Le pouvoir royal commence à manifester un intérêt nouveau pour les questions agricoles et à côté de cela les initiatives de riches propriétaires fonciers se multiplient : on peut évoquer Lavoisier ou Turgot dans le Limousin, mais également le marquis de Turbilly qui procède à des défrichements en Anjou.
Si ce dernier est clairement en Anjou le personnage clef de ce qu'on appelle l'agromanie, l'intérêt pour ce domaine se développe également dans des cercles moins élitaires : à Blaison, en Anjou, les mémoires d'une société qui se donne le nom de société des Thesmophories ont été retrouvées et étudiées dès le XIXe siècle par Célestin Port, un archiviste départemental. Comme il était à la mode de le faire, dès la seconde partie du XVIIIe siècle, ces Thesmophores se réunissaient en vue de discuter d'agriculture et notamment de chercher à l'améliorer à leur échelle.
On peut dès lors s'interroger la nature de la société des Thesmophories de Blaison : Comment se positionnent-ils dans le mouvement agromaniaque et physiocratique français du XVIIIe siècle ?
[...] Lorsqu'un autre mémoire fait état de l'abandon d'une part des récoltes des plantes nourricières au profit d'une culture des plantes fibreuses, l'auteur ne prend pas en considération les récoltes difficiles dues aux inondations et à la longueur anormale de l'hiver qui ne rendront pas possible l'acceptation de ces changements par les cultivateurs. Conclusion Ainsi, on peut dire que les Thesmophores s'inscrivent, en majeure partie, dans la lignée des autres assemblées de réflexion agronomique de l'époque. La société d'agriculture de Blaison reprend la forme et le fond des sociétés d'agriculture impulsées dès les années 1760 et qui s'essoufflent déjà dans les années 1770. [...]
[...] Les Thesmophores le répètent à plusieurs occasions : ils cherchent véritablement à améliorer la condition agricole en Anjou. Cependant, leurs mémoires ressemblent davantage à des discussions entre observateurs plutôt qu'à de véritables recommandations ou conseils donnés aux cultivateurs pour progresser. Leur participation au mouvement physiocratique ou agromaniaque reste donc relativement abstraite et surtout peu fructueuse. Le changement agricole ne fait pas plus l'objet d'une révolution en Anjou que dans le reste du royaume au XVIIIe siècle ; il n'est en tout cas pas réellement accéléré avec les travaux de cette société. [...]
[...] En Anjou, la généralité où l'on trouve le bourg de Blaison, la situation est particulière : le projet d'une Société d'Agriculture à Tours, encouragé par Bertin, avec notamment la création d'un bureau à Angers dès 1760, n'est pas fructueux puisque les travaux qui en ressortent n'auront finalement pas le retentissement escompté, la production étant relativement moindre. C'est donc dans ce contexte que la Société des Thesmophores de Blaison voit le jour. Comme les sociétés d'agriculture traditionnelles, elle cherche à se constituer une audience, en faisant publier son programme dans les affiches d'Angers (elle attend ainsi des réponses), et en formulant des mémoires. [...]
[...] On peut dès lors s'interroger la nature de la société des Thesmophories de Blaison : comment se positionnent-ils dans le mouvement agromaniaque et physiocratique français du XVIIIe siècle ? Dans un premier temps, nous étudierons la société d'agriculture de Blaison dans sa forme en considérant son caractère en vogue et ses particularités. Dans un second temps, nous nous attacherons davantage aux travaux de cette société, les étudiant tout d'abord dans leur nature peu novatrice et enfin dans leurs limites. Qui sont les Thesmophores de Blaison ? [...]
[...] Elle semble avoir été formée sous l'initiative d'un cercle d'amis, dont huit seulement ont pu être identifiés, et ce, grâce à des correspondances retrouvées, puisqu'aucune liste ne paraît avoir été dressée. Les Thesmophores, membres de cette société, ne se réunissent pas toujours à Blaison, et n'y vivent pas toujours non plus. Pour le reste, ils ont essentiellement un point commun qui est celui d'être des propriétaires terriens ; en dehors de cela, ils exercent des professions variées, on a pu identifier un marchand, un notaire ou encore procureur fiscal par exemple. [...]
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