Travailler, bureau, belle époque, conditions de travail, employé
Définir l'employé, à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, semble ne pas être une tâche facile. Artaud, un employé d'assurances et dirigeant syndical, déclare en 1909, tout en constatant que cette définition est difficile à établir que l'employé est « en termes officiels » « tout ce qui n'est pas ouvrier ». Pour Halbwachs les employés reçoivent par délégation une petite partie de l'autorité des travailleurs. Ainsi la notion de « collaborateur », mais disparaît avec la 1ère Guerre Mondiale. Dès la fin du XIXème siècle la société se tertiarise et les grandes entreprises privées se développent et se complexifient. Lieux clef du changement: banque, grands commerces, mondes des affaires, et grandes entreprises. Le statut d'employé de bureau connait, sous la forme du salariat; une importante augmentation : entre 1910 et 1920. (1866: 4,5% de la pop et en 1936: 16%). Attention: le W administratif ne se limite pas au secteur tertiaire et son augmentation correspond aussi à un développement de la bureaucratisation des industries et l'apparition de grands magasins. On assiste aussi à cette période à un phénomène de concentration importante. Les emplois de bureau se développent donc dans les villes. (le siège des entreprises s'installe souvent proche de grandes administrations publiques.)
[...] Les emplois de bureau se développent donc dans les villes. (le siège des entreprises s'installe souvent proche de grandes administrations publiques.) Cet essor de l'employé de bureau s'accompagne aussi durant cette période d'un important mouvement de féminisation de ces postes. Commencé dès avant la 1ère Guerre Mondiale; elles ont du faire face à de nombreuses barrières autant symboliques que physiques. Les 1ères femmes employées étaient issues de la petite et moyenne bourgeoisie et possédaient un bon niveau d'instruction. Cependant leur statut est nettement dévalorisé par rapport à leurs collègues masculins, qu‘elles ne voient pas, des espaces leurs sont strictement réservés. [...]
[...] Beaucoup de femmes l'expliquent par un état de santé (de leur enfant, d'un membre de la famille). Beaucoup partent car ils ont trouvé mieux ou espèrent trouver mieux, ils sont mécontents de leur travail. En effet les conditions de travail et les salaires bas (1925 les femmes gagnent 300 à 400 fr par mois) poussent à partir, en espérant trouver mieux. Les femmes partent aussi pour avoir la semaine anglaise afin de pouvoir assumer la double tache de l'emploi ménager et de l'emploi chez Renault. [...]
[...] Certaine occuperont un métier plus polyvalent dit simplement d'employée» (calcul, écriture, classement ) mais la plus part sont factrices, téléphonistes, mais surtout dactylos (elles ont parfois pour ambition de devenir sténographe et ainsi d'être payées au mois). Elles sont en fait assignées à une machine. La centrale dactylo est importante mais ne parvient pas à toutes les centraliser. Il s'agit d'une pièce immense et rationalisée (80 travailleuses environs) au mobilier cependant peu moderne (tables et chaises toute simple; 0 porte document ) une femme occupe la fonction d'encadrement, c'est apparemment la seule de toute l'usine, et cela va correspondre à un véritable choix de vie, elle ne se mariera pas par exemple. [...]
[...] D'un atmosphère typiquement masculine où l'écriture à la main dominait, le bureau est devenu mixte et fut même envahi par l'arrivée massive des femmes dactylos surtout, ce qui correspond à une modernisation rapide des lieux et des techniques de travail suivant ainsi le phénomène de rationalisation qui semble s'opérer dans tous les secteurs durant cette période. Le statut de l'employé à pu en souffrir, notamment dans le monde du commerce, en règle générale il n'est plus le collaborateur du patron mais un numéro réalisant des tâches plus mécaniques. Cependant c'est aussi une période de grandes avancées sociales et juridiques. [...]
[...] Et cela passe aussi par la tenue vestimentaire. Les contrôleurs des différents services en sont particulièrement attentifs surtout s'il s'agit de bureau mixtes. Au-delà des compétences l'employeur regarde l'attitude. Il y a bien un devoir d'être des cols blancs : soumission, discrétion, bonne tenue, contre les excès et les désordres vus comme perturbateurs. On attend d'eux cette discipline (silence, efficacité, courtoisie et une certaine conscience du travail). Erreur, lenteur et négligence sont donc les principales fautes de travail qui constitue un motif de renvoie, au côté des raisons disciplinaires. [...]
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