Pour réussir à trouver le bon équilibre dans la gestion de la France, Louis XIV va notamment créer l'institution des intendants. L'intendant est un agent direct du pouvoir royal par le fait qu'il est directement relié à ce dernier. Les communautés d'habitants sont mises sous tutelle par la monarchie grâce à l'intervention de l'intendant qui se place en tant que « tuteur » de ces communautés dans le but de limiter leurs dépenses. Dans un pays d'Etat comme le Languedoc, il fait le lien entre le pouvoir central et les Etats provinciaux. Le pouvoir de l'intendant au sein des états est également important, à cause des rapports qu'entretiennent les états et le roi.
[...] Ces communautés, qui en Languedoc sont administrées par un consul appelé capitoul, sont tenues par l'intendant. La preuve en est que le capitoul aussi doit se référer à l'intendant même si Basville présente ça de manière plus atténuée en disant quand il parle des affaires qui lui sont envoyées, il y en a peu d'importantes en Languedoc sur lesquelles les consuls ne veuillent avoir l'avis de l'intendant avant de décider Il a en fait le dernier mot vis-à-vis de leurs diverses actions. [...]
[...] C'est d'ailleurs Louis XIV qui les met définitivement en place entre 1664 et 1689. L'intendant est en fait un commissaire royal choisit dans le vivier des maîtres des requêtes. Sa mission est définie par une lettre de commission qui signée par le roi qui lui confère des buts précis. Il est à la tête d'une généralité (circonscription fiscale) ou plutôt d'une province car dans certains cas un même intendant est à la tête de plusieurs généralités. C'est entre autre le cas de Nicolas Lamoignon de Basville qui avait dans sa juridiction à la fois Toulouse et Montpellier, les deux généralités de la province du Languedoc. [...]
[...] C'est une institution majestueuse. Les états, traditionnellement présidés par l'archevêque de Narbonne, ont des juridictions diverses, surtout financières, sur les deux généralités de Montpellier et de Toulouse. Mais ce que l'on remarque aussi dans les Mémoires secrets de Basville c'est qu'en fait les communautés d'habitants, désormais surveillées par l'intendant, sont liées aux états puisqu'on voit que les communautés doivent rapporter aux états l'état de ce qu'elles ont imposé. L'intendant peut donc aussi se rapprocher des états dans un rôle qu'il n'avait pas auparavant. [...]
[...] Le pouvoir royal en permettant à l'intendant de s'occuper des communautés veut essayer de limiter leurs dépenses et ce surtout au niveau des procès dans lesquels les communautés se lançaient fréquemment sans se soucier du coût. De plus, en donnant ainsi son accord ou non pour le procès, [la communauté] demande la permission à l'intendant qui examine si le procès est bien fondé on peut supposer que l'intendant, en tant qu'agent du pouvoir royal, peut éviter les procès défavorables. L'intendant va donc surveiller le bon fonctionnement des communautés et notamment l'endettement des villes. Une commission spéciale, la commission de vérification des dettes va d'ailleurs être mise en place. [...]
[...] En l'occurrence, il entre le premier aux états pour présenter la demande de don gratuit que les états acceptent, souvent après quelques discussions pour obtenir une diminution de la somme, puis la réponse est retournée au roi. Ce qu'on appelle le don gratuit c'est en fait le montant des subsides dus au roi. En principe, ce sont donc les états qui votent les subsides de la province qui, pour le Languedoc, répartissent les charges en vingt-quatre diocèses. Mais il agit aussi dans ce que l'on a vu précédemment c'est-à-dire dans les commissions qui durent juste le temps des états. On a bien vu à travers ses Mémoires secrets que Lamoignon de Basville présente l'intendant comme l'intermédiaire. [...]
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