Tocqueville, démocratie, Etats-Unis, France, Monarchie de Juillet, De la démocratie en Amérique, révolution démocratique
A la fin de l'introduction au premier tome De la démocratie en Amérique, Tocqueville écrit : « Ce livre ne se met précisément à la suite de personne ; en l'écrivant, je n'ai entendu servir ni combattre aucun parti ; j'ai entrepris de voir, non pas autrement , mais plus loin que les partis. ». Ainsi Tocqueville, à la suite de son émerveillement face à la démocratie américaine, cherche à relater son expérience dans un but non partisan mais didactique : il prend un rôle que Pierre Manent qualifie d'éducateur politique. Ainsi, au moment de la charnière entre la Restauration et la Monarchie de Juillet, la question démocratique fait rage en France ; les uns la redoutant, les autres la souhaitant et les libéraux voulant la limiter pour trouver un juste milieu. De fait, il cherche à comprendre ce « mouvement irrésistible » et son évolution en Amérique, pour découvrir ce qu'il faut craindre et ce qu'il faut espérer de celui-ci. Dès lors, à travers ses expériences de voyageur, il cherche à déterminer précisément l'essence de la démocratie qui a abouti aux États-Unis.
De fait, de l'énoncé de cet exposé découle une question qui va structurer le plan : En quoi Tocqueville tente-t-il de comprendre puis d'expliquer l'esprit démocratique apaisé des États-Unis, à un moment où le régime français veut trouver un « juste milieu » entre l'ancien régime et la révolution démocratique en marche ?
[...] Pour Tocqueville, les traits de cette société nouvelle, sont en France difficile à discerner car la poussière n'est pas encore retombée et que les passions suscitées par le combat troublent encore le regard. Mais il est un pays dans le monde qui voit les résultats de la révolution démocratique qui s'opère parmi nous sans avoir eu la révolution elle-même. En effet, le trait caractéristique du système américain et d'avoir été pensé préalablement, par des intellectuels qui baignaient dans les idéaux des lumières et qui ont voulu faire triompher une idée, celle de la démocratie. [...]
[...] C'est au retour de ce voyage que Tocqueville publie Du système pénitentiaire aux États-Unis et de son application en France, (1833) et surtout De la Démocratie en Amérique. Cet ouvrage sort Tocqueville de l'anonymat et rencontre un énorme succès. Tocqueville est fait Chevalier de la légion d'honneur en 1837, est élu à l'Académie des sciences morales en 1838 et est élu à l'Académie française en 1841. B. La démocratie en France et aux États-Unis en 1830. En France : une avancée démocratique obscure et difficile L'avènement de la Monarchie de Juillet est celui des libéraux et du pouvoir bourgeois. [...]
[...] Je vis l'égalité des conditions qui sans y avoir atteint comme aux États-Unis ses limites extrêmes, s'en rapprochait chaque jour davantage. De fait Tocqueville pense que le fait générateur de la démocratie, c'est l'égalisation des conditions. C'est là pour lui qu'est l'essence de cette révolution démocratique. C'est ce que P. Manent appelle le centre commun des sociétés démocratique modernes. Toutefois il faut bien voir que Tocqueville parle de l'égalisation sociale des conditions, car il une égalisation intellectuelle ou économique est inconcevable. [...]
[...] Tocqueville nous fait prendre conscience que c'est bien sûr le régime qui s'impose à l'homme lorsqu'il est capable d'affirmer sa liberté, mais que d'un autre coté, elle nous transforme, transforme la société en profondeur, et qu'à partir du moment où elle est apparue, il n'y a plus de retour possible. C'est ce qu'il nomme le mouvement irrésistible dans lequel il place d'un coté ses espérances mais pour lequel il a en même temps une terreur religieuse car il est le premier à se rendre compte du changement colossal qui est à l'œuvre. C'est pourquoi la pensée de Tocqueville, bien que très vieille est encore utile aujourd'hui. [...]
[...] Tocqueville n'est pas en train de dire que le régime américain est le seul qui vaille. Il pense que ce fait entraîne la création d'un état social Il dit : Les conséquences politiques d'un pareil état social sont faciles à déduire. Il est impossible de comprendre que l'égalité ne finisse pas par pénétrer dans le monde politique comme ailleurs . or je ne sais que deux manières de faire régner l'égalité dans le monde politique : il faut donner des droits à chaque citoyen ou n'en donner à personne. [...]
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