Au XVIIe siècle, l'Angleterre a fondé des colonies en Amérique du Nord sans leur accorder une grande importance et en encouragent l'initiative privée. Ces plantations ont survécu, se sont développées et voici qu'au XVIIIe siècle, elles forment le joyau de l'Empire britannique. Réparties sur toute la côté est de l'Amérique du Nord, les 25 000 km de colonies fournissent à la mère patrie des produits de première valeur, comme le tabac, le riz, les bois et l'indigo. Leur sol porte des récoltes de blé et de maïs qui non seulement suffisent aux besoins des colons, mais donnent des surplus exportables qui nourrissent les îles à sucre des Antilles et favorisent le commerce avec l'Europe. Tout au long de ce XVIIIe siècle les treize colonies multiplient les échanges en Atlantique sous le regard d'une métropole de plus en plus inquiète de voir le joyau de son Empire prendre ainsi son envol. Ces échanges, c'est-à-dire ce changement d'une chose contre une autre, cette communication réciproque, prennent alors divers aspects. Au-delà des importantes diffusions religieuses et culturelles qui forgent la société coloniale, c'est sur les attributs d'un commerce atlantique qu'il s'agira de porter notre attention.
Mais alors la question se pose, en quoi par la nature et par le développement de ses échanges, les treize colonies britanniques constituent-elles au XVIIIe siècle un nouveau point de convergence commerciale en Atlantique ?
L'important en fait ici est d'étudier la manière dont les échanges en atlantique vont faire des treize colonies un passage commercial indispensable du XVIIIe siècle.
[...] Quand aux colonies du Sud, elles échangent du riz, du maïs, du blé, du bois contre du rhum, des mélasses et du sucre. Une grande partie de ce sucre est envoyée à la métropole et permet de compenser les achats des produits manufacturés. L'on se rend compte assez vite que les colonies britanniques ravitaillent les colonies antillaises. Ce poisson que la Nouvelle Angleterre vend est un aliment peu coûteux qui permet de nourrir les esclaves à bon compte, et qui est recherché par les planteurs. [...]
[...] Les Espagnols et les Français n'agissent pas autrement. Ce qui est plus curieux c'est que l'Angleterre a compris plus tardivement le parti qu'elle pourrait tirer de ses colonies américaines : la distance, une indifférence lente à disparaître, les luttes politiques dans le royaume expliquent cette attitude. Le commerce entre l'Angleterre et ses colonies est assuré par des navires anglais et des équipages composés pour les au moins de matelots anglais. Un certain nombre de produits coloniaux ne peuvent être expédiés que vers la métropole. [...]
[...] Les Treize colonies commencent aussi à importer des résidus de distillation du sucre avec lesquels les marchands de Boston fabriquent du rhum. Les seules Antilles britanniques ne pouvant plus suffire à la demande, les marchands se tournent volontiers vers les Antilles françaises où de grandes quantités de résidus de rhum sont disponibles. Aux produits destinés à la distillation s'ajoutent du sucre brut ou raffiné, et celui-ci, après avoir transité par les colonies continentales, parvient en Angleterre. Les colons des Antilles françaises se prêtent d'autant plus facilement à cette fraude, que les marchands des treize colonies proposent des denrées alimentaires à faible coût. [...]
[...] Une activité spécifique en Nouvelle Angleterre est celle de la construction navale favorisée par les grandes étendues de forêts. Les cinq colonies du sud : Virginie, Maryland, Caroline du Nord, Caroline du Sud, Géorgie, constituent un groupe radicalement différent à l'autre extrémité du territoire. Ici, les villes sont plus rares, il y a quelques ports, et le commerce reste essentiellement rural. L'exploitation du sol repose essentiellement sur le système de la plantation, cultivée avec l'aide d'une importante main-d'œuvre noire importée d'Afrique. [...]
[...] Dans tous les centres commerciaux, les marchands concentrent entre leurs mains les affaires maritimes : les Brown de Providence, les Hancock de Boston, les Livingston de New York, les Morris et les Dickinson de Philadelphie témoignent, par leur réussite matérielle, de l'essor d'une Amérique nouvelle. Ils dominent aisément la société urbaine, dans laquelle les artisans, les ouvriers peu qualifiés, les matelots constituent le petit peuple. Les artisans sont des cordonniers, des tisserands, des tailleurs, des argentiers. Ils travaillent surtout le bois et le cuir. Leur principal marché est à l'exportation, sauf les chapeliers et les cordonniers. [...]
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