. Les cas de l'Italie et de l'Allemagne sont particulièrement instructif à cet égard. En effet, les deux territoires sont, à cette époque, davantage des expressions géographiques que des Etats à proprement parler et pourtant 1848 marque le début d'un processus d'unification quasi simultané pour les deux pays. L'Italie comme l'Allemagne sont alors composées de nombreux Etats disparates et aspirent à ne former qu'une seule et même entité politique, c'est-à-dire parvenir à réaliser l'unification du territoire.
[...] Il exploite habilement la volonté de Napoléon III de mettre un terme au découpage du Congrès de Vienne et sa sympathie pour le nationalisme italien et le 26 janvier 1859, une alliance franco-sarde voit le jour. Faisant suite à l'entrevue de Plombières entre Napoléon III et Cavour, elle prévoit l'aide militaire française en cas de conflit armé avec l'Autriche en compensation de la Savoie et du comté de Nice. Pour Bismarck, la diplomatie est avant tout le moyen de s'assurer de la neutralité des puissances européennes pour mieux isoler l'Autriche. [...]
[...] Si la seconde moitié du XIXe siècle voit effectivement la concrétisation des unités italienne et allemande, elle révèle aussi des limites et des faiblesses évidentes. Forte de son alliance avec la France, l'Italie de Cavour cherche avec maintes provocations à déclencher le cassus belli prévu lors de l'entrevue de Plombières. Paradoxalement, c'est avec la proposition d'un congrès international pour régler la situation italienne qu'éclate le conflit. Malheureusement pour Cavour, la guerre contre l'Autriche ne tient pas toutes ses promesses. Malgré plusieurs victoires parmi lesquelles Montebello le 20 mai 1959, Magenta le 4 juin 1859 et enfin Solférino le 24 juin 1859, Napoléon III choisit de ne pas poursuivre les combats au grand dam des patriotes italiens. [...]
[...] D'autre part, ils se lancent tous deux dans la diplomatie mais avec des objectifs clairement différents. Tout d'abord, l'économie revêt une importance capitale pour les deux Etats car elle remplit un double objectif. La prospérité économique est à la fois un argument de taille pour rallier les autres royaumes et duchés à leur cause mais elle représente aussi l'assise nécessaire pour espérer s'imposer sur la scène internationale et face à l'Autriche. Cavour et Bismarck ont parfaitement conscience de cela et mènent une politique de modernisation importante dans leur pays. [...]
[...] Lors des échecs de 1848, c'est en effet l'Autriche qui mène la contre-révolution en Italie comme en Allemagne et elle cristallise un profond antagonisme. D'autre part, c'est la conception même de l'unification qui est bouleversée par les évènements de 1848. On se rend compte en Italie et en Allemagne qu'obtenir l'unité par la révolution est utopique. Les foyers révolutionnaires sont bien trop localisés pour pouvoir tenir tête à une puissance telle que l'Empire autrichien et apparaissent souvent comme incontrôlables et dangereux pour le pays. [...]
[...] Le dénouement de la situation italienne vient en fait des guerres consécutives que mène le Prusse. En 1866, Napoléon III obtient de la Prusse victorieuse de l'Autriche que la Vénétie revienne à l'Italie. Puis avec la chute du Second Empire et le retrait de la garnison française postée à Rome, la ville est proclamée capitale du royaume le 20 septembre 1870. Comme pour l'Italie, si la victoire militaire allemande contre l'Autriche est officielle, l'unification n'en est pas pour autant assurée. [...]
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