Le temps des loisirs en France : fin du XIXème siècle - fin du XXème siècle dissertation Histoire générale française
La Révolution française de 1789, en voulant rompre avec les normes et les codes de l'Ancien Régime, a porté l'idée que chacun puisse être l'acteur de son propre destin. S'est alors mis en place une lutte pour la liberté, notion très sensiblement liée à cet idéal d'auto-détermination. De la même manière, dès 1793, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen loue le droit au bonheur pour les individus.
Cette recherche du bonheur s'inscrit dans la tradition aristotélicienne qui plaçait les loisirs au centre même de la notion de bonheur. Ainsi Aristote dans Ethique de Nicomaque déclarait « Ajoutons encore que le bonheur parfait consiste également dans le loisir. Nous ne nous privons de loisirs qu'en vue d'en obtenir […] ». C'est alors tout naturellement que l'on voit le XIXe siècle être le théâtre de l'apparition et du développement des loisirs, loisirs qu'Emile Littré qualifie en 1869 de « temps qui reste disponible après les occupations ». Le « temps des loisirs » qui se joue alors de la fin du XIXe siècle à la fin du XXe siècle s'inscrit dans une lutte dans laquelle les dimensions économiques, politiques, sociales et culturelles sont intrinsèquement liées les unes aux autres. Nous allons donc commencer à discuter la question de la place du loisir dans la société à partir de 1879, date à laquelle la Troisième République fut totalement républicaine, c'est-à-dire tant au niveau de l'Exécutif qu'au niveau législatif, pour nous arrêter au moment où les grandes espérances soulevées par le nouveau ministère du Temps Libre créé en 1981 mis en place par la gauche et les trop nombreuses questions qu'il posait prirent fin.
[...] On retrouve ainsi dans toute la philosophie économique de la fin du XIXème siècle la volonté de lutter contre un travail qui abrutit et aliène le travailleur. Ainsi Karl Marx dans Le Capital A la vérité, le règne de la liberté commence seulement à partir du moment où cesse le travail dicté par la nécessité . La réduction de la journée de travail est la condition fondamentale de cette libération Mais un renversement s'opère à partir de 1880. En effet c'est à cette date que Paul Lafargue publie son pamphlet Le droit à la paresse, produit de l'émergence de la lutte pour les trois-huit». [...]
[...] En ce temps les loisirs sont alors dominés par la pratique audiovisuelle, la valorisation du spectacle, du loisir individuel ou communautaire qui ne cadre pas avec les volontés de démocratisation culturelle de la gauche au pouvoir. Ainsi, après moins de deux ans d'existence, l'on met fin au ministère du Temps Libre. On assiste donc à un échec de re-politisation des loisirs alors que la France doit faire face à de graves problèmes financiers ainsi qu'à un chômage qui ne cesse de s'accroitre depuis 1973. [...]
[...] La mise en place d'un temps des loisirs en France, au sens que nous avons explicité en introduction, c'est-à-dire un lent mouvement vers la civilisation du loisir est le produit de nombres mutations et d'évolutions. Ainsi, on constate que d'une France alors clivée entre une classe du loisir qui prend le temps de s'adonner à une pratique du loisir qu'elle juge cultivé et une classe populaire, laborieuse qui, même si elle à des loisirs qui lui sont propres, s'engage dans une lutte pour la libération de son temps libre. [...]
[...] De la même manière, est créé le sous-secrétariat d'Etat aux Sports et à l'organisation des Loisirs incarné par Léo Lagrange. On note donc que les loisirs font l'objet de toutes les attentions de l'élite politique. Cette attention se veut d'abord démocratique en voulant abolir les privilèges de classes dans le champ des temps libres. Ainsi, beaucoup d'initiatives sont mises en place de 1936 à 1938 telle que les billets Lagrange qui sont des billets de train réduits pour permettre au plus grand nombre de profiter des congés payés. [...]
[...] On passe alors d'un tirage de livres annuels au milieu du XIXème siècle à au tournant de 1900. De plus, il faut noter l'essor du cinéma, qui après son introduction par les frères Lumière en 1895 au Grand Café du boulevard des Capucines à Paris prend un tournant considérable à partir de 1900. Se développe aussi toute une littérature populaire à l'image des romans-feuilletons ou des romans de science-fiction tels que Maître du Monde ou encore L'Invasion de la mer de Jules Verne. [...]
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