Traité, sultan mamelouk Qalawoun, ville franque d’Acre, Francesco Gabrieli, Chroniques arabes des Croisades, orientalistes
Ce texte est un document officiel, plus exactement un traité du sultan mamelouk Qalawoun avec la ville franque d'Acre. Ce document provient de l'ouvrage de Francesco Gabrieli. Dans son ouvrage, Chroniques arabes des Croisades, publié en France 1977 chez Actes Sud mais pour la 1ère fois en Italie en 1963, Francesco Gabrieli a non seulement rassemblé des textes traduits en français par les orientalistes du XIXe siècle, mais également des textes arabes publiés mais non traduits, et des textes manuscrits inédits à ce jour. Cet ouvrage rassemble tous les genres littéraires et les événements importants se dessinent : comme la prise et reconquête de Jérusalem, ou les rencontres sous les murs d'Acre, et les nombreuses négociations entre musulmans et occidentaux.
[...] Les lignes 1 à 3 évoquent le fait que San Severino, en 1281 quand il était encore régent, vint à Lejjûn pour complimenter et offrir des présents au sultan, en soit San Severino voulait ainsi attirer les bonnes grâces du sultan sur Acre pour pouvoir obtenir le renouvellement de la trêve. En soit, c'est Qalawun qui est tout puissant. Cela se marque par des directives mameloukes : lignes 3-4. Qalawun voulait ainsi empêcher toute tentative d'espionnage au moment où les ambassadeurs se dirigeraient vers les terres centrales de son royaume. Il y a ainsi bien la marque d'une méfiance des Chrétiens de la part de Qalawun. [...]
[...] Les lignes 102 à 106 le démontrent. En soit, cela donne l'impression que Qalawun se montre tolérant, compréhensif envers la religion chrétienne, qu'il permet aux pèlerins chrétiens de venir se recueillir, qu'ils pourront circuler librement. Les chrétiens conservent ainsi le droit de pèlerinage à Nazareth avec la propriété de 4 maisons dans cette ville. Mais en réalité, tout cela est à nuancer, comme le laissent entendre les lignes 107 à 108. Les églises ne pourront pas être réparées ou reconstruites, les bâtiments au fils du temps vont ainsi finir par se détériorer, devenir inhospitaliers et ils ne seront plus utilisables. [...]
[...] Ses travaux font ainsi référence à des documents officiels, comme le traité conclu en 1283 entre le sultan mamelouk Qalawoun et les croisés d'Acre. Les mamelouks sont à l'origine les membres d'une milice d'esclaves affranchis, servant le sultan. Ils le renversent en 1250 et prennent le pouvoir. Suite à leur victoire sur les Mongols et à l'arrivée au pouvoir de Baybars, qui va ainsi récupérer le pouvoir en 1260, les Francs des Royaumes latins vont chercher à établir des relations avec les Mamelouks. [...]
[...] De plus, en 1260, les Mongols conquirent la Syrie musulmane dont toutes les grandes villes Alep, Homs et Damas. Les Mongols servent ainsi les intérêts des Francs en écrasant les musulmans mais les Francs craignent la puissance des Mongols. Le conseil d'Acre décida d'appuyer les mamelouks d'Egypte qui préparaient une contre offensive. Cela est indiqué aux lignes 1 à 3. Cela montre bien qu'Acre reconnait la puissance des mamelouks pour les protéger des Mongols et en effet, les mamelouks chassent les mongols de la Syrie musulmane. [...]
[...] Toutefois, ce traité proposé aux Francs d'Acre par Qalawun constitue de la part de cet administrateur habile la fin prochaine du royaume. En effet, le 28 avril 1289, Qalawun s'empare de Tripoli et la population chrétienne y est massacrée. Acre tombe le 28 mai 1291. La défense fut conduite par le grand maitre du Temple Guillaume de Beaujeu, le grand maître et le maréchal de l'Hôpital, Jean de Villiers et Matthieu de Clermont, entres autres. Tyr, Sédon, Beyrouth et Tortose tombent peu après. La Syrie franque avait vécu et par ses discordes, s'était suicidée. [...]
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