Le testament politique de Charles Quint a été rédigé en janvier 1548 à Augsbourg. Ces instructions sont destinées à son fils Philippe II, régent d'Espagne depuis 1543, et considérées comme son « testament politique » définitif. En effet, son premier testament politique a été rédigé en octobre 1538.
Ce testament intervient dans un contexte difficile pour Charles-Quint. Malgré sa victoire sur les princes luthériens à Mühlberg en 1547, il n'a pas les moyens de l'exploiter et se résigne peu à peu à de nouvelles concessions envers la Réforme (...)
[...] Le conflit avec le Pape Paul III (L19) naît du concile de Trente. Convoqué en Italie par le pape lui-même, ce concile a pour objectif de définir la doctrine et la discipline de l'église catholique romaine face aux progrès de la réforme protestante. Mais dès le début de la réunion, deux tendances s'affrontent : celle de Charles Quint, soucieux de se concilier les protestants, entendait privilégier les réformes disciplinaires et passer rapidement sur les points du dogme qui faisaient problème (la grâce, le libre-arbitre, la justification, les sacrements, etc.). [...]
[...] Ce sont ces événements qu'il convient de rappeler aux Napolitains Les Indes Malgré qu'il fût remarqué dans de nombreux ouvrages que l'Amérique n'occupa que peu de place dans les projets de l'Empereur, celui-ci s'inquiétait toutefois d'attaques françaises et recommanda fortement à son fils d'avoir l'œil sur les français (L40). En effet, vers 1515, la France entreprend l'exploration de la partie nord des Indes. Puis plus tard, sous le mandat de François 1er, Jacques Cartier part explorer les Indes Occidentales. S'il est aussi important pour Charles-Quint de surveiller cet empire, c'est notamment en vue d'y assurer le service de Dieu (L44). Une nouvelle fois, sa motivation première est d'y installer la chrétienté. [...]
[...] En effet, si l'on prend l'exemple de son désaccord d'avec Luther, il répugne à réduire le schisme par la force des armes : il préférerait qu'une discussion amenât les deux parties en présence à se mettre d'accord. C'est bien l'idée de dialogue qu'il tente de transmettre à son fils (L1 à L5, et L8 à L10), il veut la paix pour son empire. Dans ce désir de paix, on retrouve le courant érasmien. Erasme défendait l'idée que le premier souci du prince chrétien doit être le maintien de la justice et de la paix. Il préconise, pour l'élection des ecclésiastiques, un choix fondé. [...]
[...] Son testament représente certainement un idéal, qui est très difficile d'appliquer. Si le grand portrait équestre de 1548 peint par Titien, commémorant Mühlberg exalte un défenseur de la foi dans toute sa gloire, au même moment un portrait assis souligne la fatigue et la mélancolie de l'Empereur. [...]
[...] A travers ce gouvernement, Charles-Quint réclame plus que le maintien des institutions mises en place : ce qu'il espère c'est une reconnaissance des peuples vaincus : trouveront protection et soulagement vous obtiendrez leur affection et leur fidélité (L48). Conclusion Par ce testament politique, Charles-Quint voulu délivrer à son fils les clefs pour gouverner son Empire. Malgré l'avancée du protestantisme et les oppositions dont il est victime, il prône tout au long de son testament l'unité de la chrétienté à laquelle il reste profondément attaché. Il envoie son fils à suivre le même chemin que lui, c'est-à-dire, combattre les attaques françaises qui pourraient nuire à son empire. [...]
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